Né en 1894, mort en 1968 (?) ; instituteur ; militant syndical du Maroc.
Instituteur venant d’Oranie (Algérie), Boussard arriva au Maroc en 1923, s’inscrivit à la S.F.I.O., mais passait pour communiste aux yeux de la police. Il devint, en 1924, président de l’Amicale des membres de l’enseignement primaire. Il fut sanctionné à la fin de 1925 pour son militantisme syndical et remis à la disposition de son administration d’origine (Oran en Algérie) ; c’était "l’affaire Boussard ». La rumeur coloniale mit son militantisme en liaison avec la guerre du Rif : il aurait peint sa classe en rouge, le 11 novembre 1925, et traité en classe de la guerre du Rif, ce qui est invraisemblable sous le régime militaire qui était celui du Maroc. Boussard, avec l’appui de l’Association générale des fonctionnaires, se rendit à Paris où il fut défendu par les syndicats français. Il fut réintégré en novembre 1925 avec l’arrivée d’un nouveau Résident : Steeg, nommé par le gouvernement de Cartel des gauches. L’affaire Boussard permit la progression du syndicalisme au Maroc. Le 28 décembre 1940, Boussard fut arrêté, déporté à Bou-Denib, d’où il sortit le 13 décembre 1942.
SOURCE : A. Ayache, Le mouvement syndical au Maroc, t.1.