BOUSSEY Hector

Par Pierre Broué

Né le 16 novembre 1892 à Vizille (Isère), mort le 27 février 1956 à Bourgoin-Jallieu (Isère) ; tisseur, ouvrier en chaussures, puis cheminot. Militant de la CGTU, de la CGT et du Parti communiste.

Fils de tisseur, H. Boussey fréquenta l’école primaire jusqu’au CEP qu’il obtint, et, d’abord tisseur, fit son apprentissage dans la chaussure. Il adhéra à la Jeunesse socialiste à Villeurbanne, où il travailla, en 1913, à la veille de son départ au service militaire. Resté sous les drapeaux en 1914, il fut grièvement blessé aux yeux.
Revenu à la vie civile, il travailla aux Avenières (Isère) dans une usine de chaussures et y fut secrétaire adjoint du syndicat CGT. Il adhéra également à l’ARAC, au Parti socialiste en juillet 1919, et au Comité de la IIIe Internationale. Licencié à la fin de 1920, il prit le temps d’organiser le premier groupe communiste des Avenières dont il fut quelque temps le secrétaire en 1921. Puis il revint à Vizille où il fut simultanément secrétaire de l’ARAC et du PC local. En 1922, il entra comme poseur à la Compagnie PLM et fut affecté à Bourgoin (Isère) où il devint bientôt secrétaire du syndicat CGTU des cheminots. En 1923, il fut élu membre de la CE fédérale de l’ARAC. En 1926, arguant de ses blessures de guerre, il obtint un changement de qualification, mais dut accepter d’être muté à Montchanin (Saône-et-Loire) d’où il revint le 1er août 1928 à Bourgoin. Il y milita activement au PC, dont la police locale considérait qu’il était l’« âme », en qualité de trésorier de la cellule de Bourgoin-Jallieu. À partir de 1932, il fut secrétaire de l’Union locale unitaire de Bourgoin, principal dirigeant du Parti communiste avec l’enseignant Pierre Alessandri. En 1932, secrétaire de la cellule de Bourgoin-Jallieu qui aurait compté alors une cinquantaine (?) d’adhérents, il était assisté de J. Berger secrétaire adjoint et de F. Milesi trésorier. Candidat aux élections législatives de 1936 dans la deuxième circonscription de La Tour-du-Pin, il obtint au premier tour 1981 voix ; s’étant maintenu au second tour contre le radical Perrin, hostile au Front populaire, il bénéficia du report de voix socialistes et obtint 2 523 voix. En 1939, il était conseiller prud’homme de l’Isère.
Étroitement surveillé par la police après la dissolution du Parti communiste, il fut révoqué de ses fonctions de conseiller prud’homme en 1940 et fit partie des quarante-huit militants arrêtés dans le département le 30 novembre. Interné d’abord à Fort-Barraux (Isère), puis à Saint-Paul d’Eyjeaux, il fut finalement déporté en Algérie, où il souffrit beaucoup des conditions de détention. Sa santé était profondément ébranlée lorsqu’il revint en 1945 après avoir été libéré en 1943.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17653, notice BOUSSEY Hector par Pierre Broué, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 26 avril 2023.

Par Pierre Broué

SOURCE : Arch. Nat. F7/13130, année 1932. — Arch. Dép. Isère, 77 M 1 et 2, 82 M 4. — Le Travailleur Alpin, 4 avril 1936. — A. Moine, Déportation et Résistance en Afrique du Nord, op. cit. — Geneviève Teyssère, Aux origines du PC dans l’Isère, TER Grenoble, 1973.

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