KATS Simon.

Par Jean Puissant

Né à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) le 12 mars 1837. Ouvrier teinturier en peaux (mégissier), membre de l’Association internationale des travailleurs, rationaliste, dirigeant du groupement des ouvriers teinturiers en peaux.

Fils de Joseph Kats et de Anne Defay, d’expression flamande, Simon Kats qui a régulièrement déménagé dans Bruxelles, comme la plupart des ouvriers de l’époque, est doté d’une instruction élémentaire. En 1872, il est signalé comme membre de l’AIT et d’une organisation rationaliste. Il est en fait membre des Solidaires, le groupe de Désiré Brismée.

En 1876, Kats devient membre de la nouvelle association des Cosmopolitains. Il est surtout membre de son groupe professionnel des « Teinturiers en peaux » - ouvriers gagnant à l’époque cinq francs par journée de dix heures -, dont il devient un des responsables en 1874-1876. Il le représente aux assemblées qui tentent de fédérer les syndicats existants, puis à la Chambre du travail (décembre 1874), malgré sa préférence pour réaliser cet objectif au sein de l’AIT (8 juin 1874).

Kats siège régulièrement au bureau des assemblées générales. Il y défend une position politique, de conserve avec Émile Flahaut, Paterson : ils cherchent à exclure du regroupement les corporations interclassistes comme celles affiliées à l’Association générale ouvrière (AGO). Ils se heurtent ainsi à Gustave Bazin et Louis Bertrand.

Simon Kats est également actif dans la constitution d’une coopérative de production qui réunit vingt-deux teinturiers en peaux sur la centaine que compte le métier. En avril 1875, à la Chambre du travail, il s’oppose à une proposition d’aide aux ardoisiers d’Anvers en grève, désireux de créer une coopérative de production. Il suggère au contraire d’aider les associations affiliées, notamment les « teinturiers » qui montent ce type de projet. Mais la tentative échoue malgré l’investissement de l’encaisse du syndicat qui se révèle trop réduite pour lancer une entreprise.

Le syndicat se reconstitue en tant que tel avec sa caisse de résistance le 20 mars 1876. Il se situe plutôt à la gauche du mouvement, opposé à l’armée permanente, solidaire avec ceux qui « font leur service militaire… Ils sauront où ils doivent diriger leurs fusils, et ne tireront plus sur leurs frères comme ils l’ont fait jusqu’à présent ». Simon Kats est opposé à la pétition de la Chambre du travail contre le travail des enfants : « Ce ne sont pas les représentants du Peuple qui siègent à la Chambre ».

Considéré comme insolvable en 1887, « à la conduite très douteuse », Simon Kats a « la réputation de ne fréquenter que des individus extravagants et violents ». Il est condamné à plusieurs reprises, pour refus de prestation de serment « religieux » en 1869 à cent francs d’amende ou quinze jours de détention, et aux Assises en 1886, « pour attaque méchante aux lois » et « offenses au roi » lors d’un meeting le 4 avril 1886, à deux fois deux mois de prison. L’affaire est plaidée en Cassation par Eugène Robert et Guillaume De Greef.

En 1887, Simon Kats, veuf de Catherine Muys et sans enfant, réside toujours à Bruxelles, rue de l’Abricotier au n° 6.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176552, notice KATS Simon. par Jean Puissant, version mise en ligne le 6 novembre 2015, dernière modification le 16 avril 2020.

Par Jean Puissant

SOURCES : Archives générales du Royaume, Fonds Parquet général, 125. Kats Simon, Assises n°1183 − WOUTERS H., Documenten betreffende de geschiedenis der arbeidersbeweging ten tijde van den Ie Internationale, deel III, Leuven-Paris, 1971 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 60).

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