ACSEL Marcus

Par Dominique Tantin

Né le 16 juin 1896 à Botoşani (Roumanie), massacré le 30 mars 1944 à La Bachellerie (Dordogne) ; médecin ; victime civile d’origine juive.

Monument commémoratif à La Bachellerie
Monument commémoratif à La Bachellerie
Martial GRAIN photographie sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

Diplômé de la faculté de médecine de Paris, Marcus Acsel avait épousé Hesel Suzanne née Wachtel le 31 mars 1909 à Iași (Roumanie). De cette union était né Salomon René le 23 juillet 1932 à Paris. La famille s’était réfugiée à La Bachellerie en juin 1940. Cette famille juive fut anéantie par les hommes de la division Brehmer (325e division de sécurité) le 30 mars 1944, au cours d’une répression qui s’accompagna de pratiques génocidaires.

Marcus Acsel fit partie des hommes exécutés au lieu-dit La Genèbre. Un rapport de l’Adjudant Estrade, commandant la brigade de La Bachellerie, en date du 9 novembre 1944 (voir sources), adressé au Colonel Commandant la 12ème Région Militaire, relate les circonstances de leur exécution : « Des maisons du bourg tournées vers l’Ouest, des personnes ont pu voir le lent, très lent cheminement des pauvres condamnés qui avaient à gravir un chemin montant comme un calvaire et qu’accompagnaient seulement deux tueurs de la Gestapo. Arrivés à la lisière du bois qui se trouve en haut d’un pré, au-dessus de la Genèbre, ils sont disposés sur un rang. Presque aussitôt, on commence à abattre ceux de gauche d’un coup dans le dos, côté du cœur, un flottement se produit sur la droite, immédiatement, le massacre se fait aussi par ce côté. M. Meckel, propriétaire à la Genèbre, déclare à ce sujet : "Jamais je n’oublierai l’horrible vision de ces hommes tombant en avant, sans un cri, comme au jeu de boules et toute ma vie je verrai ce tragique spectacle dans mes cauchemars". »

Les 30 et 31 mars, à La Bachellerie et dans les communes environnantes, 22 hommes et une femme, dont 15 juifs, parfois très jeunes, furent massacrés, tandis que 33 femmes et enfants juifs furent arrêtés et déportés, à l’instar de Hesel Suzanne Acsel et de son fils Salomon René. Emmenés à Périgueux, ils furent transférés à Drancy le 4 avril puis déportés sans retour à Auschwitz-Birkenau par le convoi 71 le 13 avril 1944.

Le nom de Marcus Acsel figure sur le monument aux morts et le monument commémoratif 1939-1945, à La Bachellerie.

Voir : Lieu de massacre : La Bachellerie et ses environs (Dordogne), 30-31 mars 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176564, notice ACSEL Marcus par Dominique Tantin, version mise en ligne le 6 novembre 2015, dernière modification le 4 mars 2022.

Par Dominique Tantin

Monument commémoratif à La Bachellerie
Monument commémoratif à La Bachellerie
Martial GRAIN photographie sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

SOURCES :
Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 305288 (nc)a .— Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, Périgueux, 2004, Éditions La Lauze, p. 211-217. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Editions FANLAC et Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 229-232 ; 243-245. — Paul Grelière, La commune de La Bachellerie pendant l’Occupation allemande, 1944, récit daté du 29 septembre 1944, Archives du Centre de Documentation juive contemporaine (CDJC), document XI°-35. Ce document est référencé in Bernard Reviriego, op. cit., p. 244, note 471 : relations de 21 pages datée du 29 septembre 1944, non signée, Arch. Dép. de Dordogne, 1573 W 8. — Jean-Marc Parisis, Les inoubliables, récit, Paris, Flammarion, 2014.
Internet (pages consultées le 29/10-2015) :
-  Judaïsme.sdv.histoire [on peut y consulter le "Rapport de Gendarmerie de La Bachellerie, du 9 novembre 1944 » qui relate avec précision le massacre du 30 mars 1944.]
-  memorial des Juifs déportés
-  La Bachellerie

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