BOURSY Jean-Marie

Par Laurent Gonon

Né le 10 avril 1773 à Lyon (Rhône), mort en 1837 ; Maitre imprimeur à Lyon.

Fils de Philibert François Boursy, marchand fabriquant, et Jeanne Mazui, Jean-Marie Boursy s’était installé en 1806, par acquisition d’une partie de l’imprimerie Rolland et Grabit, il avait trois presses dont deux en activité en 1810, 17 rue de la Poulaillerie à Lyon. Il reçut son brevet d’imprimeur en lettre en 1811 et celui de libraire en 1813. L’imprimerie et la librairie étaient dans la même maison.
En février 1831, il imprima une « Pétition des Maîtres-Ouvriers en soie de la Croix-Rousse et de Lyon, adressée à la Chambre des Députés » qui rassembla 4 à 5.000 signatures, demandant la réforme du Conseil des Prud’hommes de Lyon accusé de complaisance en faveur des négociants au préjudice des maîtres ouvriers. Cette pétition interceptée par la police, une enquête rechercha les auteurs, ainsi que leurs objectifs politiques, l’imprimeur Boursy fut inquiété. Le conseil des Prud’hommes se composait alors de trente-deux membres : neuf fabricants, élus par leurs confrères, et huit chefs d’atelier, nommés également par leurs pairs, y représentaient la fabrique d’étoffes de soie, les autres membres appartenaient aux fabriques de dorures, de bas, de chapeaux et de tulles. Le nombre des prud’hommes fabricants et ouvriers a été réduit, mais dans les deux ordonnances constitutives du conseil, l’avantage sous ce rapport est demeuré aux fabricants. Dans leur « Rapport au Président du Conseil des ministres », fin novembre 1831, Bernard-[Barret] et Charnier firent référence à cette pétition. Le 7 décembre 1831 (après la révolte des canuts) le préfet Gasparin apporta une réforme au fonctionnement du Conseil de Lyon, mais la véritable réforme de l’institution prud’homale (accordant enfin la parité ouvriers-patrons) n’intervint que le 27 mai 1848.
Le 25 octobre 1831, Jean-Marie Boursy assura l’impression de l’affiche du « Tarif au minimum des prix de la façon des étoffes de soie, librement débattu et consenti entre les délégués des fabricants et ouvriers, dans la séance de la Chambre consultative des Arts et Manufactures de Lyon, du 25 octobre 1831… pour recevoir exécution à partir du 1er novembre prochain ». Sa violation par la patronat lyonnais, soutenu par le pouvoir, devait conduire à la révolte des canuts en novembre. Le 13 février 1832, fut dressé un procès-verbal contre Jean-Marie Boursy pour l’impression d’une brochure intitulée « Amélioration des prisons de France ».
En 1832, il est poursuivi pour avoir imprimé un ouvrage diffusé clandestinement, Amélioration des prisons de France de J. H. Lajeunesse. En 1834, les autorités le poursuivèrent pour avoir imprimé un 4 pages Pourquoi le peuple est républicain.
Son fils, Benoît Boursy, qui travaillait avec lui depuis 1817, lui succéda.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176621, notice BOURSY Jean-Marie par Laurent Gonon, version mise en ligne le 17 mars 2018, dernière modification le 11 novembre 2015.

Par Laurent Gonon

SOURCES : Arch. Dép. Rhône 4M646-Commissaire central, 2T27, 4M209. - Arch. Nat. F18 2053 B. - Bibliothèque municipale de Lyon placard 5314, fd Coste 26, f° 144. - Fernand Rude, Le Mouvement ouvrier à Lyon de 1827 à 1832, Paris Domat, 1944. - Jean-Baptiste Monfalcon, La Révolte des Canuts, Toulouse : Eché, 1979.- Dominique Varry. "Les Imprimeurs des journaux canuts", L’Echo de la fabrique  : naissance de la presse ouvrière à Lyon. Lyon : ENS Editions, Institut d’histoire du livre, 2010, p. 73-86.

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