BOUTINOT Jean-Marie, Raymond

Par Jacques Girault

Né le 26 janvier 1937 à Cognac (Charente) ; instituteur en Charente ; militant syndicaliste ; militant communiste.

Fils d’un artisan peintre, Jean-Marie Boutinot reçut une éducation catholique et participa au scoutisme d’obédience catholique jusqu’en 1954. Il fréquenta l’école catholique Saint-Joseph puis le collège public de Cognac. Reçu à l’École normale d’instituteurs d’Angoulême en 1956, il fit partie de la première promotion admise avec le baccalauréat.

Jean-Marie Boutinot fut instituteur dans différentes communes de la Charente (Le Petit Madieu de Loubert, près de Roumazières, 1958, La Forêt de Tessé, 1959, Coulgens, 1960, Nanteuil en Vallée, 1961-1984, Saint-Yrieix, 1984-1988, Angoulême de 1988 à sa retraite en 1993).

Il se maria religieusement à l’église en août 1959 à Saint-Angeau (Charente), avec Arlette, Anne-Marie Piat, institutrice, fille d’un géomètre qui adhéra pendant quelques années au Parti communiste français. Ils ne firent pas baptiser leur fille. Sursitaire, il effectua son service militaire dans un régiment d’infanterie à Angoulême en 1963, et le termina comme caporal-chef.

Jean-Marie Boutinot adhéra aux Jeunesses communistes en 1957 et l’année suivante, à Roumazières, au PCF. Il suivit en 1958 le stage réservé aux instituteurs communistes. Militant « Unité et Action » du Syndicat national des instituteurs (secrétaire de la sous-section cantonale de Ruffec), il était le responsable du foyer rural de Nanteuil-en-Vallée et de l’amicale laïque de Saint-Yrieix. Il fut, avec son épouse, actif dans la lutte pour la paix en Algérie. Il rappelait plus tard, dans une lettre à l’Humanité, les 21-23 octobre 2011, leur réaction après le massacre des Algériens le 17 octobre 1961. Ils avaient proposé d’héberger un enfant algérien, ce qu’il qualifiait de « compassion humaniste ». Secrétaire de sa cellule, puis de la section de Ruffec à partir de 1965, il fut élu comme membre du comité de la fédération communiste de la Charente en 1964. Il fut régulièrement reconduit jusqu’en 1985. À partir de 1972, il était le responsable fédéral du travail en direction des enseignants. Il fut élu membre du conseil syndical de la section départementale du SNI en 1973. Membre du conseil d’administration de la Fédération des œuvres laïques, vice-président (1983-1984), sa candidature à la présidence fut repoussée en novembre 1984. Au début des années 1990, il participa aux débats internes au SNI et fut un des fondateurs du SNUipp dans le département. Retraité, il n’était pas adhérent de la Fédération générale des retraités.

Jean-Marie Boutinot représenta le PCF aux élections cantonales dans le canton de Ruffec en 1967 et en 1973. Il fut candidat en 1970 dans le canton de Champagne-Muton. En 1972, aux élections législatives dans la troisième circonscription (Confolens), il fut le suppléant du candidat communiste André Soury qui affrontait le maire de Ruffec qui fut élu.

Militant de la Ligue de l’Enseignement, Boutinot dirigea des colonies de vacances et des camps d’adolescents dans le cadre des échanges franco-allemands jusqu’en 1988. Militant de l’École moderne (mouvement Freinet) depuis 1969, acteur des chantiers de la Bibliothèque du Travail, il animait, avec son épouse, depuis sa retraite, la compagnie « Pause Théâtre » à Saint-Yrieix. Avec une vingtaine de membres travaillant collectivement, il écrivait ou mettait en scène une vingtaine de pièces, dont des pièces d’auteurs (Christoph Hein, Dario Fo, Slimane Banaïssa ...) et adaptait des textes (Contes Balzatois ou L’Heptaméron de Marguerite d’Angoulême).

Jean-Marie Boutinot se considérait avant tout comme un militant de l’éducation populaire. Le 12 mars 2001, il signait en « Tribune libre » dans l’Humanité un article « 68 en Charente » où il livrait ses orientations pédagogiques. Il réagissait ainsi contre les critiques portées alors dans certains milieux intellectuels, puis, plus tard, par le ministre Luc Ferry, contre les pratiques pédagogiques et les « méthodes actives », régénérées en 1968, soucieuses de libérer l’enfant, qu’il avait appliquées tout au long de sa carrière.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17671, notice BOUTINOT Jean-Marie, Raymond par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 17 octobre 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Du côté du cœur, Saint-Denis d’Oléron, Océanes, 1987, Un, deux, cent ! Partez !, Océanes, 1992, 2002, Racines de soleil : entre Ardèche et rivière de Beaume, Colomiers, Encres vives, Lieu, 1999, Marguerite d’Angoulême (reine de Navarre, 1492-1549,Contes d’Angoulême, (adaptation), Paris, Éditions théâtrales Art et comédie, 1999, En vue du Tafilalet sud-marocain, Colomiers, Encres vives, Lieu, 2001.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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