BOUTOT Marcelle [BOUTOT Germaine, Marcelle]

Par Michèle Rault

Née le 2 septembre 1913 à Villenave-d’Ornon (Gironde), morte le 28 juin 1992 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; employée des PTT ; permanente JOCF (1939-1943) ; membre des Équipes féminines de la Mission de France (1945-1952) à Ivry-sur-Seine ; ouvrière d’usine ; militante de la CGT.

Fille d’un agriculteur originaire de Corrèze, mort pendant la Première Guerre mondiale, Marcelle Boutot, pupille de la Nation, vécut son enfance à Bègles (Gironde) où sa mère, après avoir été agricultrice, fut ouvrière en usine puis femme de ménage. Titulaire du certificat d’études, boursière dans une école primaire supérieure, elle obtint le brevet mais dut renoncer à sa vocation d’institutrice, trop coûteuse, et devint employée des PTT. Elle travailla au bureau de Captieux (Gironde) puis, en 1932, fut nommée à celui de Bassens (Gironde).

Chrétienne, elle rejoignit la JOCF et adhéra à la CFTC. Promue responsable fédérale de la JOCF pour l’ensemble du diocèse de Bordeaux, elle accepta, en 1939, de devenir permanente jociste pour une région qui allait de la Vendée à la frontière espagnole et quitta son travail à la Poste. Elle assuma cette fonction jusqu’en 1943. Elle trouva alors un emploi à mi-temps à la mairie de Bègles tout en travaillant pour une association de consommateurs. Elle utilisa les moyens offerts par ses fonctions à la mairie pour délivrer des cartes de ravitaillement aux familles juives de la commune.

Mêlée pendant toute cette période de la guerre aux problèmes sociaux, elle accepta la proposition qui lui fut faite de rentrer à l’École normale sociale en septembre 1944. Elle n’y resta qu’un an, se refusant à limiter son action à l’assistance. Elle voulait désormais partager la vie ouvrière comme d’autres responsables jocistes, de Reims ou de Rouen, en faisaient le projet. Au printemps 1943, elle avait ainsi participé à une rencontre de femmes et de prêtres - dont Louis Augros, supérieur du séminaire de la Mission de France - à la paroisse de Notre-Dame de Sion (Paris VIe) qui jetait les bases d’une vocation missionnaire laïque dans le monde ouvrier. Elle y représentait une communauté de plusieurs jocistes qui s’était formée à Bordeaux. En octobre 1945, elle décida de quitter définitivement son Bordelais natal pour rejoindre, à Paris, ce qui était devenue la Mission de France féminine dont la responsable était Émilienne Josset.

Après avoir vécu quelque temps rue Lahire (Paris XIIIe), Marcelle Boutot fut envoyée en mission à Colombelles (Calvados) où se trouvait une équipe de prêtres de la Mission de France. Elle travailla en usine et vécut avec plusieurs équipières de la Mission jusqu’au printemps 1947. Elle rejoignit alors l’équipe de Petit-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine) et, ouvrière aux Papeteries de la Seine, prit part aux grèves de 1947. À la fin de l’année 1948, elle fut envoyée dans l’équipe de Bicêtre (Seine, Val-de-Marne). Elle trouva un travail à l’usine de caoutchouc Lick d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) où elle vint habiter dans une courée de la rue Baudin. Tout en prenant progressivement ses distances vis-à-vis de la Mission de France féminine, elle s’engageait dans la vie syndicale. Elle adhéra à la CGT et contribua à la formation d’un syndicat des produits chimiques avec Suzanne Chaudouard qui devint permanente à la CGT (produits chimiques). Elle participa aux Commissions paritaires des Industries chimiques (1950). Elle fut désignée déléguée du personnel puis déléguée au comité d’entreprise de l’usine Lick jusqu’à son départ en 1955. Elle trouva alors un emploi dans une coopérative ouvrière du bâtiment, puis dans une coopérative de logement et enfin au Marché international de l’édition musicale (MIDEM) jusqu’à sa retraite. Elle milita aussi à l’Union des femmes françaises (UFF).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17681, notice BOUTOT Marcelle [BOUTOT Germaine, Marcelle] par Michèle Rault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Michèle Rault

SOURCES : Marcelle Boutot, Mémoire du siècle/France culture. —Entretien avec Christine Thomas de Boismarmin. — La Quinzaine, 15 décembre 1950. — Étienne Fouilloux, « Des chrétiens à Ivry-sur-Seine (1930-1960) », Banlieue Rouge, Autrement, n° 18, octobre 1992.

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