THIBAUDEAU André, Albert

Par Alain Dalançon

Né le 7 juillet 1920 à Échiré (Deux-Sèvres), mort le 7 mars 2003 à Échiré ; instituteur en Charente-Maritime ; militant du SNI ; militant du PCF.

Fils d’un cultivateur aux idées conservatrices, André Thibaudeau, instituteur, se maria en septembre 1942 à Jonzac (Charente-Maritime) avec une institutrice, avec laquelle il eut trois enfants.
Après la Libération, il exerça dans le sud du département de Charente-Maritime, près de Jonzac. D’abord en poste à Fontaines d’Ozillac, il devint directeur d’école à Gémozac en 1957.

Militant du Syndicat national des instituteurs depuis 1945, il fut élu membre du conseil syndical du Syndicat de l’enseignement laïc de Charente-Maritime en décembre 1948 sur la liste « Pour le regroupement des travailleurs au sein de la CGT » qui obtint 6 sièges contre 19 à la liste « Pour l’autonomie ». Avant le congrès national du SNI de juillet 1949, il rapporta dans le bulletin de la section un questionnaire posant aux adhérents la question du choix entre maintien dans l’autonomie ou trois solutions : « retour à la CGT », « passage à FO » ou « création d’une nouvelle centrale rénovée » ; s’ajoutait une autre question : « Pour préparer l’unité syndicale, le SNI doit-il pratiquer l’unité d’action avec les organismes syndicaux qui soutiennent nos mêmes revendications ? »

André Thibaudeau participa cette année-là à la fois au congrès national du SNI puis à celui de la FEN-CGT dont il était adhérent et dont il parla avec enthousiasme dans le bulletin. Dans le Syndicat départemental dirigé depuis la Libération par Gaston Chauvet, militant des « Amis de l’École émancipée », régnait cependant une certaine entente. En 1950, il fut réélu membre du conseil syndical du SNI sur la liste « cégétiste » et fut chargé du secrétariat de la commission jeunes ; en 1951, il était co-secrétaire à la Défense laïque.

Il adhéra en 1951 au Parti communiste français à Soubran, une petite commune voisine de son lieu de travail, et fut trésorier de sa cellule. Il militait aussi au Mouvement de la Paix.

En 1953, quand Yves Dauriac (SNES) succéda à Gaston Chauvet à la tête de la section départementale de la FEN, il en devint secrétaire adjoint au titre du SNI. En 1954, suite à l‘appel du bureau politique du PCF, les anciens cégétistes ne présentèrent pas de liste aux élections au conseil syndical du SNI, qui vit s’opposer à la « majorité sortante » la seule liste des « Amis de FO », si bien que Thibaudeau ne fut plus membre du conseil syndical.

Il entra au comité de la fédération communiste en 1956 et en demeura membre jusqu’en 1961 en raison de ses responsabilités syndicales. Il était en effet revenu siéger au conseil syndical du SNI en 1957 sur la liste unique, alors qu’il était devenu directeur d’école. En octobre 1960, il ne se trouvait plus sur cette liste unique où figuraient cependant d’autres militants communistes dont Jean Papeau.

Après avoir obtenu à la rentrée solaire 1964 la direction de l’école de garçons de Puilboreau, près de la Rochelle, il termina sa carrière à l’école Réaumur de la capitale départementale à partir de la rentrée 1969, succédant à sa prise de retraite à Robert Brochard, lui-même militant syndicaliste.

Nommé dans la ville–préfecture, André Thibaudeau eut la possibilité de se consacrer plus facilement au militantisme syndical. En 1965, il fut à nouveau élu au conseil syndical, chargé du secrétariat des affaires laïques dans le bureau départemental. Réélu en octobre 1967, troisième sur la liste unique, il partagea le secrétariat des affaires corporatives avec Jean-Pierre Beaudonnet, militant « autonome », futur secrétaire général de la section départementale. Au cours de ces années, ayant acquis une influence certaine dans la section dirigée par Maurice Mesmin, il défendait toujours l’idée d’une motion départementale commune d’orientation à défendre au congrès national, mentionnant les points de divergences. Et il fut élu membre de la CAPD (commission administrative paritaire départementale) en 1970 à la place de Robert Brochard.

Après 1969, le système des tendances fonctionna dans la section départementale comme au plan national. En avril 1970, il conduisit la liste « Unité et Action » aux élections du conseil syndical du SNI et fut réélu. Bien que sa liste n’ait obtenu que 5 élus contre 17 à la majorité, et 3 à la liste École émancipée, il fut élu co-secrétaire général de la section départementale du SNI dans un trio, avec Maurice Mesmin et Jean Brunet. Membre de la commission administrative départementale de la FEN, il écrivit en 1971 : « U-A votera contre le rapport d’activité national et pour le rapport départemental. »

Veuf, André Thibaudeau se remaria en novembre 1970 à Royan (Charente-Maritime) avec une hôtelière. Sa retraite prise, il revint s’installer à Échiré, où il militait toujours au PCF dans la cellule locale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176852, notice THIBAUDEAU André, Albert par Alain Dalançon , version mise en ligne le 19 novembre 2015, dernière modification le 27 décembre 2015.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Archives du comité national du PCF.— Bulletins des sections départementales du SNI et de la FEN de Charente-Maritime. — Témoignage de Jacques Brochard. — Notes de Jacques Girault.

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