THIMONIER Joseph, Octave, Valentin

Par Alain Dalançon

Né le 2 avril 1932 à Persac (Vienne) ; instituteur puis directeur d’école ; militant du SNI dans la Vienne, secrétaire départemental adjoint, secrétaire de la section départementale de la FGR-FP ; militant communiste, conseiller municipal de Buxerolles.

JO Thimonier
JO Thimonier
Retraité

Joseph Thimonier ne connut pas son père, Frédéric, facteur, secrétaire du syndicat de la CGT-U des PTT de Châtellerault (Vienne), ancien combattant de la guerre 1914-1918, mort huit mois avant sa naissance des suites de son gazage dans les tranchées. Il naquit chez ses grands-parents maternels, où sa mère le laissa car elle partit travailler comme employée de maison à Paris. Il fut donc élevé par ses grands-parents et surtout par son oncle Gustave et sa tante Rachel qui vivaient ensemble, en exploitant une petite ferme aux Bouiges-Penin.

« Jojo » fréquenta l’école communale de Persac, alla au catéchisme, fit sa communion solennelle comme tous les enfants de ce village de la campagne montmorillonnaise. Après avoir obtenu le diplôme d’études primaires préparatoires en 1944, il passa le certificat d’études primaires en 1946, réussit le concours des bourses de l’enseignement technique et entra en octobre 1946 comme interne en classe de 5e au collège moderne et technique de Montmorillon (Vienne). En classe de seconde, il échoua au concours d’entrée à l’École normale d’instituteurs de la Vienne mais réussit à la session de septembre celui de l’ENI de Blois où il ne fut pas admis pour raison médicale. Il poursuivit donc sa scolarité au collège moderne et technique de Montmorillon où il obtint en 1951 sa première partie de baccalauréat et dut aller en terminale au lycée Henri IV à Poitiers (Vienne) pour préparer la seconde qu’il obtint à la session de 1953.

Il demanda alors et obtint un poste d’instituteur-remplaçant à Nérignac, un village voisin du sien, alla en stage en 4e année à l’ENI de Poitiers durant plusieurs mois, effectua un remplacement en fin d’année à Sainte-Radegonde, près de Chauvigny, puis revint à Nérignac en 1954-1955 où il obtint son certificat d’aptitude professionnelle. Cette année-là, il se rendit durant les vacances de Pâques au congrès du Mouvement Freinet à Aix-en-Provence, où il rencontra Odile Grandon, jeune institutrice qui allait devenir sa femme.

En octobre 1955, Joseph Thimonier partit au service militaire qu’il effectua d’abord en Allemagne au 3e Régiment de chasseurs d’Afrique à Offenburg, avant de partir en Algérie où il passa 20 mois, d’avril 1956 à novembre 1957. C’est au cours d’une permission qu’il épousa Odile le 20 juillet 1957 à Gouex (Vienne). Ils eurent trois enfants : Fréderic devenu directeur de SEGPA (section d’enseignement général et professionnel adapté) à Paris et militant du SNUIPP (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC), Laurence devenue conseillère principale d’éducation puis professeure de Lettres, et Françoise, intermittente du spectacle à Bordeaux et responsable CGT de la profession.

Le jeune couple fut nommé à Sillars, puis l’année suivante à Nérignac où il allait passer six années. Adhérents au Syndicat national des instituteurs, l’un et l’autre participèrent activement à l’animation du village en organisant des spectacles de théâtre, des séances de cinéma avec l’OROLEIS (Office régional des œuvres laïques d’éducation par l’image et le son) et s’investirent dans la direction de colonies de vacances aux CEMEA (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active).

En 1965, le couple obtint un poste double à Poitiers, elle à l’école Coligny, lui à l’école des Sables. En 1968 Joseph Thimonier devint maître de transition au nouveau lycée Camille Guérin de Poitiers, qui comportait encore des classes de premier cycle, puis au collège Henri IV, avant de devenir directeur de l’école Andersen dans le nouveau quartier des Couronneries voisin de la commune de Buxerolles où il résidait. Il y prit sa retraite en juin 1987.

René Bibault, le secrétaire de la section départementale du SNI, directeur de l’école des Sables, lui avait demandé d’entrer au conseil syndical et au bureau dès son arrivée à Poitiers. C’est ainsi que « Jo », comme on l’appelait familièrement, anima la section départementale du SNI durant une vingtaine d’années, d’abord aux côtés de René Bibault puis d’Alain Garreau, en bénéficiant d’une demi-décharge de service. Cette section « Unité et Action » travaillait en parfaite entente avec la section départementale de la FEN dirigée par Amédée Nony puis Michel Veylit* et la section académique du SNES qui logeaient dans les mêmes locaux de la Maison syndicale du 16 avenue du parc d’Artillerie. Secrétaire adjoint pour le premier degré, membre du comité technique et de la commission paritaires, il était très connu et populaire dans tout le département, et respecté par l’administration de l’inspection académique. Son franc-parler n’avait d’égale que sa voix sonore dans les réunions départementales du conseil syndical du SNI et de la Fédération de l’Éducation nationale et du conseil national du SNI.

Il adhéra au Parti communiste français dont il se sentait proche, surtout depuis son retour d’Algérie, en 1967, à la suite d’un meeting organisé aux Salons de Blossac où Jacques Duclos était intervenu. Il milita dans la cellule de Buxerolles, se porta candidat sur la liste du PCF aux élections municipales en 1971 et 1977, et fut un des trois élus communistes en 1983 (avec Bertrand Royer) sur la liste d’union de la gauche. Durant trois mandats, de 1983 à 2001, il eut l’occasion de s’intéresser à d’autres questions que celles de l’éducation et de l’animation culturelle, notamment en siégeant au Syndicat mixte d’aménagement du Clain.

Sa retraite prise, « Jo » Thimonier ne se contenta pas de son mandat municipal et resta très actif dans la vie associative de sa commune, notamment en étant responsable de l’Harmonie municipale. L’autorité qu’il avait acquise au SNI lui permit par ailleurs de rester secrétaire départemental de la FGR-FP (Fédération générale des retraités de la fonction publique) durant 12 ans, période durant laquelle il participa à tous les congrès nationaux de cette organisation.

Il ne reprit pas sa carte au PCF en 1994 mais se sentait toujours communiste d’esprit et de cœur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176861, notice THIMONIER Joseph, Octave, Valentin par Alain Dalançon, version mise en ligne le 19 novembre 2015, dernière modification le 10 avril 2022.

Par Alain Dalançon

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JO Thimonier
Retraité

SOURCES : Arch. sections départementales du SNI et de la FEN de la Vienne. — « Jojo », l’enfant des Bouiges-Penin ou le difficile chemin d’un orphelin de père, édit. Lulu. com, 2009, (récit autobiographique). — Témoignages oraux de militant.e.s du SNI, de la FEN et du PCF.

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