BLOCK Frans.

Par Jean Puissant

Aartselaar (pr. et arr. Anvers - Antwerpen), 4 octobre 1902 – Hemiksem (pr. et arr. Anvers), 3 septembre 1981. Électricien, militant socialiste, syndicaliste, conseiller communal, échevin et bourgmestre d’Hemiksem, sénateur socialiste d’Anvers.

Fils d’Auguste Block, maçon, et de Joanna Crauwels, femme au foyer, Frans Block est l’aîné d’une fratrie de six enfants dans une famille d’inspiration chrétienne. Il suit l’école primaire jusqu’à l’âge de onze ans, mais le chômage du père l’oblige à quitter l’école et, comme aîné, à chercher du travail. Pendant la Première Guerre mondiale, Block suit les cours de l’École industrielle (électricité). À l’issue du conflit en 1919, il est embauché comme apprenti électricien par Bell-téléphone à Anvers, qui a compté plusieurs milliers de travailleurs. Il travaillera pendant trente-cinq ans, jusqu’à son élection comme sénateur d’Anvers en 1954. Il y devient brigadier pendant la Seconde Guerre mondiale et est délégué au conseil d’entreprise de 1950 à 1954.

Dès ses débuts professionnels, Frans Block, qui effectue son service militaire en 1922, adhère à la section provinciale de la Centrale des métallurgistes de Belgique (CMB) active dans l’entreprise et, l’année suivante, au Belgische werklieden partij (BWP) - Parti ouvrier belge (POB). Domicilié à Hemiksem d’où sa femme est originaire, localité rurale en bordure de l’Escaut qui s’industrialise rapidement (elle compte plusieurs tréfileries, constructions mécaniques…) et qui voit donc sa population augmenter rapidement durant l’entre-deux guerres, Block s’implique dans la vie locale. Il préside la Jeune garde socialiste (JGS) en 1934, puis la section locale de la Centrale d’éducation ouvrière. Il se préoccupe aussi de politique locale et devient conseiller à la Commission d’assistance publique (CAP) de sa commune en 1937.

Au moment de la « Drôle de guerre », Frans Block fait partie de la garde territoriale et de la défense passive. Pendant cette Seconde guerre mondiale, il devient membre de la direction du parti, président de la section locale en 1943 et publie une petite feuille de liaison.

Frans Block est élu conseiller communal en 1946. Constamment réélu jusqu’en 1970, il devient échevin des Travaux publics en août 1948, puis bourgmestre en 1954. Tête de liste en 1952, il permet à la liste socialiste d’obtenir la majorité absolue. Il est l’artisan de la modernisation de la localité (nouveaux quartiers, voirie, égouttage, éclairage, écoles, maison de repos…). Il est à l’origine de la création du centre culturel et du centre sportif qui porte son nom. Sa réussite communale le propulse au Sénat en juin 1954, porté par le succès du Belgische socialistische partij (BSP) - Parti socialiste belge (PSB) lors de ses élections. Élu direct, il obtient ensuite successivement des mandats provinciaux et directs jusqu’en 1971. Ses dix-sept années au Sénat sont actives. Il fait partie de nombreuses commissions et a été vice-président de la commission Coopération au développement et commerce extérieur. Membre de la commission des Colonies, Block se trouve au Congo au moment des troubles de l’indépendance. Il est également actif au sein des commissions des Affaires culturelles et de l’Éducation nationale, des Travaux publics. Mais il se préoccupe en particulier du développement et de la modernisation du port d’Anvers et du réseau autoroutier qui doit renforcer sa position. Il intervient également dans les domaines des affaires sociales et de la famille. Son statut de bourgmestre et son élection au Sénat lui permettent d’entrer à la direction de la Fédération régionale anversoise du PSB. Il a d’autres mandants : membre du Conseil économique de de la province d’Anvers, administrateur de l’Intercommunale de distribution électrique de la région du Rupel et président de l’intercommunale médico-sociale de la même région.

Contesté lors de son dernier mandat de bourgmestre, Frans Block quitte ses fonctions, amer, déçu par ses amis politiques mais toujours fidèle à son parti. Il meurt de maladie à l’âge de septante-neuf ans. Époux en 1924 de Maria Verrept (1902-1966) avec qui il a trois enfants, qui l’a encouragé dans ses activités politiques, puis en secondes noces de Mariska Makay en 1968, Block a des funérailles civiles. Toute sa famille est socialiste. Il est titulaire de distinctions honorifiques liées à sa carrière professionnelle (Médaille du travail) et politique (officier de l’ordre de Léopold).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176877, notice BLOCK Frans. par Jean Puissant, version mise en ligne le 20 novembre 2015, dernière modification le 21 novembre 2020.

Par Jean Puissant

SOURCES : PEIREN L., MOORKENS P.,
« Block Frans », dans Site Web : odis.be – AMSAB, interview de Frans Block par R. Stallaerts, A. Delchambre – Notice réalisée par Xavier Molle, section Journalisme de l’Université libre de Bruxelles, 1989.

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