LORGE Victor

Victor Lorge, typographe, fut élu membre du bureau de la Chambre syndicale typographique de Lyon en février 1892, il demeurait alors 10 rue du Bœuf et représenta le syndicat à l’Union des société syndicales ouvrières de la 6e catégorie pour la prud’homie, il en devint le secrétaire en 1897. En 1896, il fut désigné par les adhérents pour les représenter à l’Union syndicale du papier, rassemblant les organisations syndicales du Livre, pour des actions communes. Il conserva ces responsabilité syndicales jusqu’en 1905, pour prendre ensuite de nouvelles responsabilités à la 31e Société de secours mutuelle des typographes, administrateur à partir de 1905 jusqu’à son décès.
Il fut le fondateur de l’hebdomadaire satirique lyonnais Guignol, dont le premier numéro parut le 10 octobre 1914. Avec son fils Joanny (1884-1964), ils donnèrent au journal une audience tonique. Guignol joua de « la tavelle sur les casques à pointes », avec des accents « patriotards ». Son fondateur écrivit, dès le premier numéro : « Loin de nous toute idée de lucre ; le but que nous nous proposons est beaucoup plus noble : ne pas laisser éteindre l’esprit gaulois, la caractéristique de notre race, répandre partout la bonne humeur et la franche gaîté... ». Cette publication s’inscrivait dans la tradition du Journal de Guignol, publié en avril 1865 par Jean-Eugène Labaume, libraire, prévenu et condamné à cent cinquante francs d’amende et aux dépens pour avoir tenu une imprimerie clandestine, en mai 1849. Ce précédent journal Guignol disparut symboliquement le 2 décembre 1866, après avoir trop étrillé le Second Empire, victime de procès, amendes et prison. Cette référence humoristique lyonnaise reprise et continuée par les père et fils Lorge s’inscrivait dans l’expression satirique née avec la marionnette appelée Guignol créée par Laurent Mourguet vers 1808, très prisée chez les canuts.