DELCOURT Ernest, Oscar

Par Gilles Pichavant

Né le 30 mars 1892 à Bolbec (Seine-inférieure, Seine-Maritime), mort le 20 juin 1956 à Bolbec ; employé de commerce, ouvrier de sucrerie, métallurgiste ; militant syndicaliste CGTU puis CGT ; militant communiste ; conseiller prud’homme.

Fils d’un journalier, qui devint plus tard ouvrier graisseur, et d’une tisserande, Ernest Delcourt devint employé de commerce, et se maria le 4 octobre 1913 à Bolbec avec Ernestine Sorel, une ouvrière de filature plus âgée de six ans. A l’occasion de ce mariage, ils légitimèrent, leur fille Andréa Marguerite Eugénie, née le 10 aout 1909 à Bolbec. Ils eurent au moins deux autres enfants

Incorporé dans l’armée le 13 octobre 1913, pour le service militaire, Ernest Delcourt fut classé « soutien indispensable de famille » le 7 mars 1914, à la suite de la naissance de sa deuxième fille Vivianne, née le 13 décembre 1913 . Il n’en fut pas moins maintenu dans l’armée, et envoyé au front à la déclaration de guerre en août 1914. Le 21 décembre 1915, il fut condamné par le conseil de guerre de la 3e région militaire « deux à trois mois de prison ».

Passé au cadre des volontaires des bataillons d’Afrique, le 21 mars 1916, il fut blessé le 25 avril 1915 d’une balle qui lui traversa le poumon après être entrée par le bras gauche, et qui fut extraite par le dos. A la suite de cette blessure il souffrit toute sa vie d’une pleurite, ce qui lui permit d’obtenir, après la guerre, une pension temporaire de 20%, qui devint définitive à partir du 24 août 1937.

Le 21 mars 1916, il fut condamné plus durement, par le conseil de guerre de la 6e division d’infanterie, à cinq ans de « travaux publics », pour « outrages par paroles et menaces envers un supérieur pendant le service et refus d’obéissance sur un territoire en état de guerre ». Il effectua sa peine au pénitencier d’Aïn Beïda (Algérie). A la suite de deux remises de peine, il intégra le 4e groupe à Tataouine (Tunisie), puis passa au 5e bataillon d’infanterie légère d’Afrique le 25 mai 1919. Il fut démobilisé le 1er septembre 1919, et amnistié par la loi du 20 octobre 1919.

Après la guerre, Ernest Delcourt devint ouvrier de sucrerie à Bolbec (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), se syndiqua, et milita à la CGT puis la CGTU, et au parti communiste. Il prit une part active aux grèves de 1936. A la veille de la 2e guerre mondiale il était inscrit au carnet B de la Seine-Inférieure. Membre du conseil des prud’hommes de Bolbec, il refusa de dénoncer publiquement le pacte-germano-soviétique.

Au début de 1940, la préfecture engagea une procédure visant à le déchoir de son mandat de conseiller prud’homme. Ce n’est qu’en date du 22 février 1941, que cette procédure aboutit. il fut déchu de son mandat de conseiller prud’homme « pour n’avoir pas répudié publiquement et catégoriquement toute adhésion au parti communiste, et toute participation interdite par le décret du 26 septembre 1939 », en même temps qu’un autre conseiller prud’homme de Bolbec : Joseph-Hilaire Deneuve ; de ceux de Rouen : Paul Boufflet, Hélène Caudron, Maurice Jeanne, Abel Poirson, Roger Sporry, et Georges Bourgois ; de ceux de Darnétal : Fernand Campard, et Roger Bourgeois ; d’Elbeuf : Georges Mesnil ; du Havre : Oscar Laudéa, et Hervé Guyader ; de Fécamp : Suzanne Roze.

Ernest Delcourt mourut à Bolbec le 20 juin 1956 à Bolbec.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article176948, notice DELCOURT Ernest, Oscar par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 24 novembre 2015, dernière modification le 8 février 2017.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Dép. de Seine-Maritime, cotes 1M 313, 2Z76, registre matricule 1R3320 — État Civil.

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