BOUVET Roger, Marie, Francis

Né le 21 juillet 1898 à Caen (Calvados), mort en déportation le 10 décembre 1944 à Neuengamme près de Hambourg (Allemagne) ; professeur agrégé des lettres ; militant socialiste de la Sarthe ; résistant.

Roger Bouvet
Roger Bouvet
Professeur au lycée Carnot à Paris

Roger Bouvet était le fils de Raymond Bouvet, instituteur, et de Marie, Désirée Edmond dit Eustache, sans profession.

Étudiant, il fut incorporé dans un régiment d’artillerie lourde en avril 1917, et promu aspirant en octobre 1918. L’administration militaire le mit en sursis d’étude en octobre 1919 à Falaise et le remit au garde de maréchal des logis. Un décret le nomma au grade de sous lieutenant puis de lieutenant en 1922, après son succès cette année-là à l’agrégation des lettres.

Roger Bouvet fut d’abord nommé professeur à Coutances puis au lycée Montesquieu du Mans (Sarthe) en 1924. De 1928 à 1940, il était considéré comme le « maître à penser » de la Fédération socialiste SFIO de la Sarthe et devint conseiller municipal à partir de 1935 puis adjoint au maire dans la municipalité du Mans conduite par René Lebrun puis Henri Lefeuvre.

En 1939, il fut remobilisé, promu au grade de capitaine d’artillerie en janvier 1940. Après sa participation à la bataille de Dunkerque, il fut évacué vers l’Angleterre et démobilisé le 30 juillet 1940. Il n’avait pas revu sa femme qui était décédée pendant l’exode. Il démissionna avec ses collègues du conseil municipal, en février 1941, au lendemain de la révocation du maire Henri Lefeuvre par le gouvernement de Vichy.

Roger Bouvet ne tarda pas à entrer dans la Résistance. Membre de Libération-Nord, le CFLN le nomma préfet clandestin de la Sarthe en janvier 1943. Considéré comme suspect en raison de son appartenance politique, le ministère le muta au lycée Carnot à Paris. Les Allemands l’arrêtèrent le 5 mars 1944 comme agent de l’Armée secrète à la gare du Mans, alors qu’il revenait voir ses trois enfants confiés à sa belle-mère, directrice d’école honoraire. Déporté au camp de Neuengamme, il y mourut de maladie et d’épuisement en décembre 1944.

Robert Collet, ancien maire du Mans, le décrivait ainsi : « Grand, sec, d’abord glacial, beaucoup de chaleur pour ceux qui avaient pénétré la carapace apparente, beaucoup d’ironie, une langue impeccable. »

Le ministère des Anciens combattants le reconnut "mort pour la France" le 23 octobre 1946. Un boulevard et une école élémentaire du Mans portent son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17697, notice BOUVET Roger, Marie, Francis, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 mai 2021.
Roger Bouvet
Roger Bouvet
Professeur au lycée Carnot à Paris

SOURCE : Arch. Dép. Calvados, état civil ; registre matricule, centre de recrutement de Falaise, classe 1918. — Renseignements recueillis par R. Collet. — Notes d’Alain Dalançon

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