BOUVIER Joannès

Par Jacques Girault

Né le 8 février 1906 à Culoz (Ain), mort le 15 novembre 1989 à Belley (Ain) ; instituteur ; militant socialiste SFIO puis communiste ; militant syndicaliste, secrétaire de la section départementale du SNI de l’Ain (1939, 1944-1945).

Fils d’un employé au PLM demeurant à Bellegarde (Ain) et d’une couturière qui devint garde-barrière à Culoz, Joannès Bouvier, élève de l’Ecole normale d’instituteurs de Bourg-en-Bresse (Ain) en 1923-1926, occupa divers postes dans le département (Grand-Coan, Saint-Rambert-en-Bugey). Il se maria exclusivement civilement en août 1935 à Lilignod (Ain) avec Jeanne Vuillermet, institutrice qui partageait ses convictions. Leurs deux fils ne reçurent pas de sacrements religieux. Ils obtinrent un poste double à Beaupont, qu’ils occupèrent de 1935 à 1950.

Membre du Parti socialiste SFIO, militant dans les organisations pacifistes, Joannès Bouvier, secrétaire à la publicité en 1937, délégué au congrès national du SNI en 1938, devint en 1939 secrétaire de la section départementale du SNI. Après sa mobilisation, au moment de la dissolution du syndicat par le gouvernement de Vichy, il refusa de suivre d’autres syndicalistes dans l’organisation corporative encouragée par l’administration. Il fut en contact par la suite avec les milieux résistants.

À la Libération, avec René Allombert-Goget et Armand Béchet, Bouvier lança un appel pour la reconstitution du syndicat dont il reprit le secrétariat jusqu’en octobre 1945. Il participa à la première du conseil national du SNI pendant les vacances de Noël 1944. Il demeura membre du conseil syndical jusqu’en 1953. À partir de 1950, il devint directeur de l’école de Bellignat où il resta jusqu’à sa retraite en 1962. Adhérent du mouvement de l’École moderne, il pratiquait des méthodes inspirées de Célestin Freinet.

Joannès Bouvier adhéra en 1945 au Parti communiste français et milita pour le maintien dans la CGT. Membre de la FEN-CGT jusqu’en 1954, en juin 1952, il écrivit au secrétaire général de la Fédération de l’éducation nationale pour l’informer des protestations du large comité de défense de la fonction publique qui venait de se constituer à Oyonnax contre les exclusives lancées par le secrétaire général de la FEN contre les syndicats chrétiens dans la lutte revendicative. Selon Bouvier, l’action commune lancée par tous les syndicats de fonctionnaires sur un programme revendicatif limité « ne peut menacer en rien la laïcité, attaquée plus gravement par ailleurs, par les économies réalisées sur le budget de l’éducation Nationale par le gouvernement actuel. »

Membre du comité, puis du secrétariat de la section communiste d’Oyonnax, Bouvier siégeait au comité de la fédération communiste de l’Ain depuis la fin des années 1940 jusqu’en 1963. À partir de 1957, il exerçait la responsabilité du secrétariat départemental du Mouvement de la Paix qu’il occupa jusqu’en 1962, date à laquelle il siégeait simplement au bureau départemental. Il avait été membre du conseil national de l’organisation. En 1962, il devint le responsable adjoint de la diffusion du livre dans le comité fédéral.

il avait été candidat à toutes les élections municipales sans être élu. Lors de l’exécution des époux Rosenberg, il demanda, en juin 1953, à ses élèves une minute de silence à la fin d’une leçon d’instruction civique sur l’indépendance de la justice par rapport à l’État. Dénoncé par le conseil municipal de Bellignat, il fut menacé de sanctions par l’administration qui renonça en octobre 1953 face aux protestations et à la campagne de solidarité organisées par le SNI et le PCF.

Bouvier quitta le SNI à la retraite en 1962. Secrétaire de la section communiste de Culoz, il était toujours membre du PCF à sa disparition.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17700, notice BOUVIER Joannès par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 août 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Fédération de l’éducation nationale (Notes de L. Frajerman). — Arch. comité national du PCF. — Presse syndicale. — Renseignements fournis par l’intéressé et par sa famille. — Sources orales.

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