BOUVRET Maurice

Est-ce lui qui, en 1927, était secrétaire de l’Union locale unitaire de Saint-Claude (Jura) ? Celui-ci, est en effet mentionné (cf. La Vie Syndicale) sous le nom de Maurice Bouveret (cf. n° de janvier-février).
Est-ce lui également ce Bouveret, de Pont-de-Poitte dont l’intervention est mentionnée au congrès de la Fédération SFIO du Jura, en mai 1938 ?
En tout cas, Maurice Bouvret fut élu, en remplacement de Masson, secrétaire général pour le Jura du Syndicat national des instituteurs (SNI) peu après la grève du 30 novembre 1938.
Blessé en 1939 lors d’un accident de chasse, il fut accusé de s’être mutilé volontairement pour éviter la mobilisation. Arrêté le 31 août 1939 dans la Haute-Loire pour « détention et distribution de tracts d’origine ou d’inspiration étrangère » et pour « incitation de militaires à la désobéissance », il fut révoqué et condamné, d’abord par un tribunal civil, puis par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand le 21 mars 1940 à quatre ans de prison et 1 000 francs d’amende. Incarcéré d’abord à Yssingeaux puis successivement au Puy, à Riom, à Clairvaux et à Lyon, il demeura interné trois ans et demi dont dix-sept mois en cellule.
Libéré fin 1942, il fut réintégré dans l’enseignement, mais à Ousse (Basses-Pyrénées,-Pyrénées-Atlantiques) et ne put rejoindre le Jura qu’après la Libération. En 1945, il fut secrétaire adjoint de la section jurassienne du SNI dont le secrétaire était Bruillard. Par la suite, il se consacra surtout à l’action mutualiste.
Éprouvé nerveusement par son emprisonnement, il obtint en 1955 un congé de longue durée puis en 1960, la retraite anticipée. Dès lors, malade, un peu désabusé, il se tint complètement à l’écart du mouvement syndical.