BOUZERAIT Georges, Julien

Par Claude Pennetier

Né le 10 décembre 1908 à Paris (XVIIe arr.), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; jardinier ; militant communiste de la banlieue parisienne ; résistant dans le Front national de Libération.

Georges Bouzerait était le fils de Victor, Alexis Bouzerait et de son épouse Alice, Irma, Félicia Copinet. Marié, divorcé, il était père d’un enfant né en 1931. Il exerçait la profession de jardinier.
Georges Bouzerait adhéra au Parti communiste en 1933. Il milita activement aux Amis de l’URSS, au Secours rouge international et anima une cellule communiste à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis) où il habitait 31 rue Voltaire.
Mobilisé en août 1939 puis libéré en juin 1940, il reprit ses activités communistes à la fin de l’année 1940. D’abord responsable de cellule, il devint en janvier 1942 responsable aux masses d’un secteur. Il s’occupait du recrutement et de la distribution du matériel à Ivry et à Bicêtre (Seine, Val-de-Marne). Il travaillait comme jardinier à l’hospice de Bicêtre.
La police française l’arrêta le 24 (ou 27) juin 1942 à Paris et le remit aux autorités allemandes qui l’emprisonnèrent à la Santé (Paris, XIVe arr.). Un rapport le qualifiait alors de « communiste convaincu » ayant une « vive intelligence » puis donnait comme « motifs le désignant particulièrement pour l’exécution » : « Au cours de son intense activité pour le Parti communiste clandestin, Bouzerait a recruté des gens pour l’OS [Organisation spéciale], apporté son aide pour la fourniture d’armes à l’OS et exercé les fonctions d’agent de liaison entre l’OS et la direction du parti. »
Georges Bouzerait a été fusillé au Mont-Valérien le 11 août 1942 comme « otage en représailles à l’attentat du stade Jean-Bouin à Paris et de divers attentats qui provoquèrent 31 morts allemands dans le même mois » ; ce matin du 11 août 1942, quatre-vingt-sept autres otages furent passés par les armes dans la clairière du Mont-Valérien, c’était la première exécution massive d’otages décidée par la Sipo-SD.
Georges Bouzerait fut incinéré au cimetière du Père Lachaise à Paris (XXe arr.). Ses cendres furent réinhumées le 16 décembre 1944 dans le carré des corps restitués du cimetière communal de Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine), carré 36, rang 1, tombe 5.
La mention Mort pour la France fut attribuée à Georges Bouzerait par le Ministère des Anciens Combattants le 28 avril 1948. Il fut homologué membre de la Résistance intérieure française (RIF) au titre du réseau Front national de Libération.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, à Montrouge sur le Monument aux Morts 1939-1945 situé dans le cimetière communal, ainsi qu’au Kremlin-Bicêtre sur le Monument aux Morts de l’hôpital à côté des noms de quatre autres patriotes qui travaillaient à l’hospice et qui avaient été fusillés le même jour comme otages : Marcel Flosseaux et Georges Frémont, garçons de service ; Mohammed Ben Slimane et Paul Renaud, infirmiers.
Une rue de la ville de Montrouge porte le nom de Georges Bouzerait.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17715, notice BOUZERAIT Georges, Julien par Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 24 février 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : DAVCC, SHD Caen (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 429 765. — SHD Vincennes GR 16 P 86002 (nc). — Serge Klarsfeld, Le livre des otages p. 168. — Serge Klarsfeld et Léon Tsévéry, Les 1 007 fusillés du Mont-Valérien parmi lesquels 174 juifs, Éd. FFDJF, mars 1995. — Notes Jean-Pierre Besse.

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