Par Jacques Girault
Né le 17 juin 1888 à Thorame-Basse (Basses Alpes), mort le 29 janvier 1973 à Brignoles (Var) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI ; militant socialiste ; adjoint au maire de Brignoles (1945-1965).
Fils de cultivateurs qui avaient quatre enfants, Adrien Boyer perdit son père, républicain, très jeune. Il reçut selon son expression une « éducation catholique sans excès ». Son instituteur lui fit préparer le concours de l’École normale d’instituteurs. Il échoua la première année et réussit après une année de scolarité à l’école primaire supérieure de Riez, à entrer à l’École normale d’Avignon, les Basses Alpes n’ayant pas d’école normale. Il devint instituteur à Barcelonnette puis demanda sa mutation pour Pignans dans le Var où sa future femme enseignait. Ils se marièrent civilement en août 1913 à Brignoles, commune d’origine de son épouse. Ils y furent nommés instituteurs en 1919. Le couple eut trois enfants.
Membre de l’Amicale, Boyer, lors de l’assemblée générale de la circonscription de Brignoles, le 29 mai 1919, fut désigné pour être candidat au conseil d’administration où il fut élu, lors de l’AG de l’organisation départementale, le 19 juin. Le 25 mars 1920, il fut élu au conseil syndical du Syndicat des membres de l’enseignement laïc dont il était le correspondant pour l’arrondissement de Brignoles. Aussi dès la création de l’Union générale des membres de l’enseignement, affilié au Syndicat national, en juin 1923, il devint le secrétaire adjoint, responsabilité qu’il abandonna en octobre 1925. Il ne semblait pas par la suite continuer à appartenir à la Fédération unitaire de l’Enseignement, mais en était très proche.
Socialiste SFIO depuis 1912, membre actif des Anciens combattants du Front, Boyer faisait partie de la loge « L’École de la Sagesse » affiliée au Grand-Orient. Il en devint le Vénérable De plus, militant de la coopération, il représentait le groupe de Brignoles lors de l’AG de l’Union des coopérateurs du Var en 1928.
En 1933, Boyer quitta le Parti socialiste SFIO pour adhérer au Parti socialiste de France. Vice-président de l’Association sportive brignolaise, il fut désigné en novembre 1936 pour faire partie du Comité départemental des sports et loisirs. Révoqué en 1940 comme franc-maçon, il ne fut pas réintégré à la Libération puisqu’il avait atteint l’âge de la retraite.
Boyer réadhéra au Parti socialiste SFIO à la Libération et devint le secrétaire de la section de Brignoles en janvier 1952, responsabilité qu’il conserva pendant une douzaine d’années. Élu au titre du Mouvement de Libération nationale conseiller municipal de Brignoles en avril 1945, au deuxième tour, avec 1 286 voix, il devint troisième adjoint. Réélu dans ces fonctions en octobre 1947, il fut quatrième adjoint à partir de 1953. Réélu en mars 1959, il ne se représenta pas en 1965.
Boyer, toujours franc-maçon, fut enterré civilement.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. nat., F7 13746. — Arch. Dép. Var, non classé. — Arch. Coop. Midi. — Arch. com. Brignoles. — Arch. J. Charlot (CHS XXe siècle, Paris I). – OURS, correspondance Fédération du Var. — Presse locale et syndicale. — Renseignements fournis par l’intéressé et sa fille.