GOLAUDIN Henry, Roger alias Fred Hutault

Par Daniel Grason

Né le 13 mai 1920 à Paris (XVIIIe arr.), exécuté le 16 août 1944 à Châtenay-Malabry (Seine, Hauts-de-Seine) ; membre de la Défense passive, agent de liaison du 2ème secteur, commandant F.F.I. du groupe « Les Ardents ».

Fils d’Henri, clerc de notaire, et de Claire Folin, secrétaire, Henry Golaudin vivait à Clamart (Seine, Hauts-de-Seine), membre de la Défense passive rattachée à la préfecture de police, il tenta dès 1940 de rejoindre les forces gaullistes à Londres. Dénoncé, il se réfugia en zone non occupée. Il participa à des chantiers de jeunesse pendant huit mois. De retour à Clamart avec l’aide d’un imprimeur il fabriqua des faux-papiers, forma un réseau de résistants dans une partie de la région ouest de Paris.
Le 16 août 1944, les F.F.I. Henry Golaudin, commandant, Jacques Lauduique, alias Patrice lieutenant, Pierre Jarrige sous-lieutenant et Henri-Jean Golaudin alias Rico, cousin d’Henry de retour d’une action de récupération d’armes à Malakoff étaient arrêtés par les Allemands porte de Vanves. Conduits au siège de la police de sécurité et du renseignement de la SS (Sipo-SD), appelée communément la Gestapo, ils furent interrogés, probablement torturés. Emmenés dans un terrain vague à Châtenay-Malabry, ils y ont été exécutés.
L’inhumation d’Henry Golaudin se déroula dans le carré militaire du cimetière de Clamart. Le conseil municipal donna son nom à une rue de la ville. Le ministère des Anciens combattants et Victimes de guerre lui attribua la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le monument de la Défense passive au cimetière du Montparnasse à Paris (XIVe arr.). Le ministère des Anciens combattants attribua à Henry Golaudin la mention « Mort pour la France », il fut homologué F.F.I., décoré de la médaille de la Résistance à titre posthume.
La mère d’Henry Golaudin déposa plainte, la police judiciaire mena l’enquête. Jean Mamy alias Paul Riche (son nom de plume) fut arrêté. Monteur, acteur, scénariste, journaliste et cinéaste, militant CGT du cinéma, de 1933 à 1936, exclu au moment du Front populaire, il collabora au journal La Flèche, devint membre du Grand Orient de France. Il devint rédacteur en chef du journal antisémite et antimaçonnique Au Pilori, la section VI du SD de Paris le recruta fin 1940. Il devint membre du comité directeur du PPF, réalisa un film antimaçonnique Les Forces occultes.
Il infiltra plusieurs groupes de résistants, sa secrétaire aurait dactylographié une liste de six-cents dénonciations. Il assistait aux arrestations de résistants qu’il avait dénoncés en compagnie de la Gestapo. Il repéra le groupe de F.F.I d’Henri Golaudin, le dénonça à la Sipo-SD, assista aux arrestations et aux exécutions par des Géorgiens de la Gestapo.
Arrêté en 1946, jugé, condamné à mort le 24 décembre 1948, Jean Mamy a été fusillé le 23 mars 1948 au Fort de Montrouge.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177286, notice GOLAUDIN Henry, Roger alias Fred Hutault par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 janvier 2016, dernière modification le 9 novembre 2018.

Par Daniel Grason

SOURCES : SHD Caen AC 21 P 195683. – Bureau Résistance : GR 16 P 261687. – Sous la dir. de Pierre-André Taguieff, L’antisémitisme de plume 1940-1944 études et documents, (texte de Michaël Lenoire), Berg International, 1999. — Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la résistance, Le Cherche-Midi, 2005. — « Au cœur de la Préfecture de Police : de la Résistance à la Libération, la Défense passive », Philippe Gesret, 2011. — Site internet Mémoire des Hommes. — Site internet GenWeb. — Site internet « La Libération de Paris » de Gilles Primout. — État civil.

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