TIRAN Maurice, Auguste, Marcel

Par Jean-Marie Guillon

Né le 22 septembre 1925 à Pontis (Hautes-Alpes), mort le 26 juillet 1944 à Embrun (Hautes-Alpes) ; cultivateur ; Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Maurice Tiran et sa mère aidaient les résistants du secteur de Savines (Hautes-Alpes) en les ravitaillant, les hébergeant, les soignant. Madame Tiran, qui était veuve, était considérée comme « la maman du maquis » selon l’un des maquisards qui avait profité de son hospitalité. La famille avait aidé notamment le lieutenant Radius*, l’un des chefs de maquis, exécuté à Gap (Hautes-Alpes), le 10 juillet 1944. Lorsque les maquisards de Savines et ceux de Pontis décidèrent de tendre une embuscade sur la route nationale 94, Maurice Tiran voulut se joindre à eux, en disant vouloir venger tant son frère aîné, René, arrêté par les Allemands, que le lieutenant Radius. Les maquisards interceptèrent le 26 juillet un camion de la Milice venant de la ville-forte de Mont-Dauphin où étaient réfugiés depuis la mi-mai 1944 une centaine de femmes et d’enfants de miliciens de la région de Marseille sous la protection d’une trentaine de la franc-garde et de soldats allemands. Le camion qui se rendait à Gap pour le ravitaillement fut stoppé au lieu-dit « Les Eaux mortes », non loin de Savines, deux miliciens furent tués, plusieurs furent blessés dont un serait mort à l’hôpital d’Embrun, sept furent fait prisonniers. Maurice Tiran qui s’était découvert trop tôt fut tué par l’un des miliciens, abattu à son tour. Un camion chargé d’Allemands et de quelques francs-gardes qui venaient à la recherche du véhicule fut intercepté avant d’arriver sur les lieux. Trois soldats allemands et deux miliciens auraient été tués avant que les rescapés, qui, pour certains, étaient blessés, puissent regagner Mont-Dauphin. Les sept miliciens prisonniers furent exécutés dans la forêt, trois semaines après.
Maurice Tiran a été déclaré « Mort pour la France ». Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 11 mars 1947.
Son frère René, qui s’était engagé pendant la guerre était passé dans la DCA à la dissolution de l’Armée d’armistice, puis était entré dans la Milice. Chargé de la surveillance des mouvements aériens alliés, il aurait diffusé de fausses information. Passé dans le maquis en Auvergne, il avait été arrêté en janvier 1944, déporté à Buchenwald, puis Bergen-Belsen où l’on perdit sa trace, le 4 mai 1945. Le jeune Maurice Tiran aurait été par là encouragé à s’engager avec la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177299, notice TIRAN Maurice, Auguste, Marcel par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 13 décembre 2015, dernière modification le 23 décembre 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 158492 et Vincennes GR 16 P 571898 (nc). — Henri Béraud, La Seconde guerre mondiale dans les Hautes-Alpes et l’Ubaye, Gap, Société d’études des Hautes-Alpes, 1990. — Richard Duchamblo, Cahiers "Maquisards et Gestapo", Gap, Ribaud Frères, 19 cahiers 1945-1949, reprint 2005, Gap, Éd. des Hautes-Alpes, tome 2, 13e cahier. ⎯ Hubert Tassel, Étude sur le fichier des résistants de la vallée de l’Ubaye, Association des anciens résistants de la vallée de l’Ubaye, familles et amis, 2021.

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