GILLET Julien, Constant, dit Maurice

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 29 mars 1894 à Lyon (VIe arr.), mort en prison à Reims (Marne) le 29 novembre 1941 ; employé municipal ; militant de la CGT ex-confédérée et du Parti socialiste.

Julien Gillet
Julien Gillet
SOURCE :
Photo communiquée
par son petit-fils, Vittore Gandini

Julien, Constant Gillet était le fils de Jeanne Julie Boyer, lingère demeurant à Lyon, reconnu par son père Julien André Ange Gillet et sa mère le 3 octobre 1899, légitimé par le mariage de ses parents en mairie de Chambéry le 23 août 1902. Lors de la 1ère guerre mondiale, il a perdu son père décédé des suites de ses blessures le 11 octobre 1914 à l’hôpital de Saint-Mandé (Seine, Val-de-Marne). Lui-même a été réformé le 1er juin 1915 par la commission spéciale de réforme de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne) pour « déviation de la colonne vertébrale ». il avait épousé en premières noces Marie Solange Clément, institutrice à Reims, responsable départementale des femmes socialistes et animatrice des Faucons rouges, décédée en 1937, et en secondes noces Geneviève Georgette Bardin. Père de deux enfants, il était domicilié à Reims, où il était employé à la mairie de Reims. Membre du Parti socialiste SFIO, il militait aussi au syndicat CGT des employés municipaux.

Dénoncé pour détention d’armes, Julien Gillet a été arrêté le 27 novembre 1941 dans son bureau de l’Hôtel de ville où aurait été trouvée une carabine à répétition 9m/m. Une perquisition à son domicile aboutit à la saisie d’un drapeau rouge du parti socialiste, de photos de l’époque du Front populaire, de son écharpe de franc-maçon et de cartouches à moineaux. Dans le même temps, il a été révoqué par le maire de Reims, Paul Marchandeau, sous le prétexte d’une fraude aux tickets de rationnement, accusation dont Julien Gillet a été blanchi en 1945.

Incarcéré à la prison de Reims boulevard Robespierre, Julien Gillet a été retrouvé pendu dans sa cellule le 29 novembre 1941, un suicide selon les autorités allemandes, une exécution selon ses camarades.

Son acte de décès, dressé l’état civil de Reims le 4 décembre 1941, le déclare « décédé à Reims le 28 novembre 1941vers huit heures, trouvé sans vie 27 boulevard Robespierre, la mort paraissant remonter à quelques instants auparavant ».

Il a été inhumé à Reims dans le cimetière du Sud où la plaque commémorative déposée par la ville de Reims sur sa sépulture le désignant par erreur sous le prénom de Lucien, a été remplacée par la famille par une nouvelle plaque au nom de Gillet Julien.

À Reims, une plaque commémorative a été apposée en 1947 par la municipalité à son domicile 39, avenue Clemenceau sous le prénom de Maurice. Son nom est inscrit sur le Monument aux martyrs de la Résistance et de la Déportation, sur la stèle élevée par le Parti socialiste SFIO au cimetière du Nord, sur la plaque apposée à la Bourse du Travail aujourd’hui Maison régionale des syndicats avec comme prénom Constant, et sur la plaque des employés municipaux apposée dans l’Hôtel de Ville de Reims .

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177353, notice GILLET Julien, Constant, dit Maurice par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 15 décembre 2015, dernière modification le 13 mai 2020.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Julien Gillet
Julien Gillet
SOURCE :
Photo communiquée
par son petit-fils, Vittore Gandini
Dans le Cimetière du Sud à Reims
Dans le Cimetière du Sud à Reims
« Aux membres du personnel
de la Ville de Reims
Morts pour la France
1939-1945 »
Dans la Maison régionale des syndicats
Dans la Maison régionale des syndicats
Sur le monument érigé par le Parti socialiste</br> dans le cimetière du Nord
Sur le monument érigé par le Parti socialiste
dans le cimetière du Nord
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
39, avenue Clemenceau
39, avenue Clemenceau
La nouvelle plaque </br>refaite à la demande de la famille
La nouvelle plaque
refaite à la demande de la famille
Sur la plaque de l'Hôtel de ville
Sur la plaque de l’Hôtel de ville
« Gillet Maurce
Commis Secrétaire Mairie »

SOURCES : Arch. Dép. Marne, M 4774, décédés en détention ou morts des suites de blessures reçues en tentant de se soustraire aux autorités allemandes, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944. – Arch. CH2GM-51, Recensement des internés marnais par André Aubert. – Arch. Com. Reims, 110W40, 273CW. – Informations et photographies communiquées par Vittore Gandini, petit-fils de Julien Gillet. – Le Travail de la Marne (photo), n° 50, 1er septembre 1945. – La Marne ouvrière, n° 17, février 1947. — L’Union (photo) du 3 juillet 1946. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Lyon VIe arr. (acte de naissance) ; Reims (acte de décès).

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