THIERRY René [THIERRY Voltaire, parfois orthographié THIERY], alias Jules PIGNOT

Fils de Eugène Thierry, houilleur et libre penseur, et de Élise Staquet, ménagère, Voltaire Thierry exerçait la profession de menuisier ébéniste.
Il effectua son service militaire au 11e régiment d’aviation de Metz de 1924 à 1926 et se maria le 15 janvier 1926 à Montigny-en-Gohelle avec Simone Bleuzet avant de s’installer à Hénin-Liétard.
Affecté spécial aux mines de Dourges en raison d’une ancienne blessure au pied lors de la mobilisation en septembre 1939, il s’engagea dans la résistance communiste aux côtés de Nestor Calonne.
Le 16 juillet 1941, en compagnie de Georges Pollet, Serge Havez et Laurent Leterme, il fit sauter la voie ferrée Lens-Hénin-Liétard au pont du Tonkin.
Voltaire Thierry était activement recherché par la police, en mai 1942, comme militant important du Parti communiste illégal.
Caché par sa sœur, il échappa de peu à l’arrestation. Sa sœur fut emprisonnée pendant deux ans ; son neveu, Armand Thiéry, fut arrêté et mourut en déportation à Bochum le 24 mars 1945.
Du 1er août au 5 septembre 1944, il participa aux combats pour la libération du Pas-de-Calais dans le secteur de Lillers dans les rangs des FTPF.
Au printemps 1945, il fut élu conseiller municipal dans l’équipe de Calonne. Il siégeait dans la commission des travaux et de l’hygiène, présidée par Célestin Blas. Il ne fut pas réélu en 1947."

René Thierry s’était remarié le 31 mai 1946 à Hénin-Liétard (Hénin-Beaumont, Pas-de-Calais) avec avec Augusta Barbe Joséphine Lannoy, veuve de Georges Pollet fusillé comme otage le 14 avril 1942, dont il divorça en novembre 1949 pour se remarier, le 18 septembre 1952 à Hénin-Liétard, avec Ernestine Marie-Louise Marlart.
Le couple Thierry fut repéré par Maurice Pialat à la recherche de comédiens non-professionnels pour jouer le rôle de « pépère » et « mémère » Minguet dans son premier film L’Enfance nue , tourné à Hénin-Liétard, qui traite du thème de l’enfance difficile et des familles d’accueil. Retraités, les Thierry étaient devenus famille d’accueil. Sélectionné pour la biennale de Venise en 1968, le film de Pialat, encensé pour son réalisme quasi-documentaire, obtint le prix Jean Vigo en 1969.