BOYER Marcel

Par Claude Pennetier, Michèle Rault

Né le 18 juin 1904 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), mort en déportation le 15 août 1942 à Auschwitz (Pologne) ; journalier ; membre du bureau régional Paris-Sud des Jeunesses communistes et du comité régional du Parti communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Fils d’un marchand de légumes, issu d’une fratrie de neuf enfants, Marcel Boyer fréquenta l’école communale de sa commune natale. Réformé lors du service militaire, il fut embauché comme journalier chez Geo au Kremlin-Bicêtre (Seine, Val-de-Marne) puis à la Compagnie des Lampes d’Ivry-sur-Seine. Membre des Jeunesses communistes (JC), il fut l’un des organisateurs du comité de chômeurs dans les années 1930. Son autobiographie de 1932 n’indique pas la date précise de son adhésion aux JC, mais signale qu’il siégeait alors au bureau régional (Paris-Sud) des JC. Nouveau adhérent du Parti communiste (PC), il fut délégué au congrès de Paris en mars 1932.

La commission des cadres jugea son autobiographie du 20 décembre 1932 « vide, sans développement même élémentaire » et, s’étonnait de sa présence au bureau régional des JC. L’attribution de la note B (et non le A attribué aux jeunes cadres à former) et la mention « à écarter » complétaient l’appréciation. Une note, surajoutée, informait cependant qu’une nouvelle autobiographie avait été écrite le 11 juin 1934, mais elle ne figure pas dans les archives du Komintern. On peut penser qu’elle avait été mieux jugée par la commission des cadres car Marcel Boyer devint secrétaire du rayon communiste de Vitry (Seine, Val-de-Marne).

Il partit, avec d’autres volontaires, combattre le 18 novembre 1936 dans les rangs des Brigades internationales en Espagne. Marcel Boyer fut nommé lieutenant, président de la commission judiciaire d’Albacete. Il se trouvait encore en Espagne en 1937. Lorsqu’il revint à Ivry, il anima le comité d’aide au peuple espagnol.

Après la déclaration de guerre, membre du comité de la région communiste Paris-Sud, il entra dans la clandestinité et tenta de reconstituer localement le Parti communiste avec Marcel Sallenave. Il s’occupa du fonctionnement d’une imprimerie installée clandestinement à la régie municipale d’Ivry-sur-Seine. Il fut arrêté le 6 août 1940 alors qu’il se rendait à la Kommandantur d’Ivry à la tête d’une délégation de chômeurs. Il fut condamné le 8 février 1941 à quatre mois de prison pour propagande communiste et interné administrativement le 9 février 1941. Il fut interné à la centrale de Clairvaux (Aube) puis au camp de Gaillon (Eure) et enfin dans celui de Compiègne (Oise) où il constitua « un triangle » du Parti communiste clandestin. Entre fin avril et fin juin 1942, Marcel Boyer fut un des otages sélectionnés en représailles des actions menées par la Résistance. Il fut déporté le 6 juillet 1942 dans le convoi dit des « 45 000 » qui comprenait quatorze autres Ivryens. Le 8 juillet 1942, il fut enregistré au camp principal d’Auschwitz. Le 13 juillet, il fut affecté au Kommando de la Huta. Il mourut à Auschwitz cinq semaines après l’arrivée du convoi.

Par délibération du 27 juillet 1945, le conseil municipal d’Ivry-sur-Seine donna le nom de Marcel Boyer à une partie du quai d’Ivry.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17740, notice BOYER Marcel par Claude Pennetier, Michèle Rault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 janvier 2022.

Par Claude Pennetier, Michèle Rault

SOURCES : Arch. Nat., F7/13127, décembre 1931. — Arch. com. Ivry-sur-Seine. — RGASPI, Moscou, 495.270.913, autobiographie du 20 décembre 1932 ; RGASPI 545.6.1038, Inventaire des Brigadistes de nationalité française, 4 mai 1938. — VIe conférence de la région Paris-Sud, 4-5 décembre 1937, Issy-les-Moulineaux. — Ivry fidèle à la classe ouvrière et à la France, 1971. — Rémi Skoutelsky, L’espoir guidait leurs pas. Les volontaires français dans les brigades internationales, 1936-1939, Grasset, 1998, p. 254. — Michèle Rault, Des noms qui chantent la Liberté, 1994, Ville d’Ivry-sur-Seine, p. 9. — Claudine Cardon-Hamet, Mille otages pour Auschwitz. Le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45 000 », Éditions Graphein et Fondation pour la mémoire de la déportation, 1997. — Notes de Jean-Pierre Besse. — Michèle Rault, Volontaires en Espagne républicaine 1936-1939, biographies des membres des Brigades internationales partis d’Ivry ou ayant vécu à Ivry, Archives municipales d’Ivry-sur-Seine, 2007.

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