BLANDIN Auguste, Eugène, Albert

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

Né le 6 mai 1898 au Boupère (Vendée), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; directeur d’usine ; résistant réseau SR Alliance en Vendée et Charente-Maritime.

Auguste Blandin était le fils de Pierre, âgé de 42 ans et d’Augustine Joséphine Guinaudeau âgée de 44 ans, cultivateurs.
En 1918 lors de l’appel à l’armée, il se déclara étudiant à Fribourg, en Suisse. Auguste Blandin souhaitait devenir enseignant. Il fut affecté le 22 avril 1918 au 91ème Régiment d’infanterie puis au mois de décembre 1918 à la 7ème section COA (Commis ouvrier militaire d’administration). Passé à la 11ème section COA il partit le 24 avril 1919 de Marseille, pour l’armée d’Orient. Affecté d’abord à la sous-intendance de Szegedin (Hongrie), il y est nommé caporal. Il servit ensuite dans la région de Constantinople (Makri-Keuil) où il fut promu sergent. Il rentra en France en décembre 1920, parti de Beyrouth (Syrie, territoire sous mandat). Il acheva sa période militaire en 1921 à l’armée du Rhin, participant à l’occupation des pays rhénans. Pendant son service militaire il reçut une formation de radio téléphoniste puis de comptable.
Il fut démobilisé en juin 1921, d’abord domicilié à Nantes puis à Pouzauges (Vendée) où il se maria le 22 juillet 1922 avec Marie Émilie Métivier dont il eut une fille et deux garçons.
Après sa démobilisation, il devint directeur de l’usine Océan-Sel, au bassin des Chasses du port des Sables d’Olonne (Vendée) où il résidait en 1939.
Dès l’armistice de juin 1940, il rejoignit la Résistance avec sa famille et entra en liaison avec les Anglais pour rejoindre en juin 1942 le réseau de renseignements militaires Alliance, secteur Vendée, région Sud-Ouest "Hangar". Grâce à son laissez-passer lui permettant de rencontrer ses fournisseurs en sel, au port de La Pallice et sur l’Île de Ré (Charente-Maritime) ou à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Auguste Blandin put fournir aux anglais des renseignements précieux sur les travaux des Allemands.
Arrêté par la SIPO-SD sur dénonciation le 2 février 1944, il fut emprisonné jusqu’au 9 mars. Il fut ensuite déporté le 29 avril 1944 via Strasbourg au camp de sûreté de Schirmeck (Bas-Rhin) où il fut interné au block 10, avec tous les hommes du réseau Alliance, les femmes étant emprisonnées au "garage", ancienne remise de voitures. Son dossier instruit le 5 mai par la Gestapo de Strasbourg conjointement avec ceux de Robert Gontier, Fernand Rézeau, Mathieu Saint-Jouan, Jean Métayer, Martial Poupeau et Justinien Gillaizeau fut transmis au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « Geheim » (Secret) et « Haftsache » (Affaire concernant des détenus) ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard). Lorsqu’ils furent remis le 10 septembre à disposition de la Gestapo de Strasbourg leur sort s’était déjà joué.
Dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, 106 détenus dont Auguste Blandin furent transportés en camionnette par groupes de 12, jusqu’à l’aube, au camp de Natzwiller-Struthof (Bas-Rhin), où ils furent exécutés dans le bâtiment des douches puis incinérés dans le four crématoire du camp.
Il fut homologué comme chargé de mission de 3e classe de la DGER (Direction générale des études et recherches) avec le grade de sous-lieutenant.
Auguste Blandin fut déclaré "Mort pour la France" le 10 avril 1946 et "Mort en déportation" par arrêté du 6 novembre 2015.
Son nom figure sur le monument aux morts des Sables-d’Olonne (Vendée) où une rue porte son nom et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177494, notice BLANDIN Auguste, Eugène, Albert par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault, version mise en ligne le 21 décembre 2015, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

SOURCES : Dossier DAVCC Caen.— Arch. Dép. Vendée (registre matricule).— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, éd. du Cherche Midi 2014. — Mémorial GenWeb. — Wikipédia : "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof ". — Marie-Madeleine Fourcade in L’Arche de ¨Noé, Editions Fayard 1968 .— État civil.

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