CARPENTIER Émile, Julien

Par Daniel Grason, Gérard Larue

Né le 7 octobre 1900 à Seraucourt-le-Grand arrondissement de Saint-Quentin (Aisne), mort le 3 février 1944 à Gusen (Autriche) ; ajusteur à la SNCF ; déporté.

Émile Carpentier
Émile Carpentier

Fils d’Alexandre, Albert, Ernest, employé des chemins de fer et de Louise, née Mercier, couturière, Émile Carpentier alla à l’école primaire. Il épousa Marguerite, née Fortier le 3 octobre 1922 en mairie de Saint-Quentin, le couple eut quatre enfants. Il travailla dès 1926 aux chemins de fer en qualité d’ajusteur. La famille Carpentier vivait à Saint-Leu-la-Forêt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
De la classe 1919 par engagement volontaire au centre de recrutement de Laon (Aisne), il fut affecté spécial en septembre 1939 à la SNCF. Membre du Parti socialiste SFIO de 1932 à 1938, il était dans la même période syndiqué à la fédération CGT des cheminots. Il exerça sa profession d’ajusteur jusqu’à la fin décembre 1941 aux ateliers de la SNCF du Landy à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis).
À la suite de plusieurs arrestations de FTP dont celle de Roger Gouffault dit Léon, le mercredi 16 décembre 1942 vers 12 heures 30, des inspecteurs de la BS2 interpellaient Maurice Duflot, chef d’équipe aux ateliers d’Ermont à son domicile de Saint-Leu-la-Forêt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Vers 17 heures les policiers interpellaient Émile Carpentier et André Habourdin aux ateliers SNCF d’Ermont, les perquisitions des vestiaires et des domiciles des deux hommes se révélèrent infructueuses.
Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, les déclarations d’Émile Carpentier recoupèrent celles de Maurice Duflot, en dépit des coups. « Mon travail n’a consisté qu’à plier les tôles après les avoir coupées et rien ne put me faire penser que je participais, comme vous me le dites, à la confection d’un engin explosif ». Il pensa qu’il s’agissait de travaux de “perruque”, des travaux plus ou moins importants que les ouvriers effectuaient pendant les heures de travail pour leur usage personnel, une pratique courante à l’époque. Il précisa d’ailleurs : « J’ai eu recours à lui qui est chef perceur pour des travaux personnels, il est certain qu’il a pensé pouvoir à son tour me demander un service ». Il n’ignorait pas que Duflot avait été autrefois membre du Parti communiste. « Cependant, rien dans ses attitudes ne m’a permis de penser qu’il avait continué l’action en faveur de ce parti depuis qu’il est dissous ».
Livré aux Allemands, incarcéré, Émile Carpentier était le 20 avril 1943 en compagnie d’André Haubourdin dans le convoi de 997 hommes au départ de Compiègne à destination de Mauthausen (Autriche). Le transport arriva le 22 avril, il fut affecté au Kommando de travail de Gusen. Les détenus travaillaient dans les usines installées par les firmes Steyr, Daimler, Puch et Messerschmitt pour la fabrication des pièces de fusils et des moteurs d’avions. Matricule 27869 Émile Carpentier mourut le 3 février 1944.
Le domicile d’Émile Carpentier étant situé en dehors de la préfecture de police de Paris, son épouse Marguerite ne fut pas convoquée pour témoigner devant la commission d’épuration de la police.
Le nom d’Émile Carpentier figure sur la plaque commémorative à la gare SNCF d’Ermont-Eaubonne honorant les cheminots morts pendant la Seconde Guerre mondiale, sur celles de Taverny et de Saint-Leu-la-Forêt et dans l’église de cette ville.
Par arrêté du 12 juillet 2007 publié le 7 août 2007 au Journal Officiel la mention « Mort en déportation » fut attribuée à Émile Carpentier par le ministère des Anciens combattants. La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée. Il fut homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déporté interné résistant (DIR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177535, notice CARPENTIER Émile, Julien par Daniel Grason, Gérard Larue, version mise en ligne le 24 décembre 2015, dernière modification le 4 avril 2021.

Par Daniel Grason, Gérard Larue

Émile Carpentier
Émile Carpentier

SOURCES : Arch. PPo. 77W 486 (dossier Henri Fongarnand), GB 114 bis BS2 carton 22 bis, KB 24, KB 67. – Bureau Résistance GR 16 P 107871. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – JO n° 181 du 7 août 2007. – Site internet Mémoire des Hommes. – État civil, AD de l’Aisne 5Mi1700-1900 acte n° 60.

Photographie : Arch. PPo. GB 174

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