PEYRADE Manuel, Félix, Jean

Par André Balent

Né le 5 mai 1887 à Villefort (Aude) ; exécuté sommaire par les Allemands le 13 avril 1944 à Puivert (Aude) le 13 avril 1944 ; agriculteur ; en contact avec le maquis AS (Armée secrète) de Picaussel (commune de Puivert).

Manuel Peyrade était originaire de Villefort, une commune du Quercorb, dans les Pyrénées audoises. Son père, Jean-Baptiste Peyrade, né le 8 décembre 1847, était également agriculteur au hameau de Camplimoux à Sonnac-sur-Hers (Aude). Sa mère, Jeanne Bauzil, était domiciliée à la Verrière, à Villefort (Aude). Manuel Peyrade épousa en premières noces, à Puivert, Rose Gougaud née le 16 juin 1892. Le 27 juillet 1912, une fille Marie, Bernardine Peyrade naquit de ce mariage ; mariée le 30 mai 1939 avec Faustin, Émile, Louis Audouy natif de Lesparrou (Ariège), agriculteur. Veuf, Manuel Peyrade se maria avec Joséphine, Victorine Gougaud, veuve Sicre, native de Puivert. Ils eurent un fils Ernest, Adrien Peyrade, né le 18 février 1921.

La famille Peyrade habitait le hameau de Campmarcel dans la commune de Puivert. À partir de 1943 la résistance (MUR / AS) s’organisa à Puivert et dans les villages voisins autour de l’instituteur Lucien Maury, en poste avec sa femme au hameau de Lescale. Ce maquis fut ravitaillé en armes par des parachutages à proximité de Puivert. Le quatrième (mission “Amédée” diligentée depuis Alger par le BCRA) eut lieu le 10 avril 1944. Elle acheminait quatre hommes (un pour la R4 et trois pour la R3), un officier et trois radios avec leur materiel. La Sipo-SD, mise au courant, mena une enquête. Elle soupçonnait Peyrade père et fils d’être en contact avec le maquis AS implanté dans la forêt de Picaussel en amont de Lescale. Le 13 avril, elle investit le hameau de Campmarcel. La tradition familiale conserve le souvenir que la maire de Puivert, sollicité par les policiers allemands ne les aurait pas accompagnés à la maison des Peyrade (par stress ou pour tenter de gagner du temps ?). Les Allemands sachant parfaitement où elle se trouvait l’aurait sévèrement molesté. Manuel Peyrade tenta de s’enfuir. Il fut sommairement abattu par les policiers allemands. Ces derniers, d’après Lucien Maury, s’emparèrent d’une somme de 2 000 Fr au domicile de Manuel Peyrade.

Ernest Peyrade, arrêté en même temps que son père, fut transféré d’bord à la prison Saint-Michel de Toulouse (Haute-Garonne) puis à Compiègne (Oise). Il quitta ce camp par le convoi du 4 juin 1944 qui le conduisit au camp de concentration de Neuengamme. Il fut ensuite transféré au camp de Sachsenhausen. Disparu après le 15 décembre 1944, il mourut en captivité à une date indéterminée.
Manuel et Ernest Peyrade furent declares “morts pour la France”. Leurs noms figurant sur le monument aux morts de Puivert. Ils figurent également sur la plaque tenant lieu de mémorial des morts du maquis de Picaussel à Puivert. Une plaque commémorative fut apposée à Campmarcel le 27 novembre 2011 : elle rappelle l’arrestation et la mort (exécution pour l’un, déportation en Allemagne pour l’autre) de Manuel et d’Ernest Peyrade.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177537, notice PEYRADE Manuel, Félix, Jean par André Balent, version mise en ligne le 24 décembre 2015, dernière modification le 19 novembre 2022.

Par André Balent

SOURCES : Lucien Maury, La résistance audoise, Carcassonne, Comité d’Histoire de la Résistance audoise, 1980, tome 2, p 41 sq., 393. — Louis Salavy, Picaussel 1944-1994], Amicale des anciens du maquis de Picaussel, Puivert, 1994, 35 p. — Site de la Fondation pour la mémoire de la deportation, consulté le 24 décembre 2015. — Site MemorialGenWeb, consulté le 24 décembre 2015. — Courriels (9 décembre et 24 décembre 2015) de Sylvie Jaulent, arrière-petite-fille de Manuel Peyrade.

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