BERSON François, Louis

Par Gilles Pichavant

Né le 19 juillet 1792 à Saint-Maurice (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; ouvrier de filature à Notre-Dame-de-Bondeville, dans la filature de MM. Darpentigny et Debar ; mêlé aux grèves de 1825 dans les vallées de l’Austreberthe et du Cailly, visant à obtenir des ajustements de salaire

François Berson était ouvrier fileur de coton dans la filature Darpentigny-Debar de Notre-Dame-de-Bondeville, comme plusieurs de ses frères et sœurs. A l’automne 1823, puis en juillet 1825, les manufacturiers des vallées du Cailly et de l’Austreberthe prétextèrent l’augmentation du coton pour réduire à chaque fois les salaires de 10%, provoquant un appauvrissement général de la population ouvrière. Le samedi 2 juillet 1825 jour de paye, à l’annonce de la nouvelle baisse de salaire, François Berson demanda son livret ou le maintien du tarif. Le directeur accepta de lui rendre son livret à la fin de la quinzaine suivante, mais celle-ci serait payée au nouveau tarif.

François Berson refusa, et se rendit chez le maire de Notre dame de Bondeville. Celui-ci lui conseilla de retourner voir le directeur de la filature, accompagné de témoins, et de lui demander de revoir sa position ; ce qu’il fit avec plusieurs autres fileurs, qui demandèrent leur livret à leur tour.

A partir de ce moment une mobilisation ouvrière sans précédent se développa dans la vallée, marquée par la mise en place d’une organisation semi clandestine, l’instauration de cotisations, la tenue de réunions et de manifestations. L’argent collecté, fut remis à Étienne Coudray (voir ce nom), son beau-frère, qui fut désigné caissier de la coalition. Celui-ci mit l’argent en lieu sûr chez son frère Félix Coudray, lui-même fileur chez Darpentigny-Debar.

S’appuyant sur Jean-Baptiste Duparc, fileur à Pavilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), lui aussi beau-frère d’Étienne Coudray, la coalition s’étendit dans la vallée de l’Austreberthe.

Les 6 et 8 août 1825, le mouvement culmina dans des affrontements violents au Houlme (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), avec un détachement de la garde royale. Un gendarme fut tué, et l’État d’urgence fut décrété. Plus de 130 personnes furent arrêtées. (Voir Étienne Coudray, Jules Roustel, Jean-Louis Morel)

Étonnamment, si François Berson fut interrogé par le procureur à la suite des troubles du Houlme, il ne fut pas poursuivi.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177580, notice BERSON François, Louis par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 29 décembre 2015, dernière modification le 6 décembre 2018.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Dép. Seine-Maritime, 2 U 563, 2 U 565, 10 M 330, 4E. — Journal de Rouen, août-octobre 1825. — Alain Alexandre, Aspects des revendications sociales dans la vallée du Cailly, in Les Cahiers de Sylveison, N° 10, sept 2006. — État civil.

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