Par Justinien Raymond
Né le 29 septembre 1861 à Lille (Nord), mort le 25 décembre 1955 à Paris (XIVe arr.) ; savant helléniste ; militant et député socialiste, du Parti ouvrier, puis du Parti socialiste de France et enfin de la SFIO.
Fils du chansonnier lillois d’extraction populaire, Alexandre Desrousseaux, auteur du P’tit Quinquin, et de son épouse Marie Bracke, Alexandre devait entrer dans la vie publique en prenant pour pseudonyme le nom de sa mère.
Enfant robuste et équilibré auquel était promise une longue vie, il témoigna de précoces dispositions intellectuelles qui le conduisirent au lycée de Lille, puis, comme boursier, au lycée Louis-le-Grand, à Paris. En 1881, il entra à l’École normale supérieure, dans la section des lettres et en sortit, trois ans plus tard, premier au concours d’agrégation de grammaire. En 1884-1885, agrégé-répétiteur rue d’Ulm, il poursuivit de plus libres études en Sorbonne et à la section de philologie et d’histoire helléniques de l’École pratique des hautes études. Il passa les années scolaires 1885-1887 en Italie, en qualité de membre de l’École française de Rome dans la section d’archéologie. Il s’adonna à des recherches dans les fonds grecs des bibliothèques de Rome, de Milan, de Venise et de Florence.
À son retour, en 1887, il fut Maître de conférences à la Faculté des lettres de Douai, transférée peu après à Lille. En 1891, en la même qualité, il va donner le même enseignement de philologie grecque à l’École des hautes études à Paris. Il y fut promu directeur adjoint (1896), puis directeur d’études (1915). À soixante-dix ans, bien que suppléé, il continuait à y donner, bénévolement, un cours suivi. Même quand l’âge mit fin à son enseignement, Bracke continua, jusqu’à la fin de sa vie, ses travaux d’érudition. Bon germaniste, au surplus, il traduisit de l’allemand des écrits de théoriciens socialistes (comme il le fit parfois de l’anglais), et un ouvrage de Nietzsche.
Le savant Desrousseaux ne peut être séparé du socialiste Bracke, si différentes que soient les préoccupations d’un familier des sages de la Grèce et d’un disciple de Karl Marx. En effet, il n’y eut pas deux périodes dans sa vie. Il mena toujours de front son œuvre intellectuelle et sa vie de citoyen, allant et venant de l’Olympe au Forum. Ce sont d’ailleurs les démarches de sa pensée plus que les impératifs sociaux qui l’acheminèrent au socialisme. Né au cœur du vieux Lille où les maisons ouvrières, prisonnières des fortifications, se pressaient le long de rues étroites, il a vu vivre et travailler le prolétariat du textile. Son enfance, bercée au rythme des chansons paternelles disant les peines et exaltant les aspirations des travailleurs, l’a rendu plus sensible à leurs dures conditions de vie. Bien qu’ayant trois frères, il fut lycéen en un temps où l’enseignement secondaire était réservé aux enfants de la bourgeoisie. Une carrière et des honneurs s’offrirent à lui qui auraient pu effacer ces impressions d’enfance et le réconcilier, s’il en était besoin, avec une société qui ne lui refusait pas ses faveurs.
La lecture du Capital en 1886 en décida autrement. Deux intellectuels, ses compatriotes du Nord, le professeur Charles Bonnier qui fut longtemps chargé de cours à Oxford et le docteur Pierre Bonnier l’incitèrent à cette lecture après l’avoir persuadé que le socialisme n’était pas l’utopie qu’il se figurait et qui, comme telle, répugnait à son esprit. Combien de militants, même parmi les intellectuels, venus au socialisme pour des motifs divers, ont-ils, ensuite, sinon assimilé, du moins abordé la pensée d’un maître dont, cependant, ils se réclament volontiers ? Bien peu sans doute, et certainement moins en France qu’en d’autres pays. Le cas de Bracke, converti au socialisme par l’étude de la pensée marxiste, doit être plus rare encore. Or, ce cas n’est pas douteux puisque lui-même a déclaré être devenu socialiste par la lecture du Capital. Il y trouva élucidés les mécanismes d’une société dont Lille et le Nord industriel en général lui offraient le type. Cette lecture, plus facile à l’homme cultivé et au germaniste qu’il était, a pu gagner en résonance parce qu’elle ravivait des impressions de jeunesse. Mais, en définitive, ce sont des motifs intellectuels qui firent de Bracke un socialiste.
Cette conversion ne s’opéra pas seulement sur le plan des idées. Elle le conduisit au POF qui se réclamait hautement du marxisme et trouvait dans le Nord son champ d’élection. Entré dans le mouvement socialiste comme un homme de doctrine, Bracke y vécut aussi en militant, en homme d’action. Son rôle, effacé jusque dans les dernières années du XIXe siècle, s’affirma pendant la période de rapprochements et de déchirements consécutifs à l’Affaire Dreyfus.
Du 3 au 8 décembre 1899, il participa en qualité de secrétaire au premier congrès général des organisations socialistes françaises à Paris, salle Japy, et fut nommé membre suppléant de Gustave Delory au comité général qui en sortit. En 1900, il entra au conseil national du POF et, de cette date à 1905, il participa à tous ses congrès nationaux et à ceux du PS de F. En décembre, délégué du Nord, il assista au deuxième congrès général socialiste à Paris, salle Wagram, et représenta le POF à la commission de vérification des mandats. Avec ses amis guesdistes, il quitta bruyamment ce congrès.
Secrétaire adjoint du POF, il devint, avec Dubreuilh, venu du Parti socialiste révolutionnaire, secrétaire du Parti socialiste de France à son congrès de Commentry (26-28 septembre 1902). Il le représenta, entre autres délégués, au congrès socialiste international d’Amsterdam (14-20 août 1904), à la commission d’unification qui fonctionna en France à partir du 29 novembre 1904. Au congrès d’unité de la salle du Globe, boulevard de Strasbourg à Paris (avril 1905), il rapporta, avec Révelin, du Parti socialiste français, le projet de charte d’unité. Il fit prévaloir dans le titre du Parti unifié le sigle SFIO qui soulignait son caractère internationaliste. Il entra dans la première commission administrative permanente, y fut maintenu par les congrès suivants de Chalon (1905), Limoges (1906), Nancy (1907) et Toulouse (1908). Pendant ces années, il fut secrétaire adjoint du Parti socialiste pour l’extérieur, aux côtés de Dubreuilh, secrétaire général, et de Renaudel, secrétaire adjoint pour l’intérieur. Il rentra à la CAP au congrès d’Amiens (janvier 1914) pour n’en plus sortir jusqu’en 1939.
Avec la même continuité, il appartint aux organismes centraux de l’Internationale jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. Il fut d’abord suppléant de Guesde, au Bureau international de Bruxelles, constitué au congrès international de Paris (1900), puis délégué titulaire à l’Internationale de Vienne, enfin délégué par la SFIO à l’Exécutif de l’Internationale reconstituée à Hambourg en 1923 et membre élu du bureau de l’Internationale ouvrière et socialiste. Il était un familier des congrès internationaux et représenta souvent les socialistes français au congrès des socialistes allemands dont il parlait la langue, ainsi à Lübeck (1901) et à Iéna (1911).
Le 14 avril 1912, au second tour de scrutin d’une élection partielle, Bracke fut élu député de la 1re circonscription (Plaisance-Montparnasse) du XIVe arr. de Paris, par 6 810 voix (il en avait eu 4 813 au premier tour) sur 22 761 inscrits et 13 527 suffrages exprimés. Il fut réélu au scrutin de ballottage le 10 mai 1914 par 7 408 voix sur 24 430 inscrits et 18 236 suffrages valables. Il siégea à la commission de l’armée pendant ces deux législatures et, au cours de la seconde, appartint en outre à la commission des programmes électoraux. Le 16 novembre 1919, Bracke occupait la seconde place sur la liste socialiste de quatorze candidats, conduite par Jacques Sadoul dans la 3e circonscription de la Seine formée des cinq arr. de la rive gauche et du XVIe arr. Il vint en tête de sa liste avec 43 337 voix (la moyenne étant de 41 863) et, malgré une dissidence socialiste, fut élu au quotient avec deux de ses colistiers. En 1924, répugnant par principe à s’allier aux partis de démocratie bourgeoise, il fut écarté du Parlement. La 4e circonscription de Lille en fit à nouveau un député le 29 avril 1928 et le 8 mai 1932. Il renonça à toute candidature en 1936.
Aux dires de tous les témoins de sa vie, Bracke fut un parlementaire assidu comme il l’était aux séances des congrès et des organismes nationaux et internationaux du socialisme. Au congrès de Tours, en 1920, il déclara lui-même siéger pour la 24e fois comme représentant du Nord dans un congrès socialiste français (c. rendu p. 22). Il n’y assistait pas en figurant, mais en acteur loquace et souvent véhément. Sa culture, son long commerce avec les anciens n’avaient pas tempéré ses enthousiasmes ni effacé les aspérités de son tempérament, et il apportait dans les polémiques des accents terribles qui d’ailleurs n’effrayaient personne, car l’écorce seule était rude. Hors de quelques courtes interventions à propos du budget et de plus substantielles pour la défense des Humanités, trésor à ne pas rejeter mais à répandre sur tous, Bracke parut peu à la tribune de la Chambre. Il est injuste de dire qu’il déchiffrait Homère, traduisait Euripide « mieux que ses propres pensées » (G. Suarez, Briand, I, p. 306), mais il n’était pas éloquent. De longues phrases dont la correction parfaite ne rachetait pas toute la lourdeur, dites d’une voix un peu rauque et avec un débit monotone secoué par quelques explosions qui les précipitaient jusqu’à les rendre peu intelligibles composaient un certain air de paysan du Danube à cet intellectuel raffiné. Il en avait aussi la sagesse et la droiture. Aussi l’émotion artistique avait-elle peu de part dans l’intérêt que ses auditoires portaient à ses propos et dans le respect qu’ils vouaient à l’homme.
Bracke n’accordait pas d’ailleurs à l’action parlementaire une importance primordiale. Il ne nia jamais que le Parti socialiste dût agir au Parlement et même y endosser des responsabilités. Il accepta la vice-présidence de la Chambre, le 14 janvier 1936, pour les derniers mois de sa vie parlementaire. Ce n’était pas un reniement, de la part d’un homme peu sensible à ces sortes de satisfactions. Au congrès socialiste de Bordeaux (1930), leurs cas ayant été soulevés, il défendit pour Fernand Bouisson le droit d’accéder à la présidence de la Chambre et pour Renaudel celui de rapporter le budget de l’Air, fonction qu’il l’avait encouragé à accepter. Mais, s’il admettait les conséquences du suffrage universel et du fonctionnement des institutions parlementaires, Bracke se prononça toujours résolument contre la participation au gouvernement qui conduirait le Parti socialiste à des responsabilités qu’il ne saurait assumer dans un régime qu’il condamnait. Cette tactique lui semblait être la pire manifestation d’un réformisme qu’il répudiait. Il espérait des améliorations sociales par la voie légale, par l’action parlementaire, mais il n’en attendait pas la réalisation du socialisme. « Les réformes les plus vastes [...] en régime capitaliste, a-t-il écrit, ne touchent pas à l’essence du système de production capitaliste et par conséquent ne sont pas des morceaux de libération qui s’ajoutant les uns aux autres finiraient par forcer la libération tout entière » (l’Humanité, 4 octobre 1908). Il se montrait d’ailleurs très circonspect sur les réformes offertes dans le cadre social présent. Quand le Parti socialiste se divisa sur le projet de réforme fiscale de Caillaux, face à Jaurès qui l’approuvait, Bracke exprima souvent l’hostilité des guesdistes contre un système qui, selon lui, épargnait les grosses fortunes pour atteindre les classes moyennes (l’Humanité, 18 janvier, 5 et 7 juillet 1908).
Pour lui, le Parti socialiste ne pouvait être qu’un parti de classe. Ses professions de foi se plaçaient explicitement sur ce terrain et il invitait ses électeurs à un « vote de classe » (profession de foi de 1928). Il voyait dans l’internationalisme l’autre caractère fondamental du Parti socialiste. On sait quel rôle il joua dans la vie de l’IOS, mais il ne le séparait pas de la nation. Pendant la Première Guerre mondiale, député, membre de la CAP, Bracke soutint constamment, systématiquement, la politique de défense nationale du Parti socialiste. Il appartenait à la commission de dix membres qui décida, dans la nuit du 26 au 27 août 1914, l’entrée de Guesde et de Sembat dans le gouvernement d’union sacrée. Un manifeste adressé au pays le 28 déclarait que s’il s’était agi de « l’ordinaire participation à un gouvernement bourgeois », elle n’aurait pas été accordée, mais que c’était pour « l’avenir de la nation [...], la vie de la France » que deux socialistes étaient « délégués à la défense nationale » (Les Fédérations socialistes III, op. cit., p. 345). En mai 1915, il vota pour l’entrée d’A. Thomas en qualité de sous-secrétaire d’État à la Guerre, adjoint à Millerand, et le 29 octobre, pour la collaboration au premier cabinet Briand. Le 11 décembre 1916, quand celui-ci remania son gouvernement, évinçant Guesde et par suite Sembat, ne conservant qu’Albert Thomas en l’élevant au rang de ministre de l’Armement avec entrée au cabinet de Guerre, Bracke préconisa l’acceptation à la seule condition « que le gouvernement fût un véritable gouvernement de défense nationale » (Ibid., p. 464). Il souhaita le maintien de Thomas dans le cabinet Ribot (19 mars 1917) alors que les engagements du futur président du Conseil ne donnaient pas satisfaction à un homme comme Renaudel. Le 7 septembre 1917, CAP et groupe parlementaire socialiste se partagèrent en quatre courants sur le problème d’une collaboration élargie à un cabinet Ribot remanié : Bracke, avec Guesde, se prononça pour une réponse positive et ne fut pas suivi.
Dans l’Internationale, il prôna l’union sacrée des socialistes des pays coalisés contre l’Allemagne. Il fut délégué aux conférences socialistes interalliées de Londres, les 14 février 1915 et 28 août 1917. Par contre, il compta dans la majorité qui refusa de répondre à l’appel du Parti socialiste de Hollande, un pays neutre, pour une éventuelle conférence à Stockholm, afin de ne pas rencontrer « des hommes qui, en Allemagne et en Autriche, ont rendu le socialisme complice des gouvernements d’agression » (Ibid., p. 480).
Tout comme l’élu et le responsable, le militant défendit la politique de défense nationale. Il fut secrétaire de rédaction et un des principaux collaborateurs de l’Action socialiste, hebdomadaire lancé pour combattre l’influence croissante du Populaire, organe de la minorité. « Notre internationalisme ne servira pas à jeter le découragement parmi les défenseurs de la nation », déclarait la rédaction dans le premier numéro du 27 septembre 1916.
Au congrès de Tours (décembre 1920) qui vit la scission dans le Parti socialiste SFIO, Bracke demeura avec la minorité de la Fédération du Nord qu’il représentait. Passées les circonstances exceptionnelles, il revint à la politique d’opposition, combattit, avec la tendance dite de la Bataille socialiste, la participation ministérielle offerte à la SFIO à partir de 1924. Il apparut toujours comme le défenseur attitré de certains principes que les compromis opportunistes tendaient à infléchir : ainsi de la Représentation proportionnelle qu’il proposa en vain d’établir le 9 février 1932, ainsi de l’émancipation de la femme. Le 8 mars 1914, il avait été un des trois orateurs à la réunion des Sociétés savantes organisée par la première Journée des femmes socialistes, placée sous le signe des droits civiques. Il apporta très souvent par la suite son concours à cette manifestation annuelle. Au cours de sa campagne électorale de mai 1914, à Paris, il organisa une réunion publique à l’intention des femmes alors privées du droit électoral. Au congrès de Mulhouse (1935) son intervention fut décisive pour maintenir l’adhésion du parti au droit de vote pour les femmes. En 1930, à la Chambre des députés, dans la discussion de la loi de finances, Bracke, s’appuyant sur la déclaration des Droits de l’Homme qui rattache le devoir fiscal au droit de concourir à l’établissement de l’impôt et d’en surveiller l’emploi, avait proposé d’accorder le droit de vote aux femmes.
Alors qu’il n’était plus parlementaire, Bracke continua, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, d’exercer son mandat de conseiller municipal de Lille, mandat qui lui avait été confié en 1929. Il fut même, pendant quelques semaines de 1935, maire de Lille, le temps de permettre à Roger Salengro qu’une manœuvre de droite avait éliminé par panachage, de retrouver son siège et de rependre l’écharpe.
À partir de juin 1936, Léon Blum était devenu président du Conseil, Bracke âgé de soixante-quinze ans, le suppléa pendant plus d’une année à la direction du Populaire, organe du Parti socialiste. Il acceptait alors l’entrée au gouvernement d’un Parti socialiste majoritaire. Sous l’occupation, Bracke fut arrêté par la Gestapo en 1944 et relâché sur intervention de l’Université. Sa femme, arrêtée aussi, ne fut libérée qu’à l’arrivée des Américains. Pendant ces années sombres, sa demeure de l’avenue Paul-Appel fut accueillante aux Résistants et, la paix revenue, à tout un cénacle d’amis, jusqu’au moment où s’éteignit, dans sa quatre-vingt quinzième année, cet homme plein de contrastes qui fut l’ami de Jules Guesde, de Paul Souday et de Moréas.
Par Justinien Raymond
ŒUVRE : Journaux et revues auxquels Bracke a collaboré : Le Travailleur, quotidien socialiste lillois, en mars-mai 1902. Bracke en fut le secrétaire de rédaction. — Le Socialiste, organe du POF puis de la SFIO. — Le Socialisme, revue de tendance guesdiste. — Le Petit Sou. — L’Humanité, organe la SFIO, jusqu’en 1919. — L’Action socialiste. — Le Populaire quand il fut devenu, après 1920, organe de la SFIO. Il en assura longtemps la page de l’enseignement et, en 1936, suppléa à la direction L. Blum, président du Conseil. — La Bataille socialiste, organe socialiste hebdomadaire de la tendance hostile à la participation ministérielle entre les deux guerres. — La Revue socialiste et la Nouvelle Revue socialiste. — Le Vétéran socialiste, organe des Anciens de la SFIO. — Le Cri du Nord, quotidien fondé après l’armistice. — Le Peuple libre, de Lille. — Le Combat social, organe de la Fédération de la Seine, de 1925 à 1927. — La Correspondance socialiste, hebdomadaire publié par les soins de Bracke et de camarades de tendance pour réclamer dans le Parti socialiste SFIO plus de cohésion, plus de discipline et un plus grand effort d’éducation doctrinale avant la Deuxième Guerre mondiale. — Almanach Populaire édité à Paris par le Parti socialiste dans l’édition de 1937 : « Souvenirs d’unité » (pp. 207 à 210). Dans l’édition de 1938 : « Souvenirs d’Amsterdam, 1904 » (pp. 273 à 278). — Revue de philologie, de littérature et d’histoire ancienne. — Bulletin des Humanistes français.
Ecrits politiques (cotes de la Bibl. Nat., sauf contre-indication) : Onze ans d’histoire socialiste. Aux Travailleurs de France... (1889-1900), Paris, 1901, in-16 (8° Lb 57/12 834). — Leur congrès. À la salle Wagram (Pièces justificatives), Paris, 1901, in-16, 62 p. (8° Lb 57/12 911). — Les Articles du programme municipal expliqués et commentés, commentaire du programme municipal du Parti socialiste de France, publié conformément à une décision du congrès national de Reims (septembre 1903) par Bracke, Delory et E. Landrin (n’est pas à la Bibl. Nat.). — A propos des Humanités (titre d’une brochure contenant les deux discours prononcés par Bracke à la Chambre des députés, les 9 et 13 juin 1922. Il y défend les Humanités, l’idée de l’école unique, et critique l’enseignement bourgeois.
Bracke donna plusieurs préfaces ou introductions, notamment à des traductions d’Engels et de Rosa Luxemburg de 1927 à 1932. Il continua par la suite de traduire ces deux auteurs, pour les éditions Costes concernant Engels, et pour les éditions Spartacus (de René Lefeuvre) concernant les textes de Luxemburg. — Bracke tint la chronique de politique extérieure dans Le Populaire.
SOURCES et BIBLIOGRAPHIE : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Arch. J. Zyromski, importante correspondance entre Bracke et Zyromski. — Ch. Vérecque, Dictionnaire du Socialisme, op. cit., p. 46. — Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, op. cit., p. 83. — Comptes rendus sténographiques des congrès du POF, du PS de F. et du Parti socialiste SFIO — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes III, op. cit., passim. — La France socialiste, op. cit., pp. 341-342. — Louis Lévy, Comment ils sont devenus socialistes, Paris, 1931. — Paul Melgrani, « Bracke » in Les Hommes du Jour, 1912. — L’Humanité. — Jean Verlhac, La Formation de l’Unité socialiste, 1898-1905, DES, Paris, pp. 194, 249, 274. — Denise Rossignol, Le Mouvement socialiste en France de 1906 à 1914, DES, Paris, pp. 50-56. — Hélène Heinzely, Le Mouvement socialiste devant les problèmes du féminisme : 1879-1924. DES, Paris, pp. 149-165. — Pierrette Chipponi, Un militant exemplaire : Bracke-Desrousseaux, mémoire de maîtrise, Paris I, 1976. — Le Vétéran socialiste, organe périodique du groupe national des Anciens du Parti socialiste SFIO, n° 6, septembre 1951. — Institut International d’Amsterdam : un fonds Bracke est constitué par un dépôt de ses archives fait au lendemain de sa mort.