PLISSONNIER René

Par Laurent Gonon

Ouvrier typographe à Lyon (Rhône) ; responsable syndical du Livre (1935-1942) ; Résistant.

René Plissonnier, ouvrier-typographe à Lyon (Rhône), fut élu membre du Comité de la Chambre syndicale typographique lyonnaise, le 20 mars 1935. En février 1937, il était secrétaire aux procès-verbaux du syndicat et en 1939 il représenta la Chambre syndicale à l’Union syndicale du Papier réunissant les organisations de la branche. Avant sa mobilisation, en juin 1939, il siégeait encore au Comité.4
Il fut fait prisonnier en août 1940, mais prit sans doute des libertés puisqu’il siégeait à nouveau dans les réunions du Comité syndical en février 1941, jusqu’en décembre 1942. Dès le 7 juillet 1939, le syndicat avait pris des dispositions particulières pour assurer la continuité de son fonctionnement dans la période sombre qui s’annonçait. Dès lors, les responsabilités individuelles n’apparaissaient plus dans les procès-verbaux de réunion du Comité, certaines activités non plus d’ailleurs, jusqu’en mars 1945, puisque après le 19 décembre 1942 plus aucun procès-verbal de réunion ne fut tenu. Henri Amoretti, dans son ouvrage Lyon capitale 1940-1944], souligne p. 252 la complicité qui unissait René Plissonnier à Édouard Éhni : « L’arrivée dans l’atelier de Édouard Enhi, […] ne peut surprendre qui que ce soit. N’est-t-il pas naturel qu’il vienne de temps en temps s’entretenir avec les camarades du Lyon, tous syndiqués ? Éhni se débarrasse de sa serviette en entrant, la pose sur le premier marbre, près de la porte. Il va serrer des mains, questionner, écouter. Quand il repart, il n’oublie évidemment pas de reprendre sa serviette. Elle renferme alors les paquets de lignes de plomb « tombées » en cachette, pendant leurs heures de travail normal, par les linotypiste résistants. René Plissonnier, un des typos, que sa fonction place au premier marbre à l’entrée de l’atelier, a glissé ces lignes dans sa serviette, après en avoir retiré le vieux plomb, rebut des précédents numéros de Franc-Tireur, Libération, etc. Il a trouvé et pris en même temps la copie de Libération que Morandat a confiée à Éhni, par exemple, ou celle d’autres rédacteurs des journaux de la Résistance. A chaque visite de Éhni semblable troc s’opère ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177635, notice PLISSONNIER René par Laurent Gonon, version mise en ligne le 15 avril 2017, dernière modification le 2 janvier 2016.

Par Laurent Gonon

SOURCES : Arch. Dép. Rhône 10M242, 10M244, 10M298. - Bibliothèque municipale de Lyon, archives du syndicat du Livre de Lyon. - Arch. Mun. Lyon 747p005.5 pour la mutuelle. Régis Le Mer, Imprimeurs clandestins à Lyon et aux alentours (1940-1944), Le Coteau : Mémoire active, 2014, p. 158. - Paul Chauvet, La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la deuxième guerre mondiale, Paris : A compte d’auteur, 1979, p. 458. - Henri Amoretti, Lyon capitale 1940-1944, France Empire, 1964.

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