PHILIS Paul, Gabriel

Par Jean-Marie Guillon

Né le 19 avril 1890 à La Roquebrussanne (Var), fusillé le 27 juillet 1944 à Pontevès (Var) ; secrétaire de mairie ; résistant Organisation de résistance de l’armée (ORA).

Gabriel Philis était le fils d’Honoré Philis, cultivateur à La Roquebrussanne où il était né, tout comme son épouse, Émilie Gouffon. Engagé volontaire au 112e RI pour trois ans à Marseille le 18 octobre 1909, il fut libéré le 18 octobre 1912, mais mobilisé dès le 2 août 1914. Il fut porté disparu à Dieuze (Moselle), le 20 août 1914. Fait prisonnier, interné à Grafenwöhr (Bavière), il revint en France le 4 janvier 1919 et fut démobilisé le 21 juillet de la même année. Il devint secrétaire de mairie d’abord à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) le 1er avril 1922, puis à Cotignac (Var), le 4 août 1925. Marié le 27 juin 1919 à Cotignac avec Marguerite Oddenino, employée, père d’une fille, Gabriel Philis vint en aide aux divers groupes de résistance qui étaient présents dans le secteur en 1943-1944. Il fut incorporé dans l’ORA à compter de septembre 1943. Il fournissait, en particulier, des faux papiers aux résistants. L’hypothèse la plus vraisemblable est que cette activité fut repérée par les éléments français du groupe Brandebourg qui stationnaient à Brignoles, près de l’état-major de la 242e Division d’Infanterie allemande et qui étaient chargés de recueillir des renseignements sur la Résistance en se faisant passer pour réfractaires ou maquisards. Il fut arrêté avec deux autres habitants du village, dont le maire Hubert Carmagnolle (voir ce nom dans le DBMOF 1919-1939), le 9 juillet 1944 par ces mêmes éléments et conduit à la prison de Brignoles. Il fut le seul Cotignacéen gardé en prison. Il fit partie du groupe de dix otages que les Allemands conduisirent avec eux lors de l’attaque du maquis FTP Battaglia, dans le massif du Bessillon, le 27 juillet 1944. Ils furent tous fusillés vers midi après avoir transporté des caisses de munitions. Dans la matinée, huit maquisards avaient été abattus.
Gabriel Philis fut décoré de Croix guerre étoile bronze et de la médaille de la Résistance à titre posthume. Il reçut la mention de « Mort pour la France. »
Plusieurs monuments, stèles et plaques furent érigés après la Libération pour rendre hommage aux otages fusillés et aux maquisards abattus le 27 juillet : une stèle sur les lieux même du drame, un monument au bord de la RN 560, à La Genevrière, inauguré le 27 juillet 1945, en même temps qu’une tombe cénotaphe au cimetière de Cotignac. En outre, son nom a été donné à une rue de Cotignac.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177711, notice PHILIS Paul, Gabriel par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 6 janvier 2016, dernière modification le 11 février 2022.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. du Var 1 W 25, 12 W cour de Justice de Toulon, 1970 W 114. — Livre noir de la XVe Région (Service des crimes de guerre, 1945). — témoignages. — presse locale La Provence Libre 26 octobre 1944, 30 juillet 1945. — Bulletin n°15, 2003 du Comité ANACR du Bessillon. — Gabriel-Henri Blanc, Un village en Provence : Cotignac, chez l’auteur, 1980. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 474593 et Caen
AC 21 P 130847 (nc). ⎯ état civil et registre matricule.

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