BRANCHEREAU Pierre, Symphorien, Marie, Gérard

Par Bruno Poucet

Né le 3 septembre 1926 à Saint Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire), mort le 6 juillet 1993 à Semur en Auxois (Côte-d’Or) ; professeur dans l’enseignement technique privé ; syndicaliste CFTC, puis CFDT ; secrétaire général, puis président de la FEP-CFDT ; membre du bureau national confédéral.

Né d’un père marinier, Pierre Branchereau fut élève à Notre-Dame d’Orvault (Maine-et-Loire) où il obtint le baccalauréat. Il fut d’abord instituteur en 1944 à Le Louroux (Maine-et-Loire), avant d’enseigner de 1944 à 1951 au cours complémentaire Saint-Joseph à Baugé (Maine-et-Loire), enseignement interrompu par treize mois de service militaire en 1947-1948. De 1951 à 1963, il enseigna dans une section technique de la même institution. À partir de cette date, il cessa toute activité d’enseignement et se consacra entièrement à ses taches syndicales en devenant permanent.

Militant un temps au MRP, il se présenta aux élections au Conseil général, sans succès. Plus tard, il fut adhérent au PS.

Pierre Branchereau avait adhéré à la CFTC en 1953 et a exercé très rapidement des responsabilités au sein de la Fédération de l’enseignement libre CFTC avant qu’elle ne devienne la FEP CFDT. Il appartenait à un ancien syndicat professionnel passé en 1955 à la CFTC et qui regroupait environ 30 % des maîtres d’un département de forte implantation de l’enseignement privé (40 % des élèves).Membre du bureau de son syndicat, puis membre du Conseil fédéral de la Fédération de l’enseignement libre CFTC en 1957, dès 1958, il est membre du bureau fédéral. Permanent dès 1963, il le restera jusqu’à son départ à la retraite en 1986.

Il fut vice-président de la Fédération qui était devenue entre-temps la FEP-CFDT, au titre de l’enseignement technique entre 1963 et 1968, fit, en 1966, fonction de secrétaire général à la mort de Camille Caduc*, secrétaire général en titre, puis secrétaire général de 1968 à 1977. Pendant un an, jusqu’en 1967, Pierre Branchereau fut même le seul permanent de la FEP.

Pendant de nombreuses années (environ vingt ans), il fut, avec Monique Delannoy* la cheville ouvrière de la FEP. Outre la « permanence » quotidienne de la FEP, il eut pour tâche principale de contribuer à mettre concrètement en œuvre la loi Debré dans ses différents textes réglementaires, nombreux et fort complexes, à partir de 1963. Il fut l’artisan principal de la création d’un guide juridique publié par la FEP-CFDT à partir de cette date (et toujours édité en 2002), le Guid’FEP, instrument de travail mis à la disposition des militants et souvent achetés également par les services administratifs des inspections académiques ou des directions diocésaines. Chargé de suivre la vie interne de la FEP, Pierre Branchereau, participa à l’animation de nombreuses sessions de formation syndicale.

Pierre Branchereau siégea dans de nombreuses instances tant publiques que privées : réunions avec le bureau de l’enseignement privé au ministère, Comité national de l’enseignement catholique et commission permanente, participa à de nombreuses négociations, en particulier pour les conventions collectives. Il participa ainsi à la négociation qui a permis de mettre en place en 1978 avec les patrons de l’enseignement privé, le régime de prévoyance des non-cadres.

Entre 1970 et 1973, Pierre Branchereau a représenté la FEP au bureau national confédéral de la CFDT et siégea, à ce titre, à la Commission de l’enseignement qui, entre 1970 et 1971, élabora la position de la CFDT face à l’avenir de l’enseignement privé. Celle-ci pris position, contre l’avis de la FEP et de son représentant, pour la mise en place d’un grand service public rénové de l’éducation nationale.

Entre 1977 et 1983, Pierre Branchereau resta permanent, membre du bureau chargé des questions internationales et des rapports avec l’interprofessionnel, il était, en quelque sorte, « placardisé » au moment où se débattaient les questions touchant à l’éventuelle nationalisation de l’enseignement privé. L’essentiel du dossier lui échappait désormais. Il ne retrouva une influence et un poids important qu’au moment où la FEP s’étant déchiré en deux factions opposées qui aboutirent à une scission et à la fondation du SNUDEP-FEN, il fallut trouver une personnalité capable d’incarner au mieux l’unité : il apparut alors aux militants du congrès de Marseille de la FEP-CFDT comme étant l’homme de la situation, en 1983.

Pierre Branchereau a donc été président de la FEP-CFDT de 1983 à 1986. Il contribua à l’aggiornamento de la FEP au congrès de Rezé-les-Nantes en imposant l’idée que la nationalisation ne pouvait plus être une perspective immédiate d’action revendicative, mais un horizon lointain.

En 1986, il prit sa retraite et ne joua plus désormais de rôle au sein de la FEP. Marié, père de cinq enfants, sa femme était décédée le 31 mai 1984. Lui-même décéda d’un cancer dans le village où il s’était retiré.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17776, notice BRANCHEREAU Pierre, Symphorien, Marie, Gérard par Bruno Poucet, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 17 août 2021.

Par Bruno Poucet

SOURCES : Arch. FEP-CFDT, 13Y3, 23Y10. — Bruno Poucet, Entre l’Église et la République, une histoire de la Fédération de la Formation et de l’Enseignement Privés CFDT, Éditions de l’Atelier, 1998, 252 p. ; Histoire et mémoire de la FEP-CFDT, Éditions de L’Harmattan, 1999, 226 p ; « Les syndicats de l’enseignement privé, éléments pour une histoire », Le mouvement social.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable