VIDAL GÓMEZ Leal

Par Gilbert Beaubatie, Dominique Tantin

Né le 9 janvier 1916 à Hingiasa del Duque (Espagne), massacré le 16 avril 1944 à Noailhac (Corrèze) ; réfugié républicain espagnol ; manœuvre bûcheron ; résistant.

Plaque commémorative à l’entrée du cimetière de Noailhac (Corrèze)
Plaque commémorative à l’entrée du cimetière de Noailhac (Corrèze)
Crédit : MémorialGenWeb

La transcription du nom de la commune natale de Léal Vidal Gomez est certainement inexacte. Lieutenant de l’armée républicaine espagnole réfugié à Orgnac, lieu-dit de la commune de Noailhac (Corrèze), Leal Vidal Gómez fut vraisemblablement incorporé à un Groupement de travailleurs étrangers (GTE), structure créée par Vichy, et employé à des travaux de bûcheronnage. Il participa à la Résistance et il fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer.
La division Brehmer, ou division « B », de l’initiale du patronyme de son chef, le général Walter Brehmer, 325e division de sécurité de la Wehrmacht, mena des opérations de ratissage et de répression des maquis et de persécutions des Juifs de nature génocidaire en Dordogne, puis en Corrèze et en Haute-Vienne. Cette division était une unité de marche temporaire constituée pour cette mission. Hétéroclite, elle réunissait pour un effectif total de 8 000 hommes - deux régiments de sécurité dont le 95e basé à Périgueux, deux bataillons motorisés dont le 958e bataillon de DCA, un bataillon d’infanterie de Géorgiens (Ost bataillon 799) en garnison à Périgueux puis à Tulle, deux brigades d’intervention de la Feldgendarmerie de Périgueux et de Bergerac, une unité SS-Sipo-SD commandée par le capitaine SS Kurt Holler détaché du SD de Lyon et chargé de la liaison avec August Meïer, SS-Obersturmbannführer (lieutenant-colonel), Kommandeur de la Sipo-SD de Limoges. Certaines actions furent conduites avec la participation de la Brigade ou Phalange nord-africaine de la Gestapo parisienne placée sous le commandement d’Alexandre Villaplane et intégrée à la Hilfspolizei. Elle disposait de 24 véhicules blindés et d’une douzaine de pièces d’artillerie légère.
Le 16 avril 1944, des soldats de la division Brehmer investirent les communes de Saint-Pantaléon-de-Larche, Lantheuil et Noailhac, pillant et incendiant des maisons. Ils arrêtèrent plusieurs personnes emmenées à Tulle. Au village d’Orgnac, lorsque la maison-refuge dans laquelle Leal Vidal Gómez se trouvait fut cernée, il confia à son camarade Antoine Anjar : « Je ne veux pas mourir comme un lâche. » Il prit la poudre d’escampette, mais fut sur le champ criblé de balles.
Les autres hommes du village furent raflés et transportés à Tulle, en même temps que des habitants de Chauffingeal et de Lanteuil. La plupart furent relâchés, mais certains déportés, et parmi eux trois autres réfugiés espagnols.
Léal Vidal avait 28 ans.
Le 18 avril 2010, une stèle-plaque, en marbre noir, a été scellée sur un muret afin de rendre, à celui qui avait été enterré anonymement, sa véritable identité.
« Le 16 avril 1944, Leal VIDAL-GÓMEZ tombait sous les balles allemandes lors de la rafle de la division Brehmer. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177857, notice VIDAL GÓMEZ Leal par Gilbert Beaubatie, Dominique Tantin , version mise en ligne le 10 janvier 2016, dernière modification le 14 avril 2020.

Par Gilbert Beaubatie, Dominique Tantin

Plaque commémorative à l'entrée du cimetière de Noailhac (Corrèze)
Plaque commémorative à l’entrée du cimetière de Noailhac (Corrèze)
Crédit : MémorialGenWeb

SOURCE : Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 366, 409. — Le Populaire, 11 et 13 juillet 1994. — La Montagne, 24 avril 2010. — Bernard Delaunay, Mémorial de la Résistance et de la Déportation en Corrèze 1940-1945, ANACR, 1995, p. 107. — MémorialGenWeb (concernant le lieu du décès, la fiche confond le village d’Orgnac, commune de Noailhac, et la commune d’Orgnac-sur-Vézère). — Pas de fiche à ce nom sur Mémoire des Hommes.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable