Par Annie Pennetier, Françoise Strauss
Né le 31 août 1884 à Mulhouse (Haut-Rhin), exécuté sommaire le 20 août 1944 sur le terrain d’aviation de Bron (Rhône) ; industriel ; résistant chef du sous-réseau RPA-Gallia FFL
Fils de Nathan Bernheim, commerçant, et d’Emma Mathilde née Baumann, son épouse, Pierre Bernheim effectua son service militaire au 142e RI à Mulhouse, il fut démobilisé en tant que caporal. Engagé volontaire en août 1914 dans le 109e régiment d’infanterie, Pierre Bernheim fut blessé et cité deux fois. Affecté en 1915 en Afrique du nord, à son retour en métropole il fut nommé au 2e bureau. Démobilisé comme lieutenant, en 1919, il fut décoré de la Croix de guerre, de la Croix du combattant volontaire et de la Légion d’honneur.
Pierre Bernheim s’était marié le 30 octobre 1929 à Paris (Xe arr.) avec Rose Germaine Netter.
Il entama une nouvelle carrière et devint industriel à Lyon. Mobilisé comme officier de réserve en 1939, c’est à Albi qu’il fut démobilisé fin juin 1940 ; il trouva un emploi aux papeteries de Roanne où il s’installa. En novembre 1941,il entra en contact avec la résistance par l’intermédiaire d’un cousin Jean-Pierre Lévy, co-fondateur du mouvement Franc-tireur. Devenu responsable de ce mouvement dans sa ville, il mit à profit ses connaissances professionnelles pour contribuer au développement de la propagande journal Franc-Tireur, tracts.Il constitua également des groupes francs qui reçurent une instruction militaire préparatoire aux sabotages. En janvier 1943, Pierre Bernheim devint responsable à Roanne des MUR, Mouvements unis de Résistance (fusion de Combat, Libération, Franc-Tireur). Devant la multiplication des arrestations au sein de son réseau et alors qu’il était recherché par la Gestapo, il se replia à Lyon avec sa femme Germaine, elle aussi engagée dans la Résistance. Il fut chargé en raison de son expérience d’officier de 2e bureau des questions militaires, par le chef du service de renseignements des MUR Jean Gemähling.
Alias Rohan, il constitua un sous-réseau militaire RPA (RP indicatif des agents du réseau Gallia) dépendant du résau de renseignement des Forces Françaises libres Gallia dirigé par Henri-Gorce alias Franklin. Pierre Bernheim avait pour mission de recruter des agents du renseignement. Ces réseaux fournirent de précieuses informations à l’état major des forces interalliées. En janvier 1944, il fut nommé chef national du SR militaire du Mouvement de Libération nationale MLN qui remplaçait les MUR.
Arrêté à Lyon en août 1944, torturé, il ne livra aucun secret et fut fusillé le 20 août 1944 avec ses collaborateurs sur le terrain d’aviation de Bron.
Sa femme Germaine arrêtée en même temps que lui fut brûlée vive à Saint-Gennis-Laval le 20 août. Voir commandant Guillaud, sa secrétaire Mme Frigière, le colonel Lanoyerie).
Il fut inhumé à la nécropole nationale de La Doua.
Reconnu « Mort pour la France » et Compagnon de la Libération (18 janvier 1946) Pierre Bernheim reçut de nombreuses décorations, chevalier de la Légion d’Honneur, Médaille de la Résistance et Military Cross.
Son frère André mourut en déportation, en mars 1943 à Sobibor (Pologne) son frère Charles fut fusillé en 1943 et son frère Jean décéda en janvier 1946 des suites de sa détention en Allemagne.
Une plaque commémorative en l’hommage à Pierre et Germaine Bernheim a été apposée 5 Quai des Étroits à Lyon 5 arr..
Par Annie Pennetier, Françoise Strauss
SOURCES : Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Vladimir Trouplin, Elytis Bordeaux, 2010.— MemorialGenweb. — État civil.