VIAL Hippolyte [pseudonyme dans la résistance : Polyte]

Par Eric Panthou

Né le 22 mai 1925 à Terrenoire (devenu Saint-Etienne, Loire), mort en action le 5 avril 1944 à Firminy (Loire) ; résistant, membre des Francs-tireurs et partisans (FTP), camp Wodli ; apprenti à la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne ; résistant au sein du réseau Ange Buckmaster.

Archives municipales de Saint-Étienne, fonds Léon Leponce, 5 Fi 4709

Fils de François Vial, mineur et de Marie Juge, Hyppolite Vial était apprenti à la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne. Il entra dans la résistance en 1943 et aurait été membre du réseau Ange Buckmaster, qui relevait du SOE. Il fut arrêté au mois d’avril 1943. Emprisonné au Puy (Haute-Loire). Dans la nuit du 1er au 2 octobre 1943, les FTP le font évader parmi 79 prisonniers, il rejoint alors le maquis Wodli. Il était connu sous le pseudonyme de Polyte. Le Wodli était le plus important camp FTP de la région, implanté en Haute-Loire.

Au retour d’une mission, il fut tué le 3 avril 1944 par les miliciens, avec Pierre Barnier. Ce 3 avril 1944, il était à bord d’une traction avant Citroën avec 3 autres résistants en provenance de la Haute-Loire. Ils ont reçu l’ordre de se rendre à Saint-Étienne pour y exécuter une mission qu’un contact doit leur dévoiler dans un café de Firminy, place Saint-Pierre, où ils ont rendez-vous. Ils appartiennent tous camp WodIi : Drevet dit « Alex » le chauffeur, « John », le lieutenant Antoine Angeli responsable du groupe, Vial dit « Polyte » et Barnier surnommé Adrien.

Contact pris, les quatre hommes reprennent place dans la voiture et s’apprêtent à repartir pour Saint-Etienne. Soudain, ils s’aperçoivent que la place Saint-Pierre est cernée par les miliciens commandés par le chef Guichard et reçoivent l’ordre de descendre de voiture. John ouvre aussitôt le feu. Les miliciens ripostent. Vial et Barnier sont touchés à mort. Le chauffeur, un moment étourdi par une blessure légère à la tête, réussit à faire redémarrer la voiture, pendant que John tire en rafale avec son arme et celles de ses compagnons tués. Au bout de quelques centaines de mètres, vers le cimetière, le moteur de la voiture rend l’âme. Les deux survivants auront le temps de s’enfuir. Drevet fut pris en mai 44 et fut déporté. John mourut dans un combat du maquis Wodli à Bellevue-la-Montagne, contre la colonne allemande se repliant du Puy.

Guichard, le chef milicien fut pris, jugé, condamné à mort et fusillé dans les jours qui suivront.

Le frère d’Hippolyte Vial fut arrêté à Saint-Genest-Lerpt et abattu par les troupes allemandes.

Hippolyte Vial fut reconnu "Mort pour la France", homologué Forces françaises combattantes (FFC), Forces françaises de l’intérieur (FFI) pour la période du 1er octobre 1943 au 3 avril 1944. Le nom de d’Hippolyte Vial figure sur le Monument aux Morts de la Manufacture Nationale d’Armes de Saint Etienne (MAS) et une place de Saint-Étienne a été nommé place Jean et Hippolyte Vial.

Leur père fut lui aussi résistant et présente un dossier au ministère, homologué Forces Françaises Combattantes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177992, notice VIAL Hippolyte [pseudonyme dans la résistance : Polyte] par Eric Panthou, version mise en ligne le 17 janvier 2016, dernière modification le 3 mars 2022.

Par Eric Panthou

Archives municipales de Saint-Étienne, fonds Léon Leponce, 5 Fi 4709
Le premier monument à la mémoire des Résistants de Firminy, élevé en bas de la Place Saint-Pierre, à l’endroit ou Vial et Barnier furent tués par les miliciens

SOURCES : AVCC : AC 21 P 166129. Dossier Hippolyte Vial .— SHD Vincennes : GR 16 P 591913. Dossier Hippolyte Vial .— Regards sur la Loire, n° 11, 16 avril 1967. — Centre d’études et de documentation sur l’histoire la culture et la mémoire du mouvement ouvrier dans la Loire, Petit annuaire des militants modestes du mouvement ouvrier ligérien, Saint-Étienne, 2015, p. 152 .— Jean Vigouroux, "Circonstances de la mort des Résistants Vial et Barnier", La Tribune-Le Progrès, 3 avril 2002. — Site sur les noms de rue de Saint-Etienne .— Mémoire des Hommes .— MémorialGenweb.— Notes Delphine Leneveu.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable