ARNOUX Georges

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 19 mai 1918 à Autun (Saône-et-Loire), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; dessinateur ; résistant réseau Alliance.

Georges Arnoux était le fils de Étienne, clerc de notaire et de Victorine Louise Dupuis. Il exerçait la profession de dessinateur et travaillait aux Ponts et Chaussées et il y devint adjoint technique.

Il entra dans la Résistance en novembre 1942, comme agent de renseignement du réseau de renseignements militaires Alliance. Grâce à son métier de dessinateur, il devint spécialiste dans l’établissement de cartes et de relevés d’installations militaires allemandes, sur la région est "Forteresse" à Autun (Saône-et-Loire). Son secteur ayant été infiltré par la Gestapo, il fut arrêté à son domicile boulevard Schneider à Autun, le 8 octobre 1943 par l’Abwehrstelle (AST) de Dijon et interné à la prison de Chalon-sur-Saône puis le 20 décembre 1943 à la prison de Dijon qu’il quitta le 16 mars 1944 à destination de Strasbourg d’où il fut déporté vers le camp de Schirmeck où il arriva par le convoi du 29 avril 1944. Il fut emprisonné au block 10 avec tous les autres hommes du réseau. Son dossier d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie fut instruit par la Gestapo de Strasbourg le 19 mai 1944 avec ceux de Bernard Ferrand*, Jean Machin*, René Chauveau*, Paul Perrot* et Léonce de Masin*, tous agents de la région "Forteresse" et transmis le 26 juin au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la classification "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Les détenus furent remis à disposition du SD de Strasbourg le 10 septembre mais le drame s’était déjà joué.

Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Georges Arnoux, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque dans la salle d’exécution puis incinérés dans le four crématoire du camp.
Il fut homologué comme chargé de mission de 3e classe de la DGER (Direction générale des études et recherches) avec le grade de sous-lieutenant. Il obtint la mention "Mort pour la France" le 15 juin 1946 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 10 avril 1987.

Son nom figure sur le monument aux morts d’Autun et sur la plaque commémorative des déportés Faubourg Talus 1939-1945 à Autun ainsi que sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178009, notice ARNOUX Georges par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 18 janvier 2016, dernière modification le 10 novembre 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Dossier AVCC Caen n° 419060 et SHD, Vincennes GR 16 P 18207 sans mention d’homologation (nc).— Marie-Madeleine Fourcade L’Arche de ¨Noé, éd. Fayard 1968. — Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. tome 2.— Auguste Gerhards Tribunal de guerre du IIIe Reich, éd. le cherche midi, Paris 2014.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial GenWeb.— Wikipédia Réseau Alliance et Camp de concentration de Natzweiler-Struthof.— État civil.

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