BRASSEUL Pierre, Auguste, Victor, Marie

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Né le 27 juillet 1909 à Degré (Sarthe), mort le 5 septembre 1988 à Paris (Xe arr.) ; professeur ; militant syndicaliste du SNEPS, du SNCM, du SNES ; militant communiste, conseiller municipal de Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne).

Fils d’un instituteur, Pierre Brasseul sortit de l’École normale supérieure de Saint-Cloud en 1931 (mais il ne figurait pas sur l’annuaire des anciens élèves). Étudiant à l’Université de Londres en 1931-1932, il fit son service militaire en 1932-1933. Professeur dans un collège du Nord, il milita dans le mouvement Amsterdam-Pleyel et assurait le secrétariat de la Maison de la Culture de Lille.

Il fut détaché comme professeur à l’École supérieure de commerce de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) de 1933 à 1938. Il milita dans cette ville au mouvement Amsterdam-Pleyel et y fonda une Maison de la Culture. Il adhéra au Parti communiste en 1935 et, en 1937, devint membre du comité de la région communiste de Seine-Inférieure. Il se maria en août 1937 à Paris (XIIIe arr.) avec une professeur.

Puis Pierre Brasseul fut muté à l’École primaire supérieure de Lille (Nord) en octobre 1938 et enseigna à l’Institut Diderot jusqu’à la guerre. Il assurait le secrétariat de la Maison de la Culture de Lille.

Militant dans le Syndicat national des fonctionnaires des écoles primaires supérieures, il se situait dans l’opposition à la majorité dirigée à partir de 1938 par Gustave Pacquez et vota, au congrès de 1939, en faveur de la motion Benoît Frachon soumise au Conseil national de la CGT du 21 septembre 1938 (2 voix), contre une motion de soutien à la position défendue par André Delmas proposée par Henri Marié (17 voix).

Pierre Brasseul ne participa pas à la Résistance. À la fin de l’année 1944, il fut muté du collège moderne de Lamballe (Côtes-du-Nord) au collège de Saint-Maur (Seine, Val-de-Marne), puis au collège Lavoisier à Paris. Il militait au Syndicat national des collèges modernes qui avait pris la succession du SNEPS. Il fut membre de sa commission administrative de 1946 à 1949. Bien qu’il n’y eût aucune tendance reconnue au SNCM, il était le principal opposant à la majorité du syndicat toujours dirigé par Gustave Pacquez puis par Henri Maunoury. Au moment de la scission de la CGT, il fut le principal porte-parole des « cégétistes » dans le syndicat. Lors de la fusion du Syndicat national de l’enseignement secondaire avec le SNCM en 1949, qui donna le SNES (classique et moderne), son syndicat soumit une liste unique de candidats à la CA nationale du nouveau syndicat. Il fut ainsi élu à la CA du SNES et désigné comme secrétaire de la commission laïque permanente jusqu’en 1951.

Parallèlement Pierre Brasseul était un des responsables de la Fédération de l’Éducation nationale-CGT pour l’académie de Paris. Il militait aussi dans le cadre de la Fédération internationale des syndicats des enseignants, assurant des relations avec les enseignants des pays anglophones. Il contribua à l’organisation de comités pour la défense de la paix. Il faisait partie de la délégation des enseignants français dans la IVe conférence internationale des enseignants à Varsovie (juillet 1949) et dans la Ve conférence internationale à Vienne (juillet 1950) où il fit un exposé sur « La coopération des enseignants et la classe ouvrière dans la lutte pour la paix et la démocratie ». À cette occasion, le secrétariat du PCF, le 31 juillet 1950, donna son accord pour son voyage en Autriche avec cinq autres dirigeants enseignants communistes.

Lors d’un voyage en URSS avec une délégation d’enseignants français, en octobre 1950, il constata les progrès de l’Union soviétique dans tous les domaines, mais selon un rapport du service international du Soviet central des syndicats de travailleurs, il s’intéressa beaucoup trop « à l’environnement », apparaissant comme « un intellectuel raffiné ».

À partir de l’année 1951-1952, Pierre Brasseul ne parut plus avoir d’activités syndicales mais occupa des responsabilités à la Mutuelle générale de l’Éducation nationale.

Il fut élu conseiller municipal communiste de Joinville-le-Pont le 18 novembre 1958, mais il quitta la commune dès le 26 décembre 1958. Le maire était Georges Defert, du RGR.

Au milieu des années 1970, Pierre Brasseul présidait le club des retraités de la MGEN à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17801, notice BRASSEUL Pierre, Auguste, Victor, Marie par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

SOURCES : RGASPI, 495 270 8425, 517 1 1896. — Archives du comité national du PCF. — Arch. Dép. Val-de-Marne, 1 Mi 2426. 0151. — Arch. IRHSES (Bulletins du SNEPS, du SNCM, L’Université syndicaliste, Action syndicale). — Renseignements fournis par l’intéressé.

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