TEURNIER Isidore

Propriétaire exploitant, Isidore Teurnier avait 36 ans lorsqu’il fut élu conseiller général communiste de Plestin-les-Grèves, un canton du Trégor bretonnant. Il avait participé à la Résistance depuis 1941 dans une région où elle fut importante en 1943-1944. En mai 1945, il fut élu maire de sa commune de Lanvellec mettant fin à la longue domination du maire conservateur Louis de Rosambo en fonction depuis au moins 1925. Comme l’indiquait le préfet Henri Avril (« voir ce nom »), ce scrutin mettait fin dans cette commune à « une longue tradition féodale ». A la Libération, Isidore Teurnier devint responsable de la section du PCF de Plestin-les-Grèves.
Isidore Teurnier arriva nettement en tête aux élections cantonales du 23 septembre 1945 avec 46,9% des voix devant le candidat radical François Quesseveur, 40,9%, et le cultivateur socialiste SFIO Pierre Lintanff, 12,1%. Isidore Teurnier fut largement élu au 2e tour avec 56,7% des voix. Ce canton était détenu avant guerre par Cornic, un radical-socialiste de Front populaire. En 1945, le préfet doutait de la pérennité de l’implantation de ce nouveau conseiller général qui rejoignit le groupe du PCF au Conseil général (12 élus sur 48) et fit partie du comité de patronage des listes du PCF en 1946. Pourtant, il fut réélu maire de Lanvellec en 1947 et en 1953 et conserva son siège au Conseil général lors du renouvellement de mars 1949. Au 1er tour, seul candidat à gauche, Isidore Teurnier recueillit 48,6% des voix contre 26,4% à A. Ollivier et 22,8% au garagiste François Alès (UDSR-plévéniste). Contre Ollivier, Teurnier fut réélu avec 52,1% des suffrages exprimés. Mais en avril 1955, Isidore Teurnier fut battu au second tour par François Alès, devenu maire de Plestin-les-Grèves en 1953. Les deux candidat de droite et du centre avaient totalisé 2 997 voix au 1er tour contre seulement 2 166 au communiste sortant qui bénéficiait de fait d’un appui de la SFIO. Avec cet échec, le PCF était réduit de six conseillers généraux à cinq dans les Côtes-du-Nord.