BUCHOU Alexandre, Pierre, François

Par Daniel Grason

Né le 9 mai 1900 à Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée), tué le 25 août 1944 à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne) ; domestique agricole, militaire, gardien, gardien de la paix ; membre d’Honneur de la Police ; résistant.

Fils de Jean, Marie, Louis et de Céline, née Beneteau, Alexandre Buchou alla à l’école primaire jusqu’à l’âge de onze ans et demi, puis travailla avec ses parents, cultivateurs jusqu’à l’âge de quatorze ans. Il travailla comme domestique dans une ferme à Saint-Gilles-Croix-de-Vie jusqu’au 19 juin 1919. Il s’engagea quatre ans dans la Marine nationale, il devint quartier-maître canonnier au 4ème dépôt des Équipages de la Flotte à Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime). Ayant résilié son engagement d’un an, il regagna le foyer familial le 21 juin 1923, y travailla trois mois.
Il fut embauché le 14 septembre 1922 comme homme d’équipe aux chemins de fer du Nord à Guise (Aisne), y resta deux ans, il était logé par la compagnie. Le 14 septembre 1924 il alla en région parisienne, habita 77 quai de la Marne à Joinville-le-Pont, travailla comme pompier aux Magasins du Printemps, jusqu’à la fin août 1926, le 1er septembre il débutait dans une maison de marqueterie à Maisons-Alfort. De janvier à mars 1927 il fut sans travail, le 28 mars 1927 il débuta comme développeur de films chez Pathé quai Bisson à Joinville-le-Pont. Ayant postulé à un emploi de gardien à la Bibliothèque nationale de France 58 rue de Richelieu à Paris (Ier arr.), il débuta le 1er octobre 1927.
Le 28 mai 1929 il écrivait au Préfet de police de Paris, sollicitait un emploi de gardien de la paix. Il indiquait sans détour sa motivation : « Je suis actuellement à la Bibliothèque Nationale où je ne pourrai être titulaire puisque la totalité des emplois est réservée aux mutilés de guerre ». Il commença stagiaire le 1er août 1929, souffrant d’une affection pulmonaire, il démissionna le 7 août 1930. Étant guéri il fut réintégré le 8 décembre 1930 et fut affecté au commissariat Saint-Gervais du IVe arrondissement. En difficulté pour trouver un logement à Paris, il obtint l’autorisation d’habiter en banlieue.
Le 14 mai 1943 il eut avec un collègue à intervenir en soirée dans un débit de boissons 66 quai de l’Hôtel de Ville à la demande du patron qui refusait de servir de l’alcool à des consommateurs, deux agents de la Défense passive étaient là. Celui qui était passablement éméché faisait du grabuge, tous étaient d’origine algérienne, Hamza passablement éméché cria « Heil Hitler ! ». Rabah sergent-chef de Légion de Volontaires Français contre le Bolchevisme (LVF) tenta de calmer son ami.
Alors qu’il était emmené au poste, Hamza décocha un coup poing dans la figure d’Alexandre Buchou. La Feldgendarmerie exigea la libération du cogneur, ce qui fut fait. Le Préfet de police demanda à l’Inspection Générale des Services, tous les protagonistes furent entendus, pas moins de douze pages dactylographiées. Il ressortit qu’Hamza avait serré le cou du patron en criant : « Donne nous à boire ou je t’étrangle nous allons faire une perquisition ». L’affaire fut classée.
Alexandre Buchou fut muté en 1944 au commissariat de Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne). Le 21 août 1944 vers 23 heures Alexandre Buchou et l’un de ses collègues étaient attaqués par cinq ou six jeunes place du Marché à Nogent-sur-Marne où ils étaient en surveillance. Ces jeunes voulant s’emparer de leurs armes tirèrent, les deux agents ripostèrent blessant Georges B… dix-huit ans à la jambe gauche, une blessure sans gravité, il fut emmené à l’Hôtel Dieu. Un deuxième jeune René L… vingt-et-un ans était également interpellé, tous les deux habitaient au Perreux. Un revolver à barillet était trouvé à terre.
Le 25 août 1944 vers 13 heures 30, revêtu de son uniforme de gardien de la paix, il se dirigeait vers son domicile 17 rue Jamin à Joinville-le-Pont à peu de distance du pont. Sur celui-ci des FFI et des soldats allemands s’affrontaient. Les allemands voulaient faire sauter le pont, les FFI voulaient les en empêcher. Une balle toucha mortellement Alexandre Buchou alors qu’il était devant la porte d’entrée de son immeuble.
L’inhumation d’Alexandre Buchou eut lieu au cimetière de Joinville-le-Pont. Le commissaire de Nogent-sur-Marne l’appréciait ainsi : « Buchou était considéré comme un bon gardien, bon français n’ayant aucune sympathie envers le régime Vichyssois ».
Déclaré « Victime du devoir », nommé Brigadier, Alexandre Buchou fut cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), décoré de la Légion d’Honneur (JO du 30 janvier 1945). Le ministère des Anciens combattants et Victimes de guerre lui attribua la mention « Mort pour la France », il fut homologué résistant, son nom figure sur le Monument aux morts de Joinville-le-Pont et sur la liste au Musée de la police des policiers morts pendant la guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178069, notice BUCHOU Alexandre, Pierre, François par Daniel Grason, version mise en ligne le 19 janvier 2016, dernière modification le 26 février 2022.

Par Daniel Grason

Plaque du commissariat de Nogent-sur-Marne. Cliché Yves Vergez.
Plaque du commissariat de Nogent-sur-Marne. Cliché Yves Vergez.

SOURCES : Arch. PPo. KC 6. – SHD, Caen AC 21 P 035496. – Bureau Résistance : GR 16 P 89011. – Site internet GenWeb.
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.

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