MOSMEAU Henri, Alexandre

Par Michel Thébault

Né le 10 avril 1916 à Saint-Hilaire-la-Treille (Haute-Vienne) , mort en action le 23 août 1944 à Paris (Seine) ; brigadier de police ; résistant FFI.

Henri Mosmeau
Henri Mosmeau
Archives familiales

Il était le fils d’Eugène Mosmeau et de Céline Nédaud, cultivateurs à Saint Hilaire la Treille (Haute Vienne). Ils eurent sept enfants, quatre filles et trois garçons, et après la naissance de leur dernier enfant en 1920, ils vinrent s’installer à Mandrezat, commune d’Azerables dans le nord de la Creuse, comme cultivateurs métayers. Henri Mosmeau y fut scolarisé, y passa son certificat d’études et travailla dans un premier temps sur l’exploitation agricole de son père. A 18 ans, en 1934, il s’engagea dans l’armée. Affecté au 4ième régiment de Tirailleurs marocains à Oujda (Maroc), il y devint sergent en mars 1937 et se réengagea pour deux ans en décembre de la même année. Il revint en France en juillet 1939, affecté au 149ième RIF. Ayant entretenu pendant toute cette période une correspondance épistolaire avec une « marraine » Simone Lagneau habitant Paris, il l’épousa le 20 janvier 1940 lors d’une permission. Son régiment le 149ième régiment d’infanterie de forteresse tenait sur la ligne Maginot le secteur fortifié de la Crusnes (secteur de Longuyon) au nord de la Meurthe et Moselle. Son décrochage lié à la menace d’encerclement fut ordonné le soir du 13 juin 1940. Le régiment se replia et livra de violents combats de retardement appelés « bataille de Darmannes » (Haute-Marne). Au soir du 18 juin, encerclé, le régiment dut se rendre. Henri Mosmeau fait prisonnier fut interné au Frontstalag 194 de Châlons-sur-Marne (Marne). Hospitalisé en février 1941 à l’hôpital de Châlons-sur-Marne pour de graves problèmes pulmonaires, il fut libéré et aussitôt démobilisé en mars 1941. Le couple s’était installé à Paris, où ils eurent en 1942 et 1943 deux enfants, Nicole et Monique. Henri Mosmeau entra sur recommandation de son beau-père inspecteur de police, à la Préfecture de Police de Paris le 1er juillet 1941. Brigadier de police, il fut affecté au commissariat du 8ème arrondissement. Le 23 août 1944, à 7h00 du matin, dans les journées insurrectionnelles qui précédèrent la libération de Paris, un gardien de la paix tira d’une fenêtre du commissariat du Grand Palais sur un convoi allemand circulant sur les Champs Elysées. Les troupes allemandes encerclèrent le bâtiment du Grand Palais et un violent combat s’engagea. Le commissariat ayant réclamé des renforts, un premier car de police secours venant d’un garage de la rue Marbeuf se présenta sur le Cours la Reine, derrière le Petit Palais. Une dizaine de gardiens en descendirent mais furent immédiatement pris sous le feu des assaillants. Henri Mosmeau fut tué dans le combat et plusieurs gardiens de la paix blessés.
Henri Mosmeau fut inhumé au cimetière d’Ivry sur Seine (Val de Marne). Déclaré « Mort pour la France », il fut fait à titre posthume chevalier de la Légion d’honneur, et décoré de la Croix de guerre et de la médaille de la Préfecture de police. Une plaque commémorative à son nom a été apposée sur le mur du Petit Palais, côté Seine le 30 septembre 1945. Son nom figure également sur une plaque en mémoire des agents tombés pendant les deux guerres mondiales dans la cour de la Préfecture de police de Paris et sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret (Creuse).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178084, notice MOSMEAU Henri, Alexandre par Michel Thébault, version mise en ligne le 21 janvier 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

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