Par Jean-Michel Brabant
Né le 14 octobre 1912 à Saint-Petersbourg (Russie), mort le 9 juin 1998 à Rueil-Malmaison (Seine-et-Oise) ; expert comptable ; militant des Jeunesses socialistes puis trotskiste.
La famille maternelle de Michel Braudo embrassa la cause de la révolution russe tandis que son père, commerçant, émigra en France en 1923. Son beau-père fut le premier consul de l’URSS à Constantinople. Sa mère tomba victime des purges staliniennes en 1947 ; son beau-père avait déjà été fusillé en 1938. Venu en France, Michel Braudo travailla comme employé à l’âge de quinze ans, puis devint comptable. Il adhéra en 1932 aux Jeunesses socialistes et devint membre de la commission exécutive et délégué à la propagande de l’Entente de la Seine. L’année suivante, il anima au sein de cette Fédération, la tendance « Jeune socialiste » et collabora à la rédaction de Révolution lancé par Fred Zeller*. Il écrivit également dans la revue Combat marxiste de décembre 1933 à novembre 1934.
Il se rapprocha des thèses développées par les militants trotskystes rassemblés en tendance dans le Parti SFIO à l’intérieur du groupe bolchevik-léniniste auquel il donna son adhésion en 1935. Bien que signataire de la motion unitaire des tendances de gauche pour le congrès national de la JS réuni à Lille du 28 au 30 juillet 1935, il n’assista pas à cette réunion. Exclu, cependant, malgré son absence, avec les autres oppositionnels, il forma avec eux en janvier 1936 la Jeunesse socialiste révolutionnaire. Il adhéra également au Parti ouvrier internationaliste, fondé en juin 1936, qui regroupa les militants du GBL exclus du Parti SFIO en octobre 1935. Il resta membre de cette organisation jusqu’à la déclaration de guerre, refusant notamment de rejoindre en 1939 le Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert comme le souhaitait la direction de la IVe Internationale.
Pendant l’Occupation, Michel Braudo continua à militer dans l’organisation trotskyste clandestine. Illégal de 1942 à 1945 à Lille, il participa à l’action syndicale clandestine et dirigea la cellule trotskiste de cette ville. Il devint en 1946, membre du Comité central du Parti communiste internationaliste issu de la fusion, en février 1944, des tendances trotskystes rivales. Il quitta cette organisation en 1947 et participa au Rassemblement démocratique révolutionnaire de J.-P. Sartre et David Rousset*.
Sur le plan syndical, après avoir été membre du syndicat CGT des employés, il suivit la tendance Force ouvrière lors de la scission de 1947. Cessant son activité politique pendant de nombreuses années, il adhéra finalement au Parti socialiste en 1973.
Il écrivit un manuscrit inédit intitulé : « Le stalinisme... un fascisme sui generis ».
Par Jean-Michel Brabant
SOURCES : La Vérité, 12 octobre 1934 et 6 juillet 1935. — S. Ketz, De la naissance du GBL à la crise de la section française de la LCI (1934-1936), mémoire de maîtrise, Paris I, 1974. — J.-P. Joubert, A contre-courant : le pivertisme, Thèse de doctorat de sciences politiques, Grenoble, 1972. — Témoignage autobiographique recueilli en 1976.