BÉTESTA Charles

Par Romain Delmas

Boulanger, charpentier, maçon ; anarchiste d’Indre-et-Loire.

Charles Bétesta vivait en concubinage. Sa première apparition comme anarchiste à Tours date du 11 octobre 1900 où il présida le bureau lors de la conférence de Louise Michel au Théâtre Français. Il devint, plus tard, secrétaire du Sous-comité de la grève générale de Tours, en 1903. L’année suivante il adhéra à l’Association Internationale Antimilitariste de Nieuwenhuis. Cette même année, il fut candidat malheureux au secrétariat de la Bourse du Travail, poste qui fut finalement dévolu à Moïse Coignard, avec sa voix. Plus tard on le retrouva secrétaire du syndicat des ouvriers boulangers, et fondateur, à Tours, du détachement local de la fédération des locataires. À cette occasion il intervient au conseil municipal afin de demander l’assainissement des locaux ouvriers depuis Sainte-Anne jusqu’à Saint-Pierre-des-Corps. Parallèlement à ces démarches, on le trouvait à chaque causerie populaire pour apporter la contradiction. En 1907 les forces de police le considéraient comme le principal chef du groupe anarchiste de Tours, disant de lui qu’il est un « libertaire intransigeant ».

On le retrouve en 1908 à la Fédération des Travailleurs du Bâtiment, participant, entre autre, à la grève initiée par celle-ci en 1910, à Tours. Entre temps il prit part aux différentes tentatives d’universités populaires, et notamment à celle lancée par Victor Coissac à travers l’Union Populaire, en 1909, dont il fut l’un des tous premiers membres. Cette même année il organisa plusieurs manifestations avec Élie Mottard pour protester contre le sort réservé à Francisco Ferrer ; il accueille à cette occasion Georges Yvetot.
En 1911, il était le secrétaire du Comité de Défense Sociale de Tours, comité qui
cherchait à venir en aide à Émile Rousset dans l’affaire Aernoult. En juillet 1913 il fait partie des quelques compagnons qui furent perquisitionnés par la police suite à la propagande anti-militariste initiée par les compagnons à l’échelle nationale et locale ; puis, peu à peu, nous perdons sa trace. La dernière mention de ce militant réside dans le compte rendu d’une réunion du Cercle d’Étude des Coopérateurs fin 1913. Durant tout son temps à Tours, Bétesta n’avait ménagé ni ses efforts, ni ses mots, aux conférences, aux réunions, aux campagnes, aux manifestations, et toujours sous l’égide des libertaires.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178099, notice BÉTESTA Charles par Romain Delmas, version mise en ligne le 22 janvier 2016, dernière modification le 3 décembre 2022.

Par Romain Delmas

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire séries, 4M et 1M. — Romain Delmas, Le mouvement anarchiste en Indre-et-Loire : 1889-1913, 2015, Université François Rabelais de Tours.

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