BRAUN Jean, Isidore

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 10 septembre 1904 à Melun (Seine-et-Marne), mort le 9 février 1980 à Paris (VIIe arr.) ; professeur ; résistant à Lyon avec sa femme [Madeleine Braun->17 ; militant communiste de Paris, conseiller financier du PCF.

Jean Braun était le fils de Salomon Braun, professeur au collège de Melun (celui-ci devait quitter l’enseignement en 1913 pour prendre la direction d’un nouvel hôpital fondation Edmond de Rothschild, à Paris) et de Germaine Braun, née Cain, sans profession.

Il fit ses études secondaires à Paris, aux lycées Charlemagne puis Louis le Grand. Après le baccalauréat, il prépara, pendant un an, le concours d’entrée à l’école Polytechnique, puis décida d’entrer directement dans la vie active. Jusqu’au début de la guerre, en 1939, il occupa divers postes dans des sociétés privées.

Bien qu’élevé sans orientation politique précise, sa nature et son désir d’égalité sociale le poussèrent spontanément vers les idées défendues par le PC dont il était compagnon de route depuis 1933 et auquel il adhéra en 1942.

Depuis 1933, parallèlement à son travail professionnel, il prit une part active à la lutte antifasciste, aux côtés de son épouse Madeleine Braun : appui aux réfugiés de l’Allemagne hitlérienne, participation au Comité antifasciste d’aide à l’Éthiopie puis à l’Espagne républicaine.

En 1939, dès le début des hostilités, il fut mobilisé ; après l’armistice de 1940, il fut, avec son régiment, replié en zone non occupée ; il y fut démobilisé et fut rejoint par son épouse ; à partir de cette époque, ils partagèrent tous les deux une même vie, séjournant successivement dans plusieurs localités de zone libre, cherchant les contacts avec la Résistance et avec les membres du PC.

Ils arrivèrent, en 1942, à Lyon où ils furent hébergés chez des résistants amis : René et Cécile Picard. C’est chez eux qu’ils rencontrèrent Georges Marrane, avec lequel ils participèrent à la fondation du Front national. Sous le nom de Commandant Marquis, Jean Braun fut chargé de créer et d’organiser le service des maquis de zone sud : inciter les jeunes requis à se cacher pour se soustraire au STO, les convaincre de participer à la lutte armée dans le cadre des FTP. À partir de juin 1944, Marquis organisa, sur le plan urbain et notamment lyonnais, les milices patriotiques.

Contraints de quitter Lyon, pour des raisons de sécurité, Jean et Madeleine poursuivirent leur travail de résistance dans l’Ardèche, qu’ils contribuèrent à libérer en 1944. Parmi d’autres actions, Marquis, avec les Francs tireurs et Partisans (particulièrement avec Roucaute, dit Lazare) et avec l’aide de René Picard, dit Morel, organisa l’attaque d’un train allemand à Donzère ; cette opération, parfaitement réussie, devint célèbre.

Ses actions lui valurent l’attribution de la médaille de la Résistance avec rosette et la croix de guerre avec étoile d’argent et citation faisant état de ses actions, louant aussi bien ses qualités d’organisateur que son courage.

A-t-il un rapport avec Jean Braun, maire adjoint communiste du IIe arr. de Paris ? Il fut révoqué, avec 33 maires et adjoint communistes de Paris, le 7 novembre 1950.

Après la guerre, il devint conseiller financier du PCF, directeur des Nouvelles économiques, puis de 1945 à 1954 directeur du Centre d’Etudes et de Recherches économiques et sociales ; en 1946, il fut nommé administrateur de la Banque Commerciale pour l’Europe du Nord, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort.

De 1955 à sa retraite en 1974, il fut directeur de la représentation en France de la Foire de Leipzig, ce qui nécessita de nombreux voyages en RDA. En même temps que leurs activités professionnelles, Jean et Madeleine s’occupèrent très activement de la cellule communiste à laquelle ils appartenaient depuis 1948 ; Jean en fut le trésorier, le secrétaire des réunions et représenta la cellule dans différents comités de section ; tous deux animaient la cellule et se chargeaient fréquemment de la distribution du journal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17817, notice BRAUN Jean, Isidore par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 7 novembre 2021.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Communications de R. Picard et de Eug. Cotton concernant l’activité de J. Braun à Lyon. — SHD, Vincennes GR 16 P 88341. — Témoignage de Mme Louis Vallon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable