VAN GEIT Gilbert

Venue de Paris, la famille Van Geit était installée depuis quelques années seulement à Rive-de-Gier lorsque la guerre éclata. André, le père, était responsable du service électrique à l’usine Duralumin, qui produisait des alliages pour l’aviation. Ses deux fils, Gilbert et Jacques, y furent tous deux dessinateurs industriels et pratiquaient l’aéromodélisme dans la toute nouvelle Maison des Jeunes.

Tous trois résistants de la première heure, ils furent dès 1942 à la création de l’Armée secrète dans la vallée du Gier, et étaient plus particulièrement chargés de la réception des parachutages.
Dans la nuit du 21 au 22 mai 1944, un sabotage détruisit le laminoir du Duralumin. Les coupables furent très activement recherchés et la police française mit beaucoup de zèle à les retrouver. Le 31 mai 1944, à quatre heures du matin, la Feldgendarmerie de Saint-Étienne perquisitionna et pilla le domicile familial des Van Geit. Soupçonnés d’avoir hébergé des officiers gaullistes et britanniques et d’avoir réceptionné des parachutages d’armes, les trois hommes furent également accusés du sabotage. En fait, les véritables responsables, résistants de Buckmaster-Ange lié au Special Operations Executive, furent arrêtés quelques heures plus tard et connurent également prison et déportation.
Incarcérés à la caserne Grouchy à Saint-Étienne, les Van Geit furent déportés vers l’Allemagne en août 1944. André Van Geit écrivit après la guerre : « nous étions entassés, les uns sur les autres, sans air sans eau, en pleine chaleur d’août … Dans la nuit du 18 au 19, entre Reims et Châlons, il y eut de nombreuses évasions. Par représailles, les wagons où elles eurent lieu les évasions furent vidés… Le lendemain matin, cinq camarades, parmi les plus jeunes, furent désignés par les Allemands comme victimes. Ils durent creuser leur tombe, s’y étendre à plat ventre, côte à côte et furent lâchement assassinés d’une balle dans la nuque… ». Gilbert, son fils aîné était l’un des otages.

Gilbert Van Geit fit partie des quatre (sur les cinq) déportés identifiés du convoi parti le 18 août 1944 de Compiègne vers Buchenwald exécutés le 19 août à Dompremy dans la Marne, nom qui figurent dans le « Dossier de Brinon » avec les mentions « renseignements communiqués par la mairie de Dompremy » et « fusillés le 19 août 1944 à Dompremy » Il s’agit de :

• Daniel Lebreton, né le 21 mai 1924 à Alençon, imprimeur monotypiste ;
• Albert Ledoux, originaire de l’Aisne ;
• Raymond Maire, né le 31 juillet 1911 à Paris, domicilié à La Celle Saint-Cloud ;
• Gilbert Van Geit, né en 1923 ; adresse de ses parents 34 Vallée de Couzon à Rive-de-Gier (Loire).

Leur nom ne figure pas sur la liste I.265 (ne concernant que les déportés immatriculés à l’arrivée), sauf celui de Raymond Maire. Aucun arrêté n’a été pris pour autoriser la mention « mort en déportation » sur les actes les concernant.
Seul le père rentra de Bucbenwald ; Jacques, le cadet, disparut le 19 avril 1945 entre Raitzen et Reimsdorf lors de l’évacuation du camp.
Gilbert (qui ne semble pas avoir été homologué résistant) et Jacques Van Geit figurent sur le monument aux morts de Rive-de-Gier.