BRAVEY Daniel, Lucien

Par Jacques Girault

Né le 6 février 1907 à Annonay (Ardèche), mort le 7 novembre 1977 à Lyon (IIIe arr., Rhône) ; instituteur en Ardèche puis dans le Loiret ; militant syndical de la FUE puis du SNI ; militant socialiste

Fils d’un cultivateur devenu employé d’octroi avant 1907, Daniel Bravey, élève de l’École normale d’instituteurs de Privas (Ardèche) en 1922-1925, adhéra au syndicat unitaire de l’enseignement en troisième année. Il refusa de suivre les cours de la préparation militaire supérieure et fit son service militaire (1926-1927) comme soldat de deuxième classe. Instituteur à Cros-de-Géorand, à Saint-Paul-le-Jeune, puis au hameau du Petit-Paris à Montselgues, il participa au sein de la commission nationale des groupes de jeunes de l’enseignement à la mise au point du barème des pistes déshérités pour obtenir une indemnité.

Il épousa en 1927 Marcelle Cazimir), institutrice syndiquée. Exerçant en poste double à Vanosc, Daniel Bravey militait dans le Syndicat de la Fédération unitaire et fut constamment membre du conseil ou du bureau syndical. Il adhéra au Parti communiste en 1927 mais refusant la sujétion du syndicat par le parti, il fut exclu en 1929. La cellule d’Annonay, se solidarisant avec lui, fut dissoute. Lors de la campagne lancée par Maurice Thorez pour que « les bouches s’ouvrent », l’Humanité publia sa lettre et il fut réintégré dans les rangs du Parti communiste en 1932. Refusant d’admettre l’attitude des communistes allemands envers les socialistes, il démissionna du Parti en 1933, selon son témoignage, ou fut exclu selon un rapport du secrétaire régional.

Il participa avec son épouse à la délégation de la Fédération unitaire de l’enseignement au congrès d’Amsterdam. Il faisait partie du courant “École émancipée“ du SNI après l’unification de 1935, mais se montra réservé. Après la réunion du conseil national du SNI de Pâques 1937, il le dénonça dans le bulletin syndical comme « une farce ». Bien qu’hostile à la grève du 30 novembre 1938, il fut gréviste « par discipline syndicale » selon son témoignage. Après avoir approuvé les accords de Munich, il fit circuler en 1939 l’appel de Louis Lecoin "Paix immédiate".

Daniel Bravey avait voté pour la première fois pour le candidat socialiste en 1936 puis il avait adhéré au Parti socialiste SFIO en 1937. Le secrétaire de la région communiste le présentait alors comme un « trotskiste ».

Daniel Bravey reprit son poste d’instituteur à son retour d’Allemagne où il fut prisonnier de guerre. Il obtint son détachement en 1950 au centre d’accueil pour mineurs inadaptés d’Orléans (Loiret), dont il fut un des fondateurs dans le cadre de la Sauvegarde de l’Enfance, puis qu’il dirigea. Il y termina sa carrière.

Membre du Parti socialiste SFIO depuis la Libération, il adhéra au Parti socialiste après le congrès d’Épinay et en était toujours membre à son décès. Il militait dans l’organisation départementale de la Fédération nationale des prisonniers de guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17823, notice BRAVEY Daniel, Lucien par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 18 octobre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Ardèche, 117 W 2. — RGASPI, 495 270.6176, 517. 1. 1661. &#8212. — Presse syndicale. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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