HELAULT Louis René, Alexandre, Georges

Par Jean-Louis Ponnavoy, Carlos Fernandez

Né le 21 août 1908 à Nantes (Loire-Atlantique), exécuté le 23 novembre 1944 à Kehl (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; dessinateur ; résistant du réseau Alliance, FFC Forces françaises combattantes.

Fils de Louis Baptiste Hélault, métallurgiste, et de Augustine Mollé, sans profession, Louis Hélault fut adopté pupille de la Nation en juillet 1918. Il se maria le 20 octobre 1934 à Nantes avec Suzanne Bretagne, le couple eut un enfant. Agent technique et dessinateur, il il travailla aux Chantiers de Bretagne à partir de juin 1940.
Il rejoignit, en septembre 1942, le réseau Alliance comme agent de renseignement pour la région nantaise, avec le code "S77" ; il opérait sur le secteur allant de la Loire-Inférieure à la Vendée. Son chef de secteur André Coindeau alias Urus, agent S7, était ingénieur de direction de travaux. Ils puisaient des informations sur l’emplacement des DCA, les mouvements des bateaux allemands dans les ports, sur les trafics ferroviaires. Pour ce faire, ils étaient aidés par un cheminot agent d’exploitation à Nantes-Blottereau, Jean-Philippe.

Louis Helault fut arrêté le 23 novembre 1943 par la police allemande et rapidement transféré à la prison de Kehl en Allemagne. Le réseau « Alliance » était très pris au sérieux par les autorités nazies puisque c’est le Reichskriegsgericht RKG juridiction suprême du Reich qui jugea les membres de ce réseau de résistance. Ce tribunal était en lien étroit avec la Gestapo de Strasbourg, située sur la rive opposée du Rhin et appartenant au Reich. L’accusation d’ espionnage fut transmise au tribunal RKG le 17 juin 1944 qui le classa sous le statut "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Aucun procès n’eut lieu, Louis Henault et ses camarades furent remis à la disposition du SD (service de renseignements allemand) de Strasbourg le 10 septembre 1944.

Dans la nuit du 22 au 23 novembre 1944, quelques heures avant la libération de Strasbourg par les forces blindées du général Leclerc, le chef du contre-espionnage (A.S.T. III) Julius Gehrum, accompagné du commissaire de la police criminelle Erwin Schoener et du lieutenant de la police de sécurité SIPO Reinhard Bruner, se présenta à la prison de Kehl pour en extraire les neuf détenus du réseau Alliance. Ils les conduisirent à quelques centaines de mètres de là, devant un blockhaus situé près du pont sur le Rhin et les exécutèrent probablement d’une balle dans la nuque deux par deux. Il s’agissait d’André Coindeau, Louis Helault, Oscar Hosch, Joffre Lemeunier, Maurice Mandin, Hugues Monclin, Louis Proton, Joseph Singer et Armand Troudet. Pour parachever le crime, leurs corps furent jetés dans le fleuve et disparurent sous les flots.
Reconnu Mort pour la France, il a été homologué DIR, déporté interné résistant.
Louis Helault fut déclaré "Mort en déportation" par arrêté du 6 mai 1994.

Son nom figure sur le monument commémoratif du pont de l’Europe, à Strasbourg (Bas-Rhin), ainsi que sur la plaque réservée au Réseau SR Alliance du côté allemand, à Kehl.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178282, notice HELAULT Louis René, Alexandre, Georges par Jean-Louis Ponnavoy, Carlos Fernandez, version mise en ligne le 16 février 2016, dernière modification le 8 mars 2019.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Carlos Fernandez

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 288654 (n.c.) . — Arch. Dép. Loire-Atlantique, 27 J 50.— Xavier Trochu et Jean-Pierre Sauvage Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, 2001.— Thomas Fontaine « La chute du réseau Alliance » dans Chemins de mémoire, Ministère de la Défense internet.— Association "Grains de mémoire".— Marie-Madeleine Fourcade L’Arche de Noé, Ed. Fayard, Paris 1968.— Christian Bougeard Histoire de la Résistance en Bretagne.— Ouest France, 15 août 2014.— Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich, Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague.— Mémoire des hommes . — Wikipédia Réseau Alliance et camp de concentration de Natzweiler-Struthof.— Mémorial GenWeb.— État civil.

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