VALLON Paul, Francis, Antoine

Par Laurent Gonon

Né le 22 avril 1923 à Givors (Rhône), mort le 24 janvier 2022 à Loire-sur-Rhône (Rhône) ; dessinateur industriel ; résistant ; militant et élu communiste de Givors.

Paul Vallon
Paul Vallon

Fils de Joseph Vallon, jardinier, et de Claudine Gayvallet, sans profession, Paul Vallon entré à l’usine Fives-Lille à Givors (Rhône) en 1938, comme coursier. Il passa ensuite le premier concours interne d’entrée en apprentissage de dessinateur industriel. Trois ans après il était reçu aux épreuves du Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) de dessinateur à l’école des métiers du boulevard des Tchécoslovaques à Lyon. D’abord qualifié « débutant dessinateur de petites études », il devint ensuite « dessinateur de grandes études », il fut affecté au service des locomotives, puis à la mécanique et à la manutention mécanique « Dabra » (Dalbouze et Brachet).
À l’occasion d’un plan de « réorganisation des services », il fut licencié en février 1957 ; ses états de service lui étant « très défavorables ». En effet, son refus de travailler à la conception de tourelles de chars destinées à la guerre d’Indochine, son engagement à la CGT (membre de la commission exécutive du syndicat des métaux à Givors dès 1950), puis son élection en 1953 dans la liste communiste menée par Camille Vallin*, ne lui étaient évidemment pas favorables, il avait pourtant deux enfants à charge (2 et 5 ans), nés du mariage le 22 avril 1950 à Loire-sur-Rhône avec Joséphine Boeuf. Il fut constamment réélu jusqu’en 1993, assumant même les fonctions de premier adjoint de 1965 à 1992. Après son élection, il avait adhéré au Parti communiste au sein duquel il assuma plusieurs responsabilités : secrétaire de section, membre du comité fédéral du Rhône durant de nombreuses années.
Ses engagements s’inscrivaient logiquement dans la suite de ceux assumés pendant la guerre. En janvier 1943, au lieu d’attendre l’incorporation dans les Chantiers de jeunesse il devança l’appel et fut incorporé à « Jeunesse et Montagne » à Gap, équipe Guieu au château d’Ancelle. En octobre 1943, libéré de « Jeunesse et Montagne », retour au bureau d’études de Fives-Lille. Lors d’une discussion avec un collègue apprenti, cherchant à s’engager dans la Résistance, il fut informé d’un contact possible avec Jean-Pierre Clopin qui travaillait dans le même bureau d’études que lui. C’est ainsi qu’il rejoignit, fin 1942-début 1943, le mouvement Combat, puis devint responsable d’un Groupe Franc début 1944, avec le grade de sergent chef (FFI). Fin avril-début mai 1944, les Groupes Francs du secteur VI de l’Armée Secrète (5e bureau-MUR), qui appartenaient à l’époque au maquis du Grisard, avaient organisé et réussi, selon les ordres reçus, des opérations contre les pylônes supportant les lignes de courant électrique haute tension, notamment à Chasse et à Loire. Ils s’en prirent, à partir du 6 juin, aux voies ferrées, entre Loire et St Romain-en-Gal, notamment à la voie ferrée Lyon-Nîmes, dite « voie du Teil ». Jean-Pierre Clopin et les cinq hommes qui l’accompagnaient Paul Vallon (Popaul), Jean et Marius Moussy, Désiré et René Cognat, étaient armés de revolvers, de mitraillettes et d’explosifs. Il retardèrent ensuite la remontée, par la rive droite du Rhône, d’une colonne des troupes allemandes, avant de participer à la libération de la ville de Givors, le 28 août 1944. Après la Libération, il fut incorporé à la 2e D.B., mais refusa de s’engager pour l’Indochine.
Paul Vallon fut aussi un sportif de haut niveau, avec quatre titres de champion de France de joute (méthode givordine). Ce qui contribua à son engagement dans la création d’une école de joute, puis de la Maison des jeunes de sa ville dont il devint le président fondateur. Ses engagements politiques le conduisirent à des responsabilités dans la l’Association des élus communistes et dans le Mouvement de la Paix (membre du Conseil national et du bureau départemental, délégué au 2e congrès mondial des partisans de la Paix à Varsovie). Fondateur du musée local de la Résistance et de la Déportation, il en présida l’association des Amis. Après s’être vu remettre les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur, le collège de son quartier, à Bans, prit son nom à la rentrée scolaire 2015.
Il bénéficia de diverses distinctions : Médaille commémorative de la guerre 39/45 (FFI) ; Croix de guerre à l’ordre du Régiment avec étoile de bronze (31 mars 1947) ; Croix du Combattant volontaire 39/45 (16 février 1970 ; Chevalier des Palmes académiques (13 février 1974) ; Médaille de la jeunesse et des sports (16 septembre 1989) ; Chevalier de la Légion d’honneur (19 septembre 2015).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178298, notice VALLON Paul, Francis, Antoine par Laurent Gonon, version mise en ligne le 15 février 2016, dernière modification le 3 juin 2022.

Par Laurent Gonon

Paul Vallon
Paul Vallon

SOURCES : Entretien avec l’intéressé et sa famille et témoignages de camarades ; Archives municipales de Givors ; « Comme un essaim de guêpes... » Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère, tome 1, Juin 1940-juin 1944 ; tome 2, juin-septembre 1944, Jean-Daniel Berger. — État civil.

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