CHAPRON Jean Léonce Jacques

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

Né le 28 janvier 1891 à La Rochelle (Charente-Maritime), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; résistant réseau SR Alliance.

Jacques Chapron était le fils de Jean Maurice André, sous-préfet de l’arrondissement de Limoux (Aude), âgé de 26 ans et de Nancy Marie Marguerite Boulineau, sans profession, âgée de 22 ans, tous deux demeurant à Limoux (Aude).
Il était le neveu de Léonce Vieljeux, important armateur rochelais (armement Delmas-Vieljeux) et maire de La Rochelle à partir de 1930. Celui-ci colonel de réserve et profondément patriote refusa la défaite et intégra le réseau Alliance, entraînant avec lui ses proches (ses neveux Jean Chapron et Franck Delmas, son petit-fils, le pasteur protestant Yann Roullet), des membres du personnel de son entreprise (Joseph Camaret, Franck Gardes) et des membres de la communauté protestante picto-charentaise dont il était membre, communauté restée fidèle à la République (Etienne Girard). Le réseau était sous la responsabilité de Christian De la Motte Rouge agent principal du secteur de La Rochelle, région Sud-Ouest « Hangar ». Il avait principalement pour objectif la surveillance de la côte atlantique et en particulier la surveillance du trafic de l’importante base de sous-marins de La Rochelle.
Jean Chapron entra donc dans la Résistance comme agent de renseignements du réseau de renseignements militaires Alliance et informateur des Charentes, région "Hangar", secteur Bordeaux-La Rochelle, avec le matricule "N51".
Le réseau fut infiltré et décimé au cours de l’année 1943. La région Atlantique ne fut pas épargnée. Un premier groupe rochelais comprenant Franck Gardes, Louis Gravot et Christian De la Motte Rouge fut éliminé début janvier.
Le 14 mars 1944 ce fut au tour de Jacques Chapron d’être arrêté avec son oncle Léonce Vieljeux, avec Joseph Camaret, ingénieur en chef des chantiers Delmas-Vieljeux et agent Sea Star, Franck Delmas, le pasteur Yann Roullet et Étienne Girard. Il fut interné à l’hôpital psychiatrique de Lafond, transformé en prison, à La Rochelle puis le 23 mars à la prison de "La Pierre levée" à Poitiers. Le 28 avril il fut transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) et immédiatement déporté sous la classification "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard") à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva par le convoi du 29 avril 1944.
Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Jacques Chapron, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés dans le four crématoire du camp, situé à côté dans le même bâtiment.

Il fut déclaré "Mort en déportation" par arrêté du 18 janvier 2011.

Son nom figure sur le monument aux morts de La Rochelle et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin). Sur cette dernière ainsi que sur le mémorial de l’Alliance, son nom est orthographié Chaperon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178393, notice CHAPRON Jean Léonce Jacques par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault, version mise en ligne le 4 février 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

SOURCES : Marie-Madeleine Fourcade "L’Arche de ¨Noé" Fayard 1968.— "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. Tome 2.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— MémorialGenWeb.— Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof".— État civil

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable