BRÉNÉOL Marcelle

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Née le 5 juillet 1930 à Esquibien (Finistère), morte le 24 juillet 2012 à Caen (Calvados) ; professeure agrégée de mathématiques ; militante communiste ; militante syndicaliste du SNES, membre de la CA nationale (1969-1979), secrétaire du S3 de Paris (1972-1975), secrétaire nationale administrative (1975-1979).

Marcelle Brénéol
Marcelle Brénéol
Distribution de tracts pour la campagne du SNES en 1971 (coll. IRHSES)

Ses parents étaient instituteurs laïques dans le Finistère, son père enseignait les mathématiques au cours complémentaire d’Audierne, sa mère était directrice d’école à Esquibien. Marcelle Brénéol avait un demi-frère issu d’un premier mariage de sa mère. Elle passa sa scolarité primaire dans l’école de sa mère, fit ses études secondaires au lycée de jeunes filles de Quimper. Elle fut, après l’obtention du baccalauréat (mathématiques élémentaires), interne aux lycées Montaigne et Fénelon de Paris, en classe de mathématiques supérieures puis spéciales (1948-1950). Elle intégra en 1950 l’École normale supérieure de filles de Sèvres (boulevard Jourdan) (section sciences).

Ses parents aux opinions politiques de gauche, partisans du Front populaire, n’appartinrent jamais à un parti. Son père passa toute la guerre en captivité. Sa mère, sans être résistante, écoutait la radio de Londres et estima dès 1943 que la victoire soviétique de Stalingrad constituait le tournant de la guerre. Après la Libération, ils furent électeurs communistes.

En pleine période de guerre froide, Marcelle Brénéol s’intéressa à la politique au contact de militantes communistes du lycée Fénelon. Membre du Mouvement de la Paix, elle adhéra en 1951 à la section du Parti communiste français du XIVe arrondissement de Paris. Elle suivit une école en mars 1952 s’adressant aux étudiants communistes, organisée par la Fédération de la Seine.

Elle adhéra au Syndicat national de l’enseignement secondaire dès son entrée à l’ENS et à l’Union nationale des étudiants de France (Cartel des ENS). Reçue à l’agrégation de mathématiques en 1953, elle fut nommée professeur au lycée de filles de Saint-Quentin (Aisne), et en devint la secrétaire de la section (S1) du SNES.

Membre du comité et du bureau de la fédération communiste de l’Aisne depuis 1956, elle était en même temps secrétaire départementale de l’Union des Jeunes Filles de France, membre du conseil national et du bureau national de l’organisation. Dans le cadre de l’UJFF, elle organisa des réunions à l’intention des jeunes ouvrières et des lycéennes de Saint-Quentin. Elle intervint lors de la conférence fédérale de mai 1957, pour rendre compte de cette activité, établir des relations avec la Jeunesse ouvrière chrétienne et en faveur du festival de Moscou.

Marcelle Brénéol obtint sa mutation en 1958 pour le lycée Honoré de Balzac de Paris, puis fut nommée en 1960 au lycée Jules Ferry et enfin, en 1965, au lycée Claude Monet où elle termina sa carrière en 1991.

En 1966, elle fut désignée comme directrice adjointe de l’école centrale du PCF d’un mois à Choisy-le-Roi. La même année, sollicitée par Gérard Alaphilippe, elle fut élue en mars au Conseil de l’enseignement général et technique pour représenter les agrégées scientifiques en compagnie d’Annette Krakowski, elle aussi professeur au lycée Claude Monet. À ce titre, ces deux militantes furent amenées à siéger dans les Conseils (CEGT et Conseil supérieur de l’Éducation nationale) au cours et à la suite des événements de mai 1968.

Membre de la Société des agrégés, y représentant le SNES en tant qu’élue aux Conseils, elle en démissionna en 1968 à la suite des forts désaccords qui opposèrent le président de la Société, Guy Bayet, à la nouvelle direction du SNES, accusée par ce dernier de vouloir saborder l’agrégation.

Marcelle Brénéol, secrétaire du S1 du lycée Jules Ferry (1960-1965), devint membre du bureau et du secrétariat académique (S3) de Paris du nouveau Syndicat national des enseignements de second degré (classique, moderne, technique), en mars 1967, à la suite de la victoire de la liste « Unité et Action » aux élections de la commission administrative du S3, qui vit Alaphilippe et François Blanchard devenir secrétaires généraux à la tête d’une équipe où les communistes étaient très majoritaires. Elle fut élue en outre secrétaire du S2 de Paris avec Claude Vidal en décembre 1967.

Au cours des événements de mai-juin 1968, Marcelle Brénéol s’investit beaucoup dans l’organisation du travail du S3 de Paris, sous la conduite de Gérard Alaphilippe, afin de garder la liaison avec tous les S1, maintenir le lien avec le mouvement étudiant grâce au relais des catégories « jeunes » du SNES (IPES, MI-SE), garder des contacts avec le SNESup, établir la jonction avec la CGT et le mouvement ouvrier et organiser la participation du SNES aux différentes manifestations. Avec ses lunettes à verres fumés, elle était, comme le montraient les photos, en tête des cortèges sous la banderole de la section académique. Elle participa à une réunion décisive, le 13 juin 1968, entre les syndicats enseignants, les Comités d’action lycéens et le recteur Chalin pour l’organisation du baccalauréat.

En 1972, lors de la séparation entre les trois académies de la région parisienne, Vidal devint secrétaire général du S3 de Paris et Marcelle Brénéol, secrétaire générale adjointe dans les nouveaux locaux des S3 de la région parisienne, 5 square Vilaret-de-Joyeuse. L’année suivante, Vidal étant chargé au S4 de la direction des publications, elle devint secrétaire générale du S3 jusqu’en 1975 avec Pierre Toussenel. Ses qualités d’organisatrice et sa rigueur intellectuelle étaient appréciées dans l’ensemble du syndicat

En 1969, elle fut élue à la commission administrative nationale du SNES et en demeura membre titulaire jusqu’en 1979. À la demande d’Alaphilippe, elle assura la difficile succession de Claude Bénédite comme secrétaire administrative de la direction nationale en 1975. Elle abandonna ses fonctions nationales en 1979 pour se limiter au militantisme dans son S3 (CA, commission de la carte scolaire) et au secrétariat du S1 (1979-1991).

Célibataire, Marcelle Brénéol habitait Vitry depuis sa nomination à Paris et y résidait toujours en 2004. Dans les dernières années de sa vie, elle était pensionnaire dans une maison de retraite à Vire (Calvados). Son corps fut incinéré au crematorium de Caen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17853, notice BRÉNÉOL Marcelle par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 14 janvier 2018.

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Marcelle Brénéol
Marcelle Brénéol
Distribution de tracts pour la campagne du SNES en 1971 (coll. IRHSES)

SOURCES : Arch. Dép. Seine-Saint-Denis, fonds Alaphilippe. — Arch. comité national PCF. — Arch. IRHSES (Congrès Snes, CA, secrétariat, Paris Snes, L’Université syndicaliste). — Témoignages enregistrés à l’IRHSES en 2004 de Pierre Toussenel et d’Annette Krakowski. — Renseignements fournis par l’intéressée.

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