SIRIOUD Charles. Pseudonyme : Yves

Par Laurent Gonon, mis à jour par Marie-Cécile Bouju

Né le 1er mai 1924 et mort le 6 juillet 2010 à Villeurbanne (Rhône) ; ouvrier typographe (1938) et linotypiste ; militant syndical du Livre ; résistant (1940-1944) et déporté (1944).

Le père de Charles Sirioud, Pierre Alexandre Sirioud, était lapidaire, et sa mère, Joséphine Burfin, était femme au foyer.
Après le CEP, Charles Sirioud fut commença son apprentissage de typographe en 1938, à l’imprimerie Sibilat, à Lyon. Le manque de main d’œuvre pendant la guerre lui permit d’apprendre le métier de linotypiste. Il a travaillé pour l’imprimerie Sibilat jusqu’en 1943. Puis, de 1943 à son arrestation en janvier 1944, il travailla comme aide cuisinier, au 25 rue Edison à Lyon.
Pendant toute la durée de la « drôle de guerre », son oncle Marcel Sirioud, communiste, lui fit passer des tracts de la cellule des Brotteaux à Lyon, la première reconstituée après la dissolution du Parti communiste en septembre 1939. Partisan absolu du pacte germano-soviétique, il voyait en sa signature la suite normale dans la voie de la paix, après la trahison de Munich. Jusqu’au printemps 40, il recevait des tracts contre les gouvernants, le mauvais ravitaillement et les préparatifs français pour attaquer l’Union soviétique.
Début 1942, il lui sembla naturel d’organiser un petit atelier clandestin d’imprimerie, dans une maison appartenant à sa famille à Vézeronce. Aidé par deux camarades, Ennemond Wild et Joachim Molina, il tirait des papillons et des tracts appelant à la dissidence. Agent du Front national de lutte pour l’indépendance de la France (contacté par Pélissier fin 1942), il fut arrêté à Lyon le 6 janvier 1944 par des agents français de la Gestapo. Cette interpellation marqua le point de départ de la brisure de sa dignité d’être humain, comme il l’écrira dans son ouvrage-témoignage publié avant sa mort. Fortement torturé dans les locaux de l’École de santé militaire, puis interné à la Baraque de la prison Montluc de Lyon et au camp de transit de Compiègne-Royallieu, il fit partie du « convoi-des-tatoués » qui arriva le 27 avril au camp d’Auschwitz-Birkenau. Après un passage aux camps de Buchenwald et de Flossenbûrg, Charles Sirioud fut affecté le 3 juin au Kommando de Flôha pour travailler à l’assemblage de carlingues de Messerschmitt 109. Libéré le 23 mai 1945, il revint à Lyon, très affaibli, le 26 mai.
Il reprit son métier en octobre 1945 et continua de participer à l’action syndicale.
Dans son ouvrage, Charles Sirioud témoigna sur l’engagement de sa profession dans la résistance.
Il s’était marié le 8 novembre 1947 à Villeurbanne avec Jeannine Chaudenson. Le couple eut deux enfants, Danielle et Yves.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178577, notice SIRIOUD Charles. Pseudonyme : Yves par Laurent Gonon, mis à jour par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 5 mars 2016, dernière modification le 3 janvier 2022.

Par Laurent Gonon, mis à jour par Marie-Cécile Bouju

ŒUVRE : Charles Sirioud, Brisures, de la typo aux kapos, Lyon : Edition BGA Permezel, 2009, 384 p.

SOURCES : Arch. Dép. Rhône 10M242, 10M244, 10M298. — Arch. municipales de Villeurbanne, acte de naissance. — SHD GR 16 P 550783. - Bibliothèque municipale de Lyon, archives du syndicat du Livre de Lyon.

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