ANDRÉAS Marcel, Louis

Par Gérard Larue

Né le 21 août 1922 à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis), mort le 15 mars 1943 à Auschwitz (Pologne) ; plombier-couvreur ; militant des jeunesses communistes ; déporté politique.

Fils de Charles Florentin chiffonnier et de Eugénie Pauline André, il épousa Rolande Paulette, pâtissière. Ils eurent un enfant. Ils habitaient 113 rue Jean-Durand à Stains (Seine ; Seine-Saint-Denis). Membre des jeunesses communistes, il militait clandestinement avec Marceau Rethel, les frères Thiebault, Marcel Aubard, Marcel Geneix…
Le 2 août 1940 dans la nuit, Henri D. gardien de la paix du commissariat de Saint- Denis (Seine ; Seine Saint Denis) rentrait en tenue à son domicile de Stains, lorsque, selon ses dires « un groupe de personnes s’ [étaient] sauvées à son approche ». Lancé à leur poursuite le policier arrêta Marcel Andréas et Robert Thiébault qui furent poursuivis pour distribution de tracts et collage de papillons communistes.
Incarcéré à la prison de la Santé, Marcel Andréas fut condamné le 8 février 1941 à six mois de prison à Fresnes, puis interné à Clairvaux, Gaillon, et les camps de Voves et de Compiègne. Le 6 juillet 1942 il fut déporté au camp de concentration d’Auschwitz où il mourut le 15 mars 1943.
Marcel Andréas fut reconnu « Mort pour la France », et homologué au titre de la Résistance Intérieure Française (R.I.F.). Le jardin d’enfants de l’avenue Aristide Briand porte désormais son nom.
Le 4 mars 1945 le gardien de la paix responsable de son arrestation passa devant la Commission d’Epuration de la police. Il affirma qu’ « ’il ne savait pas exactement à qui il avait [eu] à faire, à des individus qui collaboraient avec l’ennemi, ou à des individus faisant partie de divers mouvements politiques et qu’il avait mis les deux individus à la disposition du Commissaire de police ». Il affirma au Président de la Commission « qu’il n’avait jamais pensé qu’il pouvait être inquiété par cette affaire ». Il fut sauvé par la déposition élogieuse de Delnef inspecteur responsable des policiers résistants de Saint Denis. Ce dernier témoigna qu’il était « un excellent français, un résistant de la première heure... ». Le numéro de l’Avant-Garde, journal des Jeunesses Communistes N° 16 de juillet 1940 fut cité. On y relatait au verso du premier feuillet le paragraphe suivant : « L’ouvrier allemand sous l’uniforme n’est pas votre ennemi, causez avec lui » les conclusions de la Commission d’Epuration furent en la faveur du gardien de la paix. Elle proposa son maintien en service.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178579, notice ANDRÉAS Marcel, Louis par Gérard Larue, version mise en ligne le 13 février 2016, dernière modification le 25 avril 2016.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo. KB 7. – Archives Vincennes, dossier militaire N° 16 P 12859 – Bureau Résistance : GR 16 P 12859. – Louis Bordes, Souvenons-nous, Mairie de Stains, 1981. – Journal 7 jours à Stains N° 853 deux plaques de Résistants dévoilées : Marcel Andréas et Robert Tissier ». – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz. Le convoi politique du 6 juillet 1942, Éd. Autrement, 2005.

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