MEDOT Hippolyte

Fils d’un ajusteur en mécanique et d’une mère au foyer, Hippolyte Médot exerçait le métier de cloutier quand il épousa Zélie Stella Menard née en 1858, sans profession, qui lui donna deux fils. Maurice, l’aîné né en 1880, devint comptable, conseiller prud’homme pour l’arrondissement de Charleville et conseiller municipal de Charleville dans l’entre deux guerres ; Raymond, né en 1886, fut typographe à Charleville.

Membre de la chambre syndicale des cloutiers mécaniques en fil de fer de Charleville affiliée à la Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes, Hippolyte Médot fut un coopérateur. A partir de 1893, il occupa le poste de secrétaire de l’Union des sociétés coopératives ouvrières des Ardennes. Celle-ci avait son siège 10 rue des Juifs à Charleville et regroupait trente-huit sociétés dont la plupart étaient des boulangeries ; elle fut représentée par Durieux de Limoges au congrès national de l’Union des Coopératives qui se tient à Grenoble en 1893. Après l’assemblée générale du 6 mars 1893 à Charleville, Médot transmit au député allemaniste Jean-Baptiste Dumay* une pétition demandant le vote d’un projet de loi sur les coopératives, alors en discussion à la chambre des députés. En 1894, il demanda au comité central de l’Union des Coopératives, des renseignements dans le but d’organiser une minoterie coopérative qui ne vit jamais le jour.

Le 18 août 1895, Hippolyte Médot assista au premier congrès des sociétés coopératives qui se tint à Charleville en présence des coopérateurs belges, Van Bek, secrétaire de la Maison du Peuple de Bruxelles, et Van Loo son comptable. Cela n’empêcha pas l’union des sociétés coopératives ouvrières des Ardennes de disparaître en 1896.

Hippolyte Médot mena une activité politique importante. Il milita au cercle d’études sociales L’Etincelle de Charleville dont il devint le secrétaire en 1896. Aux élections municipales de mai 1892, il fut candidat sans succès sur la liste présenté par le POSR à Charleville. En revanche, il fut élu conseiller municipal en 1896, avec deux de ses colistiers allemanistes, Emile Beaufey* et Henri Pierrot*.
A ce titre, Hippolyte Médot exerça des responsabilités au sein de la Fédération des conseillers municipaux socialistes des Ardennes : il fut successivement président de la commission provisoire du 7 février au 13 juin 1897, secrétaire adjoint jusqu’en 1900, et trésorier à partir de 1901. Il participa à de nombreux congrès socialistes. Il présida le premier congrès départemental des conseillers municipaux socialistes des Ardennes à Mohon le 7 février 1897. Il fut délégué aux 2ème et 3ème congrès départementaux qui se tinrent respectivement à Nouzon le 13 juin 1897 et à Charleville le 20 mars 1898. Enfin, il fut membre de la commission exécutive chargée d’organiser le 6ème congrès national des conseillers municipaux socialistes de France et des colonies qui se déroula du 30 octobre au 1er novembre 1898 à Fumay.

Aux élections municipales de mai 1900, Hippolyte Médot ne retrouva pas son siège de conseiller municipal à Charleville. Le 21 juillet 1901, il échoua à l’élection pour le Conseil d’arrondissement, dans le canton de Charleville, en recueillant 1976 voix sur 7672 inscrits et 4177 votants. De nouveau candidat avec l’étiquette SFIO le 28 juillet 1907, il obtint 1776 voix sur 9139 inscrits et 5065 votants au premier tour, et fut élu au scrutin de ballottage en réunissant 2467 voix sur 5204 votants. Entre temps, il avait été réélu conseiller municipal en 1904, battu en 1908, de nouveau élu avec sept colistiers en 1912.

Hippolyte Médot fut enterré civilement le 11 septembre 1912 au cimetière de Charleville, en présence d’une foule considérable.